Un parcours scolaires plus égalitaire pour plus de mixité profesionnelle

Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Elles redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé. Les filles sortent plus diplômées du système éducatif, mais cela ne se traduit pas sur le plan professionnel. Elles demeurent sous représentées dans certaines filières, scientifiques et technologiques. Le destin scolaire des filles et des garçons restent inégal, reflet des stéréotypes de genre, cela influe sur leurs destins professionnels. Le constat est là : dès les premiers paliers d’orientation, filles et garçons ont tendance à faire des choix différents. En lycée professionnel par exemple, les filières de production, industrielle sont essentiellement constituées de garçons, quand les filières tertiaires concentrent une majorité de filles, notamment les spécialités de service (petite enfance, service à la personne…). Le constat est le même en lycée général où les garçons investissent beaucoup la filière scientifique, en particulier SI, NSI, et délaissent très largement la filière littéraire. Filles et garçons continuent à se conformer à ce qui est présenté comme leur domaine respectif de compétences dans les schémas socioprofessionnels fortement stéréotypés. Cette persistance des choix sexués est autant le fait des garçons que des filles. Par exemple : quand ils se jugent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en filière scientifique ; quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en filière scientifique. L’autocensure est un frein puissant à une orientation plus égalitaire. Les femmes représentent en France environ 27 % des ingénieurs. Une proportion certes en progression continue, mais qui demeure malgré tout bien faible. Face à ce constat, si différentes initiatives existent pour inverser la vapeur, elles doivent être accentuées, notamment pas un soutien accru aux structures qui œuvrent pour la valorisation des filières scientifiques et techniques auprès des filles. Leurs interventions dans les établissements démultipliées (Elles bougent, Femmes & sciences). Les stéréotypes de sexe ne sont pas négatifs que pour les filles. Ainsi, “les jeunes hommes sont plus susceptibles que les jeunes femmes d’avoir de mauvais résultats scolaires, et d’être décrocheurs (poids de la représentation sociale de la réussite scolaire). Les normes sexuées peuvent desservir les garçons qui sont généralement socialisés en fonction de normes de virilité selon lesquelles bien réussir à l’école serait trop « féminin ». L’analyse de « genre » ne peut donc faire l’économie d’un croisement avec le contexte de ce que l’on nomme la catégorie sociale. Les parents, les enseignants et les élèves eux-mêmes ont intégré des stéréotypes de sexe, qui “légitiment les aptitudes, les compétences, les intérêts que l’on attribue aux filles et aux garçons”. Parents et professeurs ont des “attentes différentes” selon le sexe de l’élève. La division sexuée de l’orientation appelle à s’interroger sur les mécanismes à l’œuvre. Mais les parents, bien sûr, ne sont pas les seuls concernés : toutes les structures de socialisation ont du chemin à faire. Il est clé d’instaurer une formation à l’égalité fille-garçon (en formation initiale et continue) pour tous les acteurs et les actrices, professionnels de l’éducation, sans quoi, il n’y a aucune raison que les choses évoluent. Informer, sensibiliser de manière, donc, à faire bouger les lignes. La question est pourtant cruciale. Les conduites d’orientation des filles et des garçons les exposent plus tard à des destins professionnels non seulement différents mais inégalitaires, c’est-à-dire des métiers souvent moins prestigieux et moins rémunérateurs pour les femmes. Que faire concrètement : • Connaître et reconnaître ces phénomènes afin de mieux les appréhender • Former et mobiliser les équipes éducatives par une sensibilisation à ces questions • Mobiliser les enfants et les jeunes • Construire des actions dans la durée • Porter des actions collectives (éducation nationale, enseignement supérieure, collectivités, structures associatives)

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