Je lis : "avec la convention sur les classes populaires nous souhaitons proposer des moyens efficaces pour redonner son rôle premier au Parti socialiste de défendre celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre" et je m'interroge sur la définition des classes populaires. Actuellement Principale adjointe de collège (salaire de 3000 euros par mois en fin de carrière), ma profession et ma rémunération ne me cataloguent pas dans les classes populaires. Pourtant, je n'ai que mon travail et le salaire qui lui correspond pour vivre. Je me demande donc si j'ai ma place dans cette convention ? Si oui, je souhaite d'abord intervenir sur le point suivant. Le déclassement salarial actuel des enseignants fait qu'ils sont devenus des membres des classes populaires : le salaire de départ - en attendant la revalorisation promise et sans cesse repoussée - se rapproche de plus en plus du SMIC pour des bac+5 ayant la responsabilité de former les futurs citoyens ; les fins de carrière ne seront pas revalorisées, ou très peu ; les inscriptions aux concours sont en chute libre et la faiblesse de la rémunération y est pour quelque chose. Depuis l'épisode Allègre, le PS a perdu le vote de l'Education Nationale (et il y a près d'1 million à reconquérir). N'est-il pas enfin temps qu'il le retrouve, qu'il fasse amende honorable sur cette période, et qu'il s'associe aux revendications des professeurs contre le PACTE de Pap N'diaye ? En renouant avec les syndicats vraiment représentatifs de l'Education nationale comme le SNES-FSU et le SNUIPP-FSU ? Le 2ème point concerne l'ensemble des classes populaires et les retraites : le PS doit s'engager en cas de victoire électorale à revenir sur la réforme des retraites Macron et sur les 43 annuités de la loi Touraine, et à intervenir sur le temps de travail (et la QVT). Si l'âge de départ en retraite peut être plus élevé dans d'autres pays européens, le nombre d'années de cotisations est bien inférieur (38 ans en Espagne), de même que la productivité moyenne demandée. La gauche nous a trop habitués à s'opposer aux réformes de la droite quand la droite était au pouvoir, et à les conserver quand il y arrivait à son tour. Le 3ème point concerne le pouvoir d'achat. Pour cela, plusieurs leviers qui doivent faire l'objet d'études et de réflexions menées collectivement, avec l'apport d'économistes et d'universitaires spécialisés (l'apport de Michaël Zemmour sur les retraites n'est plus à démontrer) : agir sur la TVA ? Fixer des maximum de prix sur des produits essentiels ? Il faut également travailler la communication : des infographies simples à comprendre et percutantes (les programmes ne sont plus lus, sinon les classes populaires ne voteraient pas pour un RN qui agit contre ses intérêts, mais qui laisse penser le contraire). J'ai rejoint le PS après après les présidentielles, après avoir entendu le discours du renouveau du PS au moment des législatives, et parce que j'ai rencontré des militants locaux sincère et investis. Le PS a la possibilité de reprendre la place qui était la sienne, il doit saisir l'opportunité, mais le faire avec un discours clair, audible et qui l'engagera vraiment.
Christian Casenave a commenté
mai 20, 2023 @ 20h03