Près de 3000 socialistes étaient réunis le samedi 10 juin après-midi à Créteil par la direction collégiale du PS autour de Bernard Cazeneuve, notre candidat naturel en 2027 ("je suis un Mitterrandiste orthodoxe"). Il est expérimenté et fidèle ("j'ai gagné 11 élections sur 12 dans le département de la Manche"), sa personnalité désintéressée et opiniâtre est fiable. En même temps, il était flagrant à Créteil, comme sur ce site "conventions-socialistes.fr" autrement plus ouvert et interactif que le "conseil national de la refondation" si fuyant depuis des mois, qu'il y a beaucoup à faire pour élever, structurer le niveau des débats politiques et législatifs, au PS et dans le pays, dans un contexte de repli massif de nos concitoyens assez légers. "Le peuple n'est pas la foule, ni la meute" : Bernard Cazeneuve a parlé éducation et droit, comme Michaël Delafosse, venu de Montpellier, culture et laïcité, aux antipodes du populisme. Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, a mentionné que les sujets qui n'étaient pas traités, à l'échelle nationale et internationale, retombaient en pluie fine dans la vie des collectivités locales : c'est une évidence ("des assyro-chaldéens demandent un lieu de culte pour leur liturgie araméenne, des Soudanais sont à Vaulx-en-Velin"). Ajoutons ici, même si cela n'a pas été dit, que rien ne sert de dénoncer les risques pétainistes qu'affiche le logo enflammé du RN, ou encore, de déplorer la pauvreté massive des familles monoparentales, si on ne fait pas l'effort de préparer un programme législatif qui soit loyal, crédible et non plus déréglé, destructeur de valeurs morales, politiques, environnementales et économiques. La nature a horreur du vide. En bref, la route de la normalisation sera longue, mais nous commençons enfin, ici ou là, à discuter sérieusement.