Les pilotes de la convention

Participez à la visioconférence de lancement de la convention mercredi 19 avril à 20H

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Parler aux gens

Un an après l'élection présidentielle, dans un contexte de crise démocratique et sociale et alors que l’horizon de 2027 s’assombrit à mesure qu’il se rapproche, l’urgence est à la nécessaire réinvention de l'espace progressiste, à la rénovation d’un arc humaniste solide et uni, et à la mobilisation populaire. Ce n’est pas qu’une question vitale pour la gauche socialiste ; c’est une question vitale pour la démocratie. Chaque année supplémentaire passée sans changer la trajectoire politique actuelle entraînera des conséquences sociales, démocratiques et climatiques aussi dramatiques qu’irréversibles. A vingt-quatre ans, je participe activement depuis mon adhésion au Parti socialiste au printemps 2021 aux événements, assemblées générales, discussions, réunions qui tentent d'organiser la conquête de la politique par le camp progressiste de la gauche sociale et écologique. J’ai écouté, beaucoup. J’ai observé. Et j’en ai tiré une leçon, essentielle, qui pourrait être la clé pour refaire du socialisme la clé de voûte du combat social, et pour accompagner nos combats de victoires électorales : ce qu’il ne faut pas oublier, c’est de parler aux gens ; littéralement, et figurativement. 1. Parler aux gens, littéralement Il faut parler à nos concitoyens. Si la crise des gilets jaunes nous a appris quelque chose, c’est bien qu’un nombre non-négligeable de citoyens veulent participer directement à l’exercice du pouvoir, dont ils se sentent désormais exclus. L’expression spontanée d’une sociabilité politique sur les ronds-points nous a montré que les citoyens ont envie de politique, bien qu’ils se distancient de son expression traditionnelle à travers le vote, lequel souffre d’une désaffection progressive en faveur de l’abstention. Notre premier combat est celui de répondre à cette envie. Ce constat n’est pas propre à notre Nation, mais se pose globalement au sein des démocraties libérales. Outre-Atlantique, cette même préoccupation démocratique anime la gauche états-unienne. J’ai, au long de mon parcours militant récent, souvent entendu la référence à la députée états-unienne Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), au mouvement qu’elle a créé, et au modèle qu’elle représente pour toute une partie de la jeunesse de gauche : socialiste, féministe, antiraciste. Cette ancienne serveuse devenue députée en 2019 endosse, dès le début de son mandat en tant que représentante du quartier du Bronx (New-York), des combats sociaux pour l’ensemble des classes populaires et agit au plus près des citoyens, et jouit pour cela d’une forte popularité. Ce qui me dérange, pourtant, dans l’évocation constante de son mouvement au sein de certaines organisations de jeunesse de la gauche française, est leur incompréhension parfois flagrante de ce qui a fait la force d’AOC. Il ne suffit pas de se rendre de temps en temps sur les marchés le dimanche, dans des quartiers Politique de la ville, ou de mobiliser des personnes dites de la « société civile » qui n’ont jamais été membres d’un parti politique mais qui sont issues de catégories socio-professionnelles supérieures et qui sont souvent déjà engagées dans des associations par ailleurs, pour créer un mouvement populaire. Le mouvement La République en Marche l’a très bien démontré : faire élire des parlementaires issus de la société civile ne suffit pas à en faire un parti populaire. La crise des gilets jaunes a bien éclaté alors même que ce parti était au pouvoir, et alors même que l'Assemblée nationale n'avait jamais compté autant de députés faisant leurs premiers pas en politique. Ce qui fait la spécificité du mouvement socialiste populaire créé autour d’AOC n’est pas seulement le fait de venir de la société civile et d’aller au contact du terrain : c’est l’écoute réelle des citoyens, l’engouement et l’intégration concrète de leurs revendications. C’est aussi, et surtout, le fait qu’elle vienne elle-même de cette classe laborieuse ; le fait qu’elle sache ce que c’est que de travailler durant ses études, de s’endetter, de perdre sa maison, ou de voir les dégâts de la gentrification. Le défi qui est le nôtre est celui d’arriver à convaincre un public populaire de s’engager, en plus de voter. Et le principal problème contemporain de la gauche, c’est qu’elle ne parvient pas assez à s’intéresser aux classes populaires, ni même à les inclure. Elle se regarde parfois un peu trop le nombril et pense qu’il suffit de quelques consultations en ligne pour créer un mouvement populaire global. Il ne suffit pas de s'autoproclamer proche du peuple et de ses préoccupations pour l’être : il faut aller au contact des gens, organiser des réunions publiques, des « town halls » comme les appelle AOC pour recueillir les préoccupations des habitants de tous les espaces, urbains comme ruraux ; les aider concrètement au quotidien, aider à l’inscription sur les listes électorales, participer à l’animation sociale et culturelle du territoire, tenir des permanences, faire du porte-à-porte, aller sur les marchés ; et surtout pas seulement en période de campagne électorale, qui ferait croire à un seul intérêt électoraliste, utilitariste, de notre présence, et qui renforcerait encore ce sentiment de défiance à l’égard du système partisan. Ça demande du temps et de l'énergie, mais nous devons construire la relève. Nous ne pouvons pas construire un projet populaire à huis clos. Car face à une crise de la représentativité où les citoyens ne se sentent plus ni écoutés ni représentés, les demandes sont de plus en plus nombreuses pour davantage de participation directe – la revendication d’un référendum d’initiative populaire en est l’incarnation la plus évidente. Une partie des citoyens expriment alors une envie de participer, directement, aux décisions politiques qui les concernent. Mais d’autres, plus nombreux peut-être, expriment tout simplement une envie de voir un système démocratique qui répond à leurs préoccupations concrètes et quotidiennes ; qui les représente fidèlement. Pour paraphraser Benjamin Constant, à la liberté des anciens, celle de pouvoir exercer directement le pouvoir décisionnel sur la vie en société, se mêle désormais celle des modernes, consistant à déléguer ce pouvoir politique à des représentants fidèles et sincères pour pouvoir vaquer à sa propre vie personnelle. C’est cette nouvelle « liberté des contemporains » que nous devons créer : entre participation démocratique directe et représentation. Ainsi, plutôt que de faire de la participation directe, parfois déceptive, l’alpha et l’oméga de la réponse à cette envie de démocratie, il faut renforcer la représentativité de notre République : répondre à ces aspirations doit évidemment passer par une réforme profonde de nos institutions, qui rendra entre autres le Parlement plus représentatif de l’avis des citoyens. La création d’une « assemblée mixte », idée notamment défendue par Julia Cagé, améliorerait par exemple cette représentation descriptive en imposant une composition paritaire, en termes sociaux et en termes de genre, de notre Parlement. Avec autant de femmes, d’hommes, d’ouvriers, d’employés, de cadres ou d’agriculteurs au sein du Parlement qu’au sein de la population, alors on pourra emprunter la voie de la restauration de la confiance. Nous permettrons au peuple, dans sa plénitude, de participer à la fabrique des lois, comme il est de droit. Nous pourrons alors espérer retrouver sa confiance. 2. Parler aux gens, figurativement Il faut que nos propositions correspondent aux préoccupations concrètes des citoyens. Il faut construire un projet qui soit en parfait écho avec elles ; leur prouver qu’un vote utile n’est pas un vote stratégique pour contrer tel ou tel candidat, mais bien celui qui améliorera durablement leur vie. Pour les en convaincre, il faut que notre programme tienne la route et change, véritablement, leur quotidien, leur présent, leur avenir. C'est un horizon qu'il ne faut jamais perdre de vue. On peut dessiner des pistes : l’aménagement du temps de travail, la hausse des salaires, un congé paternité, l’accès à la culture et aux loisirs… Mais un programme construit sans eux ne leur parlera pas. La réponse à cette envie de démocratie doit donc passer par une exemplarité des processus démocratiques au sein des organisations militantes. Aucun parti ne peut prétendre atteindre la démocratisation du système politique une fois élu s’il n’agit pas selon ces préceptes lors de la construction de son projet, lors de sa campagne, lorsqu’il tente de convaincre les citoyens. Il faut accueillir les représentants de toutes les classes sociales, et en particulier des classes populaires, au sein de nos organisations militantes, et construire de nouveaux modes d’intervention partisane. Dans une citation désormais célèbre, AOC a dit, parlant de son adversaire conservateur aux élections législatives : « Ils ont de l’argent, mais nous avons les gens. Et à la fin de la journée, les billets de banque ne votent pas – même s’ils essaient – ; nous votons ». C’est l’horizon vers lequel nous devons tendre. On sait qu’en moyenne, le citoyen des classes moyennes et populaires a intérêt à voter pour les partis de gauche, qui défendent ses droits face aux intérêts des plus puissants, et face aux crises environnementales et économiques qui les menacent. C’est ce combat social qu’incarne le socialisme ; mais encore faut-il le prouver à une population française qui ne croit plus en l’expression partisane de la politique, et qui se méfie du socialisme depuis de trop nombreux quinquennats. Il faut lui redonner confiance, et écrire un grand récit dans lequel la population aura envie de croire, et que nous réaliserons. C’est seulement là que nous pourrons dire que « nous avons les gens ». Alors, au boulot.

Préparer 2027 : 50 propositions d'orientations de réformes

50 PROPOSITIONS D'ORIENTATIONS

Commençons à poser les bases du programme 2027 du Parti Socialiste, en cinq parties : Administration, Laïcité, Famille, Ecole, Branches professionnelles.

ADMINISTRATION

* Financement public et annuel de quatre partis politiques PS, PC/LFI, LRM/verts, LRN à hauteur d'un milliard d'euros au total, à fins de professionnalisation et de modernisation du droit politique (permanents, locaux, campagnes électorales);

* Obligation pour les grands élus (1000 parlementaires, 2000 conseillers régionaux, 4000 conseillers départementaux, 20 000 conseillers d'arrondissements, 60 000 maires et maires adjoints des communes principales) d'appartenir au corps des 1 800 000 fonctionnaires des collectivités locales ;

* Institution de la démocratie participative, complémentaire de la démocratie représentative, sur la base méthodologique de l'initiative “conventions socialistes 2023”, avec un référentiel thématique plus différencié que “notre continent”, “le socialisme populaire” et "la mixité", à structurer en dix domaines (administration, éducation, environnement et enseignement, agroalimentaire, santé, énergie, réseaux, bâtiment et équipements du foyer, arts, solidarités) et cent sous-domaines thématiques au maximum, avec pilotage et livrables annuels à l'échelon départemental, avec participation citoyenne obligatoire après la débâcle de 1940 et le vote majoritairement antisémite de 2022 - Soulignons encore qu'en attendant un démarrage effectif du Conseil national de la refondation (CNR) piloté par le Haut-Commissariat au Plan, le site conventions-socialistes.fr est le seul outil de démocratie participative qui soit opérationnel à l'été 2023 en France, de sorte que l'honneur du PS, des partis, du pays est sauf, d'autant que sans un minimum de démocratie participative, la démocratie et la société s'effondreraient tôt ou tard ;

* Septennat dans toutes les élections (présidentielles, législatives, départementales, municipales, régionales, arrondissements, continentales), sans limitation de renouvellement dans le temps et sans cumul de mandats;

* Interdiction du "vote électronique", incontrôlable, antidémocratique, opaque et trucable à volonté, dans les 45 000 bureaux de vote en France, car on n'est pas dans une république bananière d'Amérique, d'Afrique ou d'Asie ici et saluons au passage la digne manifestation citoyenne du 6 janvier 2021 au Capitole à Washington ;

* Elections départementales sur liste, suppression des cantons ;

* Configuration de 577 arrondissements, utilisés comme circonscriptions législatives et remplaçant les 1200 intercommunalités existantes (suppression des métropoles en particulier), la trentaine de communes de plus de 120 000 habitants couvrant un ou plusieurs arrondissements et les communes de moins de 120 000 habitants n'étant jamais couvertes par deux arrondissements ou plus ;élection au suffrage universel direct des conseils d'arrondissements intercommunaux, indépendamment des élections municipales, de même que les élections départementales et régionales ne doivent pas avoir lieu la même année ; pour la quinzaine de villes de plus de 160 000 habitants constituées de plusieurs arrondissements, élection du maire et du conseil municipal au suffrage universel direct ;

* Fusion des régions Bretagne et Pays de la Loire, Normandie et Centre, Midi-Pyrénées et Limousin, Paca-Corse et Languedoc-Roussillon ;

* Interdiction de la double nationalité, sauf exceptions, au même titre que l'interdiction de la polygamie ;

*Citoyenneté, nationalité, résidence fiscale et droits sociaux sont indissociables, pas de vote de ressortissants étrangers aux élections municipales ;

* Remplacement de l'Union Européenne par l'Union Occidentale incluant le Canada, les USA, les Antilles, le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse, les Balkans ;définition des frontières extérieures de l'Union Occidentale par le Pôle Nord au nord, le Rio Grande et la mer Méditerranée au sud, l'Océan Pacifique de Los Angeles à l'ouest et côté est, par la frontière ouest de l'ex-URSS de 1990;

* Création d'une institution continentale de l'Asie du Sud-Ouest à Beyrouth, pour toutes discussions utiles avec le Grand-Kazakhstan, l'Iran, la Péninsule Arabique, la Turquie, la Mésopotamie à Damas, prenant en compte les singularités d'Israël, Chypre ;

* Gaza à l'Egypte, la Cisjordanie à la Jordanie ;

* Garantie par l'ONU d'une majorité juive en Israël y compris Jérusalem ;

* Restructuration des frontières internes de l'Occident autour de onze capitales (Paris, Washington, Ottawa, Londres, Port-au-Prince, Madrid, Berlin, Rome, Stockholm, Prague, Athènes);

* Restructuration des frontières internes de l'Afrique autour de onze capitales (Addis-Abeba, Le Caire, Alger, Dakar, Abidjan, Abuja, Yaoundé, Kinshasa, Nairobi, Tananarive, Pretoria) ;

* Retour au franc et à la souveraineté monétaires;

*100% de la propriété de l'entreprise au PDG de l'entreprise, suppression de l'actionnariat ;

*Maintien des impôts directs sur les personnes physiques, gestion DGFIP de la fiscalité (déclarations, contrôles) par département de résidence, suppression de la tva (1954);

* Introduction d'une tranche d'imposition de 100% pour établissement d'un revenu maximal, douze fois supérieur au smic;

*207 jours de travail par an, 45 jours de congés pour la vie spirituelle citoyenne et personnelle, 11 jours fériés ;

*Tous fonctionnaires ;

*Tous propriétaires (Nicolas Sarkozy) ;

* Dans la France de 36 millions de logements et 30 millions de résidences principales, interdiction de la propriété de trois logements ou plus, hors métiers de l'hôtellerie;

*Interdiction du chauffage et de la climatisation entre 20°C et 30°C ;

LAICITE

* Elargissement du cadre concordataire à tous les départements et aux huit religions, spiritualités et cultures mondiales (catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans, hindous, bouddhistes, humanistes), avec 200 000 fonctionnaires pour les 40 000 clochers catholiques et 200 000 fonctionnaires pour l'ensemble des sept autres spiritualités ;

* dispositif d'éducation morale dominicale, obligatoire, mensuelle, concordataire, avec une part de tronc commun, pour l'éducation morale obligatoire des adultes, jeunes et enfants, remplaçant le séparatisme déplorable des écoles confessionnelles privées, en fidélité à l'idéal de l'école publique pour tous des socialistes des années 1980 ;

* Incitation à la création d'un groupe scout par paroisse, à fins d'éducation morale et populaire ;

* Incitation au mariage des évêques, au mariage et à la mixité des prêtres ;

FAMILLE

* Patriarcat familial ;

* Congé maternité en années plutôt qu'en semaines ;

* Divorce avec faute;

* Suppression du pacs ;

*Droit de la contraception et de l'avortement à revoir ensuite ;

* Redéfinition de l'outrage à la pudeur à revoir ensuite;

FORMATION

* Formation initiale obligatoire de 3 à 16 ans ;

* Formation permanente, annuelle et diplômante, de 30 jours pour les travailleurs ;

* Toutes et tous en formation, en production ou en congé maternité de 16 à 65 ans, hors invalidités et handicaps ;

BRANCHES PROFESSIONNELLES :

* Police et justice de proximité ;

* Structuration de la totalité des emplois en Comités Sociaux et Economiques CSE de 5000 actifs environ, chaque CSE étant rattaché à une branche professionnelle parmi une centaine des sciences morales, politiques, économiques et sociales, ainsi qu'à un département français ;

* Configuration de CSE par branche et par département dédiés aux étudiants, aux chômeurs, aux retraités ;

*Droit des militaires au syndicalisme ;

*500 000 exploitations agricoles, sous contrôle d'un opérateur France Agriculture ;

*Doublement de 750 000 à 1 500 000 kilomètres linéaires de haies en France ;

* Remplacement des Agences Régionales de Santé par des Agences Départementales de Santé ;

*Monopole naturel des télécommunications, 200 000 agents Télécoms en France (160 000 agents en 1990) ;

*Taxation massive de la consommation d'hydrocarbures, y compris le kérosène ;

*Interdiction de la concentration d'activités d'édition papier et audiovisuel dans la même entreprise, séparation des deux groupes Hachette-Editis et Vivendi ;

*Renforcement de la présence de CMA-CGM-Bolloré et ses 600 navires dans la construction navale et les 500 ports commerciaux mondiaux ;

* Institution d'une monarchie protectrice des arts et des métiers, comme au Royaume-Uni, en Espagne, en Hollande, sans pouvoirs politiques, ou annexion de Monaco.

Le risque de la récession démocratique vient de l'inculture

Il faut prendre au sérieux le risque d'une récession démocratique globale et il faut en comprendre les causes.

https://www.lefigaro.fr/international/le-monde-est-entre-dans-la-plus-longue-recession-democratique-20231102

On n'incriminera pas, à ce sujet, le Parti Socialiste : ce site de démocratie participative https://www.conventions-socialistes.fr est exemplaire à cet égard, introuvable ailleurs, très supérieur aux débuts laborieux du Conseil national de la refondation annoncé par le président dès 2022 et j'y ai déposé typiquement une liste de 50 propositions d'orientations de réformes, en toute liberté.

https://www.conventions-socialistes.fr/choisy94/commencer_d_rouler_le_programme_2027_du_parti_socialiste

L'usage du "vote électronique", opaque, trucable et incontrôlable, aux USA, au Brésil ou en Inde est un indicateur redoutable de ce renoncement démocratique. Le fait que 60% des électeurs se rangent derrière des candidatures à hauts risques au premier tour de la présidentielle 2022 en France est significatif aussi d'une immaturité profonde de l'opinion, ou du "peuple", comme on dit ici, de même que le faible nombre d'adhérents aux partis politiques, tous partis confondus (1%).

Des séquences comme le quinquennat Hollande, avec des alliances terrifiantes dans le conflit syrien ou des réformes irresponsables du droit familial, aggravent évidemment la situation et ont discrédité la gauche social-démocrate en France, où la déréglementation sur tous les plans conduit à un égarement collectif

D'où viennent ces désordres ? On rappellera seulement ici, en quelques mots, qu'on n'a jamais vu dans l'histoire mondiale une démocratie s'enraciner ailleurs que dans le terreau de la civilisation judéo-chrétienne. La culture, pensons-y.

L'arc républicain, LFI et RN - Veiller

Qu'il soit de gauche ou de droite, c'est-à-dire favorable à une répartition plus au moins égalitaire du patrimoine et du revenu, un parti politique est dit appartenir à l'arc républicain, s'il recherche un équilibre juridique entre l'Etat, l'Eglise, l'Entreprise, la Famille et l'Ecole, en France, en Occident et dans le Monde, afin de régler et contrôler un système certes complexe, mais vite risqué si on fait n'importe quoi.

LFI n'est pas dans l'arc républicain, car il ne reconnaît pas l'existence de l'Eglise, de la religion plus généralement, comme pôle structurant de la société réelle. C'est la raison de fond de son hostilité à Israël, taxé honteusement de "terrorisme d'Etat", à la limite du négationnisme.

RN, toujours plus silencieux, en voie de rapprochement avec LR ("le cordon sanitaire est très très loin" Bruno Retailleau, sénateur de Vendée), intègre des élus républicains, comme Thierry Mariani par exemple et s'ouvre aussi au dialogue interreligieux, comme le maire de Perpignan Louis Aliot. L'idéologie étroitement nationaliste est passablement dépassée toutefois par les nouveaux défis universalistes de la globalisation : le RN, trop peu préparée aux coopérations multilatérales, n'a pas de stratégie internationale, ce qui est calamiteux si on veut réduire les flux migratoires et malgré le progrès de l'abandon du sigle FN, il conserve la flamme fasciste dans son logo. Ne soyons pas naïfs encore : les tentations violentes du totalitarisme, du court-circuitage des institutions et des corps intermédiaires, de l'antisémitisme sans foi ni loi persistent chez certains de ses militants et élus incultes.

Veiller.

Des mots, des maux

Comme souvent en politique, les mots n’ont plus de sens, vidés de leur substance par démagogie, maladresse ou ignorance, et n’ayant plus qu’une valeur performative.
Quel sens donner à ces mots : « le peuple », « les classes populaires »,  « celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre » ?
L’acception du mot peuple ne désigne pas ici la nation, ni l’ensemble des citoyens mais « le plus grand nombre, opposé aux classes supérieures, dirigeantes (sur le plan social) ou aux éléments les plus cultivés de la société »

Mais quel est ce peuple que les politiques s’arrachent à quatre ans de l’échéance présidentielle ? Plutôt que d’employer le mot prolétaire, pourquoi employer sa définition : personne qui ne possède pour vivre que les revenus de son travail. La « lutte des classes » est-elle un concept dépassé  ou honteux ? Peut-on dire à notre époque que les classes laborieuses vivent de leur travail ? Peut-on penser pour ou avec le peuple ?

Cette convention est-elle un aveu d’échec du Parti Socialiste qui avait théorisé l’abandon des classes populaires et ouvrières ?

« Que demande le peuple ? »

Nous voulons être représentés par des femmes et des hommes politiques qui ont compris les véritables enjeux de nos sociétés modernes : le réchauffement climatique comme résultant d’un capitalisme débridé et qui nous prive chaque jour un peu plus de l’espoir d’une vie meilleure.

Où sont les jours heureux ? À longueur de programme, les politiques nous proposent toujours plus de sacrifices financiers, plus de labeur, moins d’état, moins de services publics. Quinquennat après quinquennat, les gouvernements successifs de droite, ou qui se sont fait élire sur des promesses de gauche pour finalement les renier aussitôt en place, nous serinent sans répit que nous sommes des fainéants, des assistés ou que nous ne comprenons pas que la finance est notre amie, nous infantilisent et nous sermonnent quand un bon nombre d’entre nous préfère s’abstenir de voter pour ce simulacre de démocratie.

Nous voulons que, non seulement notre travail nous permette de vivre dignement, mais également qu’il ait du sens. Nous ne voulons plus ruiner notre santé physique et mentale au travail, arriver en invalidité ou mort à l’âge toujours plus reculé de la retraite. Nous voulons plus de temps libre, du temps non productif, non connecté, où nous serions libres de rêver ou de réaliser nos rêves.

Nous ne voulons plus être mis en concurrence les uns avec les autres : chômeurs contre immigrés, travailleurs contre bénéficiaires de minima sociaux, secteur public contre secteur privé, ruralité contre métropoles, hommes contre femmes. Nous sommes fatigués des diversions médiatiques consistant à nous faire croire qu’il existe des solutions simples aux problèmes complexes d’un monde interconnecté et interdépendant.

Nous voulons l’abolition des privilèges dont jouissent les multinationales et les paradis fiscaux. Nous voulons une répartition égalitaire des ressources naturelles et remplacer les énergies fossiles sans en pâtir.

Nous voulons des logements dignes pour tous, manger à notre faim.

Nous voulons vivre et grandir en sécurité partout sur le territoire.

Nous voulons vivre dans un environnement sain.

Nous voulons être réellement écoutés, pris au sérieux et associés aux décisions politiques.

Nous voulons un autre modèle de société.

Convention n*2 de la section Marseille 11/12

L’éducation populaire, outil incontournable pour redonner un souffle démocratique à notre société Retrouvons le peuple ; le titre est mal choisi. Et pour cause, le peuple c’est vous, c’est nous, elles, eux, tous ceux qui vivent sur notre territoire et sont aujourd’hui sous la coupe d’une partie infime de celles et ceux qui le compose. Or notre parti, le Parti Socialiste, a une mission essentielle, qui s’affiche en toutes lettres dans le nom qu’il porte, et qu’il faut absolument défendre sans états d’âme : lutter, défendre, gouverner avec un objectif de progrès social, de justice, d’égalité, de solidarité. Le peuple n’est donc pas perdu puisqu’il est l’objet même de notre combat. Ce qui est par contre perdu – en tout cas partiellement – c’est la confiance et le vote des catégories les plus défavorisées de nos concitoyens. Ceux-là mêmes pour qui nous devons concentrer toute notre attention. Et pour regagner cette confiance, ce soutien, nous devons impérativement retrouver notre force de conviction, tant dans le fonds de notre projet que dans la forme de notre discours. Pour cela, et avant même que de retrouver le pouvoir et de mettre en place une véritable politique d’éducation populaire, le Parti Socialiste doit lui-même se considérer et se comporter comme un mouvement d’éducation populaire. Un projet de gouvernement Tous ceux qui se sont penchés sur le concept d’éducation populaire le diront, lui trouver une définition claire et concise est une mission impossible. On peut donc s’appuyer dans un premier temps sur le Rapport sur l’instruction publique établi par Condorcet en 1792 ; c’est un excellent point de départ. On peut aussi se satisfaire de la définition proposée par Benigno Cacérès il y a 60 ans ; elle cerne assez bien le sujet. On peut enfin garder en mémoire l’objectif final proposé par le philosophe Alain : faire des citoyens français « un peuple instruit, qui délibère et discute; un peuple éclairé par des spécialistes, éclairé par ses représentants, mais non gouverné par eux; non, gouverné par lui-même : tel est l’idéal. » La dimension politique dans l’acte éducatif est partie prenante de l’éducation populaire, prônant ainsi l’émancipation, la socialisation, le développement culturel et la tolérance. Au moment où l’on enregistre la plus forte crise démocratique que notre pays n’ait jamais connu, que la défiance envers le politique est immense, le fort taux d’abstention aux élections de plus en plus élevé, l’adhésion et le vote pour des partis extrémistes pétainistes, fascisants, autoritaristes en constante progression, à ce stade donc de décomposition de notre société, l’éducation à la citoyenneté constitue un enjeu essentiel, une chance pour la démocratie. L’éducation doit s’asseoir sur les 3 piliers qui la composent, et nous devons lui en donner les moyens : - l’école doit remplir (mieux qu’aujourd’hui) son rôle, et un gouvernement socialiste doit revenir sur les réformes stupides des gouvernements précédents et actuel. A l’instar du projet avorté en 1984, nous devons mettre en place un service public unifié de l’éducation, dans lequel l’enseignement privé doit perdre progressivement sa place, et ses financements publics. - la famille doit être soutenue. Une famille en difficulté n’a pas besoin de sanctions mais de soutien. C’est le rôle de l’État d’être présent à ses côtés. - l’éducation populaire doit devenir ce troisième pilier, en étant présent à différents niveaux : auprès des enfants en dehors des temps scolaires, en proposant des activités éducatives et ludiques, sportives ou culturelles, et des séjours de vacances en collectivité, essentiels pour développer le vivre ensemble ; auprès des adultes en dehors des temps de travail (pour les salariés) ou dans le cadre d’ateliers (pour toutes et tous), en mettant en œuvre une politique volontariste d’éducation permanente. Le Parti Socialiste doit porter ce projet de société. Il est inscrit dans ses gênes. Il doit le prendre à bras le corps. Mais il n’est pas possible de faire semblant, comme cela a été le cas en 2012, avec l’éphémère portefeuille de Valérie Fourneyron. Ou la fondre, comme cela a été souvent le cas, dans un ministère (au mieux) de la Jeunesse et des Sports, dépourvu d’ambitions éducatives et de moyens. Le futur ministre socialiste de l’Éducation populaire pourra avantageusement s’appuyer sur un document indispensable, véritable boîte à outils prêts à l’emploi, qu’est l’avis du CESE sur le sujet - « L’Éducation populaire, une exigence du XXIe siècle » . Ce document, qui est le produit de longs débats et de compromis raisonnables, a été adopté à une quasi unanimité des membres de l’assemblée. Il est le fruit d’une vaste enquête de terrain et acte un certain nombre de préconisations, qui pourraient être mises en œuvre immédiatement. Un projet pour le Parti Socialiste Retrouver le peuple ? Allons, soyons honnête : retrouver l’électorat populaire est plus approprié. Un électorat populaire, c’est-à-dire les ouvrières et ouvriers, les employées et employés, les sans-emploi aussi, trahis pendant trois ans (2014-2017), par trois gouvernements successifs prétendument socialistes. Socialistes, mais pas de gauche. Quelle femme de gauche, quel homme de gauche, soutiendrait les textes qui ont été adoptés durant cette période ? Loi Macron, Circulaire Rebsamen (contrôle renforcé des demandeurs d’emploi), CICE (cadeaux supplémentaires aux entreprises), Loi El Khomri (attaque frontale contre les syndicats, et soutenue par Les Républicains)… Le Parti Socialiste retrouvera le peuple s’il démontre, une fois au pouvoir, qu’il porte réellement un projet de gauche. En attendant, il doit retrouver ses électeurs, en les convaincant qu’il ne les trahira pas une fois de plus. Pour convaincre, il faut maintenant s’y prendre différemment. Les belles intentions, les beaux discours ne suffisent plus. Si c’était le cas, on aurait évité les gifles de 2017 et 2022. Il faut faire de la politique autrement. Mais autrement comment ? Cette petite phrase, elle est dite et rabâchée depuis des années. Et pourtant rien n’a bougé. Le Parti Socialiste est le parti du peuple. De tout le peuple, pour l’égalité, la justice et le progrès social. Nous avons les contenus. Nous ne partons pas de rien. Mais pour convaincre, il faut débattre, échanger. Aller à la rencontre de celles et ceux qui composent ce peuple, et en particulier celles et ceux de nos concitoyens qui souffrent le plus des politiques libérales portées par le pouvoir actuel. Celles et ceux parmi nos concitoyens, qui sont les plus grandes victimes des inégalités, des injustices organisées par les gouvernements depuis maintenant trop longtemps. Celles et ceux de nos concitoyens qui ne croient plus en l’action politique pour les aider, et qui se tournent vers l’abstention ou le vote d’extrême droite. C’est là qu’intervient l’éducation populaire. Pas en tant que concept, mais en tant que méthode. En tant que boîte à outils. Retrouvons le chemin de la rue, des quartiers, des cités. Organisons des rencontres, des réunions publiques. Créons des agoras. Pour cela, appuyons-nous sur nos militants et nos sympathisants. Entraînons avec nous des experts, des syndicalistes. Confrontons-nous à l’expression populaire. Nous devons prendre l’initiative d’accompagner des groupes à travailler collectivement des sujets, à analyser et à élaborer collectivement. Notre objectif doit être d’accompagner la réflexion collective, à partir de la réalité des situations vécues, pour retourner à la réalité du passage à l’action. Dans cette démarche, nous y gagnerons en crédibilité et, en revivifiant la démocratie, nous entraînerons un vote d’adhésion. Retrouver le peuple passera obligatoirement par la revalorisation de sa parole. Il s’agit là d’un enjeu essentiel pour le Parti Socialiste. Mais c’est aussi un défi qui doit être relevé dans la perspective d’un sursaut pour notre démocratie. En ce sens, nous n’avons pas d’autre choix que de nous appuyer sur l’éducation populaire. Ne pas le faire nous enfoncerait un peu plus dans l’impasse où nous sommes engagés.

Contribution n*1 de la section Marseille 11/12

Le mouvement socialiste est né d’une protestation naturelle des travailleurs salariés contre le système capitaliste. Le développement gigantesque des forces productives par la science et la technique a apporté puissance et richesse à une petite caste de privilégiés, les détenteurs de capitaux, au détriment des gros bataillons de travailleurs salariés. Dans cette continuité historique, le sens du socialisme a toujours été de réduire les inégalités et doit le demeurer, induisant de toujours réinterroger cette vocation originelle tant par rapport à l’évolution de la société qu’au regard des différentes catégories qui composent aujourd’hui les classes populaires. Il s’agit aussi d’apporter à toutes les femmes et à tous les hommes, la liberté, la justice et le bien-être par la défense des Services Publics qui assurent à toutes et à tous des moyens d’existence ainsi que l’accès aux besoins essentiels. De par les avancées qu’il a initié ou soutenu, le parti socialiste, à l’origine parti ouvrier, est devenu un parti du « peuple tout entier» qui sert la liberté et l’émancipation de tous et toutes dans la République grâce notamment au principe de laïcité. Ainsi, conformément à la vision de Jean JAURES, le socialisme est un universalisme qui est le garant non seulement d’un combat social mais aussi d’un projet moral. Or, durant la précédente décennie, notre parti s’est progressivement écarté de ses fondamentaux pour s’inscrire dans un régime libéral et gestionnaire très modérément social et humaniste, au point de manquer de disparaitre au début de l’ère Macron et alors que beaucoup, parmi les classes populaires, votent pour le Rassemblement National ou s’abstiennent, preuve d’une cassure profonde qu’il faut maintenant s’employer à réparer. Malgré un score historiquement faible aux dernières Présidentielles qui appelle d’abord à l’humilité, le Parti Socialiste, grâce également à une clarification intervenue notamment à l’occasion du Congrès de Marseille des 27 au 29 janvier 2023, semble sur la bonne voie pour parvenir à renouer avec sa mission historique de parti de classe, devenu un parti du peuple. S’il parait avoir retrouvé sa place à gauche, dans le mouvement social tout en ayant démontré sa crédibilité en matière d’écologie, sujet urgent et majeur du 21eme siècle, il devra impérativement retrouver l’adhésion du peuple et des classes populaires par les idées qu’il porte et dans la conviction qu’il doit apporter auprès de tous que le Socialisme est une force agissante, progressiste, et émancipatrice. 1/ UN PARTI SOCIALISTE ENRACINE DANS LES REALITES DE LA SOCIETE Pour durablement « retrouver le peuple », le Parti Socialiste doit en premier lieu ne plus dévier de sa trajectoire, de ses fondamentaux, de sa vocation originelle de parti qui prend en compte le peuple. Le peuple, les masses ont besoin d’être représentées, sur la base de programmes politiques démocratiques répondant à leurs besoins et élaborés avec eux, le plus possible. Elaborer avec le peuple ne veut pas simplement transcrire les attentes exprimées du peuple, mais aussi réfléchir ensemble, échanger, dialoguer et aussi quelquefois convaincre arguments à l’appui. Pour ce faire, le Parti socialiste doit rester en capacité de produire sa propre doctrine et d’élaborer sa propre pensée politique, pour ne pas (re)tomber dans l’écueil de se « reposer » sur la production des différents groupes de réflexion proches de sa sensibilité - autrement désignés par l’anglicisme « thinks thanks » - il en va en également de la formation de ses militants, ses premiers maillons, qui doivent pouvoir faire prospérer les idées du Parti auprès des classes populaires. Ce serait en effet une erreur de laisser le peuple, les masses, aux mains des populistes - dont les médias très conservateurs sont le « strapontin » - qui les manipulent en jouant sur les peurs, les émotions, avec pour but ultime d’accéder au pouvoir induisant, pour le Parti Socialiste, de retrouver un rayonnement idéologique lui assurant d’être audible et visible. Bien entendu, ce travail politique de fond avec et pour le peuple, ne doit pas s’arrêter en phase de conquête de pouvoir, et consiste également à associer les citoyens dans l’élaboration des décisions, ce qui augure par ailleurs d’une réflexion à plus long terme sur une éventuelle réforme des institutions pour améliorer la démocratie. S’agissant du Parti Socialiste et de son fonctionnement celui-ci doit d’être le reflet de son ADN et a dès lors l’obligation de déployer toute son énergie pour ne pas risquer de devenir un simple parti d’élus enfermé dans des « querelles » d’appareils mais bien redevenir, comme autrefois, un grand parti de militants connecté à toutes les réalités et à tous les territoires qu’il soit urbain, péri-urbain ou rural. Face au Peuple qui n’a jamais cessé de croire en la politique, mais dont la défiance à l’égard des hommes et femmes politiques n’a jamais été aussi forte, le Parti Socialiste doit incarner et promouvoir une politique vertueuse par des militants / élus venant de tout bord qui, ancrés dans leurs territoires et proches des réalités sauront traduire et répondre aux attentes concrètes de la population. La formation des militants, la multiplication des actions de terrain et plus largement des initiatives dans les territoires fragiles de la République en dehors des campagnes électorales sont des ingrédients simples pour retrouver la voie du Peuple et espérer ainsi susciter de nouveau son adhésion. 2/ UN PARTI SOCIALISTE QUI DOIT RETROUVER L’ADHESION DU PEUPLE Parmi les fondamentaux à respecter pour « retrouver le peuple » : - En premier lieu, une bonne rémunération du travail car depuis plusieurs décennies, la rémunération du capital n’a cessé de croitre au détriment de la rémunération du travail alors que le travail doit garantir à tous la possibilité de bien vivre, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui encore plus dans un contexte de hausse du coût de la vie ; ainsi, et pour les salariés, il est temps d’en finir avec les primes de vie chère ou de rendement pour préférer une augmentation des salaires, notamment en période d’inflation, ce qui permettra également, par un meilleur rendement des cotisations sociales qui sont un salaire indirect, de pérenniser notre système de protection sociale qui profite à tous, à commencer par les plus modestes ; - La privatisation, la disparition ou la dégradation des grands Services Publics, dont la fonction primordiale est de garantir à nos concitoyens l’accès aux services essentiels (notamment l’éducation, le social, l’hôpital, la justice...), sont mal vécus des classes populaires et moyennes qui souvent en « payent le prix » notamment dans les centres villes anciens, les quartiers prioritaires de la politique de la ville, les zones péri-urbaines ou les territoires ruraux ; repensons dès lors notre rapport au Service Public en rompant avec cette logique comptable initiée par Nicolas SARKOZY via la Réforme Générale des Politiques Publiques (RGPP) continuée par ses successeurs afin de retrouver une logique de moyens mise au service de l’efficacité des Services Publics au cœur des territoires de la République ; - Plus particulièrement désenclaver certains territoires par le déploiement des transports en commun et la mise en œuvre d’un véritable parcours résidentiel garant d’une véritable mobilité pour éviter qu’une partie de la population ne se retrouve de fait et contre son gré « assignée à résidence » ; - Assumer une vraie politique du droit au logement décent, droit à valeur constitutionnelle qui consacre un besoin au carrefour des tous les autres, par, entre-autres, le respect des objectifs de la Loi SRU, la généralisation de l’encadrement des loyers ainsi qu’un renforcement des moyens judiciaires alloués à la lutte contre les « marchands de sommeil » ; - Redevenir ambitieux en matière de politique de la Ville, véritable cécité du Macronisme, ce qui implique d’accompagner la politique de rénovation urbaine, dont la fonction est d’améliorer l’attractivité de certains quartiers, d’une politique de sécurité , d’emploi, d’éducation pensée à l’échelle de toute l’agglomération ; - Plus globalement, réintroduire de la mixité dans toutes les strates et sphères de la société afin de pouvoir retrouver un horizon commun sans quoi rien n’est possible ce qui exige de défendre avec ardeur l’Ecole Publique pour donner à chacun la possibilité de bénéficier de l’ascenseur social ; - Dans le même esprit, il est nécessaire de relancer sur tous les territoires, notamment les plus fragiles, l’éducation populaire, le sport, la culture et les vacances pour tous, facteurs du mieux vivre ensemble et créateur de lien social induisant d’encourager et de soutenir le mouvement associatif qui œuvre dans ces domaines essentiels au cœur de l’intérêt général ; - Il en est de même pour la sécurité qui est un droit pour tous, notamment pour les habitants des quartiers des villes et des territoires les plus modestes, qui sont les plus exposés ; en parallèle, dans un objectif de prévention, réintroduire une police de proximité permettrait d’améliorer la sécurité mais également la relation entre la police et la population, notamment avec la jeunesse de notre pays, contribuant ainsi à un apaisement salutaire au vu des récents évènements ; - Enfin, il est particulièrement nécessaire d’accompagner les personnes les plus en difficulté sociale par rapport aux grandes mutations de notre temps qui sont le développent du numérique et le réchauffement climatique. Les catégories les plus modestes qui souvent vivent dans des logements mal isolés ou utilisent par exemple des véhicules plus anciens et donc plus polluants, devront être davantage aidés pour ne pas passer à côté de la transition écologique et la rejeter aux motifs que l’écologie deviendrait punitive. Cette liste de principes fondamentaux à respecter pour redevenir crédibles auprès du plus grand nombre, en étant fidèles à notre riche histoire, n’est pas limitative et a vocation à être enrichie nos camarades.

A VOUS LA PAROLE!

La faible participation des jeunes et des classes populaires aux dernières élections présidentielles est le constat clair que le peuple s’éloigne de plus en plus de la politique en général et du parti socialiste en particulier. En tant que militantes et militants notre objectif est de rendre au PS ses lettres de noblesse et ainsi redorer son blason. Comme un adage le dit "qui veut aller loin ménage sa monture" c'est la raison pour laquelle nous devons dès maintenant travailler à faire adhérer toutes les personnes lésées dans notre parti. Le travail doit donc se faire aussi bien au niveau national mais surtout au niveau de nos quartiers, et de nos villes. Il est donc important de donner la parole aux citoyennes et citoyens de nos quartiers. En effet le débat politique aujourd'hui est vertical, alors qu'il devrait être horizontal. Nous devons mettre fin à cela. Nous gagnerons énormément à donner la parole à toutes ces personnes qui sont exclues ou se sentent exclues du débat politique. Elles connaissent mieux que quiconque les problématiques quotidiennes qui sont les leurs (transports, pouvoir d’achat, délinquance, insécurité…) Ce travail est celui de nos sections, afin de rendre le débat politique de notre parti plus simple, compréhensible, et ainsi créer une proximité avec le peuple. Nous devons miser sur des Ateliers formations sur les valeurs du PS, des Ateliers « actions et ludiques » (Donner la parole aux militants (es) pour témoigner sur leur engagement, faire des micros-trottoirs pour recueillir des idées… Des petites vidéos explicatives sur l’actualité et les actions accomplies pour donner envie de s'engager.

Echos du Campus PS 2023 à Blois

Voici quelques notes personnelles sur l'événement du Campus PS 2023 à Blois, même si je n'ai assisté qu'à quelques-unes de la cinquantaine de sessions inscrites au programme des 25-26-27 août.

Comme les années précédentes, le site et l'ambiance étaient irréprochables. Marc Gricourt, maire de Blois, a trouvé les mots les plus justes dans son accueil à la Halle aux Grains : "nous restons fidèles à nos valeurs, à toujours chercher la vérité et la dire, à anticiper les besoins vis-à-vis d’un monde déréglé qui pénalise toujours les plus faibles partout sur la planète".

Sans besoin d'entrer ici dans la relecture détaillée des hauts et des bas de ses cinq années de présidence du Parti Socialiste, depuis le congrès d'Aubervilliers de 2018, ni du contexte dont il héritait, Olivier Faure, très à l'aise dans son intervention ce 26/8/2023, confirme qu'il est l'homme de la situation, dans sa capacité à garder le contact avec toutes et tous, ce qui est prudent, dans la complexité du monde. Il est notable que 600 Jeunes Socialistes étaient présents à Blois.

Olivier Faure a souligné que les conventions socialistes devaient continuer leurs études. Le présent site conventions-socialistes joue un rôle capital et unique, qui oriente la délibération interne au PS et qui accomplit aussi une fonction d'éclaireur, de pionnier, en amont des travaux à venir du Conseil national de la refondation (CNR), dont le démarrage est plus laborieux, moins vigilant : un tel dispositif de démocratie participative est vital pour le pays.

"Il y a une culture et une pratique de la transparence au PS" (Lamia El Aaraje, adjointe à la mairie de Paris), "le PS est seul à porter une perspective d'universalisme" (Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin).

En introduction de la première session plénière, consacrée au mouvement des retraites durant le premier semestre 2023, et à laquelle participaient des délégués CFDT, CGT et FO, Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP, a constaté que l'élan unitaire des manifestations avait beaucoup profité à l'image des syndicats dans l'opinion (avec des dizaines de milliers de nouvelles adhésions), mais pas à celle des partis politiques de gauche. Les défis restent immenses : "les organisations patronales doivent gagner en sérieux" (CFDT), "nous parlons trop peu du travail depuis longtemps" (CGT), "les syndicats ont appris à se parler et cela va durer" (FO), "les risques de consolidation de la colère et de la rancœur appellent le PS à prioriser désormais la stratégie et le contenu" (Marie-Arlette Carlotti, sénatrice PS des Bouches-du-Rhône).

Lors d'un atelier traitant des émeutes urbaines de juin/juillet 2023, auquel participaient les maires de Vaulx-en-Velin, Montpellier et Nantes, ainsi que Fatiha Keloua Hachi, députée de Rosny-sous-Bois ("il manque des centaines d'emplois dans les services publics en Seine-Saint-Denis, que ce soit au tribunal de Bobigny ou au lycée Gustave Eiffel de Gagny, les enfants et les jeunes sont en quête d'identité, le saccage du centre commercial de Rosny par les 12/13 ans a été annoncé sous Snapchat, il faut une présence humaine et pas seulement de la numérisation, y a-t-il une citoyenneté à deux vitesses en France, il y a une carence du droit commun"), ou encore Abdellah Boudour, fondateur de la dictée pour tous à Argenteuil ("un accompagnement effectif, des médiations sont indispensables, les bibliothèques municipales sont essentielles pour l'accès populaire à la culture, j'avais installé 40 chaises à la première dictée et 250 participants sont arrivés"), Hélène Geoffroy a été particulièrement claire, directe, opérationnelle : "la communication de Jean-Luc Mélenchon "ne touchez pas aux écoles" a été désastreuse, l'essentialisation de la droite sur les migrations n'aide pas non plus, il n'est pas question de légaliser le cannabis, les quartiers aisés devraient se poser des questions de fond et arrêter de fumer, les récépissés de contrôle d'identités par la police n'existeront jamais". Michaël Delafosse, maire de Montpellier et délégué de l'Association des Maires de France à la laïcité , a souligné l'exigence de la mixité scolaire, ainsi que l'importance du temps scolaire ("l'organisation du troisième trimestre dans les lycées laisse à désirer depuis la réforme du bac de Jean-Michel Blanquer"), Johanna Rolland a déploré aussi le séparatisme facile des écoles privées. En revanche, l'impératif d'une éducation dominicale, spirituelle et morale de base qui soit accessible à tous, les multiples réformes irresponsables du droit familial introduites par la droite puis la gauche depuis 1967 avec pour résultat 25% de familles monoparentales au taux de pauvreté de 40% en 2023 n'ont été mentionnées par personne, car on n'a pas eu le temps de laisser l'assistance poser des questions.

Une session animée par Boris Vallaud, président du groupe PS à l'Assemblée nationale et Patrick Kanner, président du groupe PS au Sénat (Cyrielle Chatelain, présidente du groupe verts à l'Assemblée nationale, a salué la qualité continue des relations de travail avec Boris Vallaud au Palais Bourbon), a invité quinze parlementaires socialistes à présenter leurs activités. David Assouline et Sylvie Robert sur l'indépendance de l'audiovisuel public et de la presse écrite, Guillaume Garot sur l'éradication planifiée des déserts médicaux, Philippe Brun pour la propriété publique et les tarifs réglementés d'EDF, Christine Pires Beaune contre les super profits et le reste à charge en EHPAD de 2300€, Jérôme Guedj sur le financement des retraites, Jérôme Durain pour la sécurité et contre le trafic des stupéfiants, https://www.publicsenat.fr/actualites/institutions/maintien-de-lordre-cest-tendu-le-senateur-jerome-durain-a-suivi-la-brav-le-1er-mai, Dominique Potier pour le soutien à l'Agence Nationale de la Sécurité Alimentaire contre les abus de l'agro-industrie, Iñaki Echaniz pour une politique du logement et contre Airbnb ont témoigné, entre autres, de leur loyauté, leur engagement, leur crédibilité ; seule l'intervention de Laurence Rossignol, éliminée par les militants de l'Oise https://www.courrier-picard.fr/id423161/article/2023-06-14/senatoriales-la-socialiste-de-loise-laurence-rossignol-parachutee-en-ile-de et envoyée par le PS vers le patient Val-de-Marne dans le mercato sénatorial 2023, "constitutionnalisons l'ivg", est apparue anormalement éloignée du droit canon et du droit civil.

Après quelques mots de représentants PC, LFI et verts, Olivier Faure, dans son discours du 26/8 au matin, a remercié les militants, les partenaires, les parlementaires, la représentation du Parti Socialiste Européen. Il a appelé de ses vœux le renforcement de la puissance publique et de la solidarité, dans ce pays champion des millionnaires, mais où le taux de pauvreté avoisine 14%. Il a laissé entendre que le PS présenterait sa propre liste aux élections européennes 2024, si les militants en sont d'accord, de sorte que les réalités intercontinentales soient un peu plus étudiées en interne. Olivier Faure a formulé enfin trois propositions : le lancement d'un Agora PS-PC-LFI-Verts décentralisé par département, la préparation commune des municipales 2026, une discussion préliminaire sur les élections présidentielles et législatives 2027, dans "la fraternité et la responsabilité".