Christophe Clergeau demande un vote du Parlement européen pour contrer le recul sur le verdissement de la PAC 

Communiqué de presse

Strasbourg, le lundi 8 avril

 

En réponse aux mouvements de colère des agriculteurs, la Commission européenne a présenté le 12 mars dernier un acte délégué pour autoriser les Etats-membres à modifier l’année utilisée comme référence pour la mesure de maintien des prairies permanentes. La Commission Agriculture du Parlement européen a voté une non-objection précoce sur cet acte délégué pour tenter d’éviter que ne s’ouvre un vrai débat. Cette non-objection précoce va être annoncée en ouverture de la prochaine de plénière des 10 et 11 avril sans que cela ne donne lieu à un vote, pour qu’un vote soit possible il faudra les signatures de 36 députés réunies dans les 24 heures suivantes pour s’opposer à cette procédure.

 

« Je refuse que l’abandon du verdissement de la PAC se fasse dans la clandestinité politique. Ceux qui prennent l’initiative de trahir les engagements pris et d’envoyer l’agriculture dans le mur doivent assumer leurs responsabilités dans la transparence et le parlement doit voter publiquement. C’est en effet en quelques jours le résultat de près de trois ans de négociation de la dernière PAC qu’on voudrait liquider en catimini. D’ici jeudi prochain, je compte rassembler les 36 signatures nécessaires à l’obtention d’un réel vote sur ce sujet fondamental du maintien des prairies permanentes. Ce vote devra avoir lieu lors de la dernière plénière du mandat à la fin avril. Nous ne pouvons supporter un tel déni de démocratie. » avertit Christophe Clergeau, député européen du groupe Socialistes et Démocrates en charge de l’agriculture et de l’environnement.

 

« L’acte délégué proposé par la Commission ne respecte pas le droit européen, la justification est approximative, il n’y a eu aucune étude d’impact. Ce texte signerait un nouveau pas vers la renationalisation de la PAC en créant de nouvelles distorsions de concurrence au préjudice des pays et des agriculteurs qui se donnent les moyens de soutenir les élevages extensifs, les prairies permanentes qu’ils occupent et les services environnementaux qu’ils produisent. Il faut bien comprendre que transformer une prairie permanente en terre arable, c’est un destockage de carbone de 4 à 6 tonnes de CO2 par hectare et par an, pendant 40 ans » affirme l’eurodéputé.  

 

Cet acte délégué ne répondra en rien aux problèmes réels d’insécurité économique des agriculteurs. En revanche, ce serait une remise en cause catastrophique de la politique climatique européenne. L’agriculture est sensée devenir un puits de carbone dans les prochaines années pour permettre à l’Union européenne de devenir neutre en termes d’émissions d’ici 2050. La vérité, c’est qu’aujourd’hui les sols agricoles continuent de relâcher plus de gaz à effet de serre qu’ils n’en stockent. Acter la poursuite de la diminution des prairies permanentes c’est mettre à terre l’ambition climatique de l’Union européenne sans apporter aucune réponse au désarroi des agriculteurs.

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