Dans le prolongement des consultations réalisées par le président de la République entre le 23 et le 26 août 2024, il semble que Lucie Castets ne sera pas nommée première ministre et que l’ensemble des partis du centre, de la droite et de l’extrême droite vont censurer toute proposition de gouvernement issu du Nouveau Front Populaire et de la gauche en général. Cette décision dépend du président de la République et en dehors de la proposition portée par la France Insoumise de déclencher une procédure de destitution à son encontre, qui a des chances extrêmement faibles d’aboutir avec un Sénat à majorité de droite, il ne semble que le PS ne puisse rien y faire.
De fait, se pose la question suivante : que pouvons-nous faire en matière de politique nationale ?
Le Parti Socialiste dispose de 66 députés et l’ensemble des quatre groupes du Nouveau Front Populaire (NFP) en comptent 193. Il manque 96 députés pour atteindre la majorité absolue, c’est un effet qui ne changera pas avant la prochaine dissolution ou le terme du mandat actuel des députés. Pour autant, les parlementaires ont également l’initiative législative en pouvant présenter des propositions de lois. Même si l’ambition du programme du NFP devra peut-être être revue à la baisse, il est possible d’agir, via des amendements sur le futur projet de loi de finances pour l’année 2025, sur le droit au logement, sur le temps et les conditions de travail, etc. Les propositions ne manquent pas dans les 26 pages du programme du NFP, pour partir d’un document qui a fait consensus entre les quatre composantes du Nouveau Front Populaire.
Le désavantage des propositions de lois, c’est qu’elles nécessitent une niche parlementaire d’un groupe, à l’Assemblée nationale puis au Sénat (ou inversement). De ce fait, cela limite le nombre de textes qui pourront être proposés d’ici le 8 juin 2025, date potentielle d’une prochaine dissolution de l’Assemblée nationale. Ma suggestion consiste à prioriser les textes qui seraient jugés comme ayant le plus d’impacts sur la vie des citoyens et comme les plus susceptibles d’être soutenus par d’autres groupes (LIOT par exemple) de façon active ou passive.