Des mots, des maux

Comme souvent en politique, les mots n’ont plus de sens, vidés de leur substance par démagogie, maladresse ou ignorance, et n’ayant plus qu’une valeur performative.
Quel sens donner à ces mots : « le peuple », « les classes populaires »,  « celles et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre » ?
L’acception du mot peuple ne désigne pas ici la nation, ni l’ensemble des citoyens mais « le plus grand nombre, opposé aux classes supérieures, dirigeantes (sur le plan social) ou aux éléments les plus cultivés de la société »

Mais quel est ce peuple que les politiques s’arrachent à quatre ans de l’échéance présidentielle ? Plutôt que d’employer le mot prolétaire, pourquoi employer sa définition : personne qui ne possède pour vivre que les revenus de son travail. La « lutte des classes » est-elle un concept dépassé  ou honteux ? Peut-on dire à notre époque que les classes laborieuses vivent de leur travail ? Peut-on penser pour ou avec le peuple ?

Cette convention est-elle un aveu d’échec du Parti Socialiste qui avait théorisé l’abandon des classes populaires et ouvrières ?

« Que demande le peuple ? »

Nous voulons être représentés par des femmes et des hommes politiques qui ont compris les véritables enjeux de nos sociétés modernes : le réchauffement climatique comme résultant d’un capitalisme débridé et qui nous prive chaque jour un peu plus de l’espoir d’une vie meilleure.

Où sont les jours heureux ? À longueur de programme, les politiques nous proposent toujours plus de sacrifices financiers, plus de labeur, moins d’état, moins de services publics. Quinquennat après quinquennat, les gouvernements successifs de droite, ou qui se sont fait élire sur des promesses de gauche pour finalement les renier aussitôt en place, nous serinent sans répit que nous sommes des fainéants, des assistés ou que nous ne comprenons pas que la finance est notre amie, nous infantilisent et nous sermonnent quand un bon nombre d’entre nous préfère s’abstenir de voter pour ce simulacre de démocratie.

Nous voulons que, non seulement notre travail nous permette de vivre dignement, mais également qu’il ait du sens. Nous ne voulons plus ruiner notre santé physique et mentale au travail, arriver en invalidité ou mort à l’âge toujours plus reculé de la retraite. Nous voulons plus de temps libre, du temps non productif, non connecté, où nous serions libres de rêver ou de réaliser nos rêves.

Nous ne voulons plus être mis en concurrence les uns avec les autres : chômeurs contre immigrés, travailleurs contre bénéficiaires de minima sociaux, secteur public contre secteur privé, ruralité contre métropoles, hommes contre femmes. Nous sommes fatigués des diversions médiatiques consistant à nous faire croire qu’il existe des solutions simples aux problèmes complexes d’un monde interconnecté et interdépendant.

Nous voulons l’abolition des privilèges dont jouissent les multinationales et les paradis fiscaux. Nous voulons une répartition égalitaire des ressources naturelles et remplacer les énergies fossiles sans en pâtir.

Nous voulons des logements dignes pour tous, manger à notre faim.

Nous voulons vivre et grandir en sécurité partout sur le territoire.

Nous voulons vivre dans un environnement sain.

Nous voulons être réellement écoutés, pris au sérieux et associés aux décisions politiques.

Nous voulons un autre modèle de société.

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