Les pilotes de la convention

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Le Parti Socialiste au cœur de l'Union des Dix

La nature a horreur du vide : réjouissons-nous que Michel Barnier ait été nommé à Matignon, afin de faciliter la communication entre les huit partis victorieux du front républicain le 7/7 (PS, PC, LFI, Verts & Renaissance, Horizons, Modem, DR) et le binôme UDR & RN, quelques semaines après le renoncement du RN à l'interdiction de l'abattage rituel aux musulmans et aux juifs. Tout le monde est d'accord en France désormais sur l'exigence de la liberté religieuse, ou de la liberté de conscience, tant les postures d'extrémisme inculte sont passées de mode et inopérantes dans la vie réelle de 2024.

Il est bon que les dix partis parlent maintenant d'une même voix quasiment, dans une solidarité presque parfaite, mais comme ils ont tous une feuille blanche comme programme, dans une ambiance d'impréparation généralisée aux défis de la complexité mondiale, le Parti Socialiste, en avance relative dans ses études (au pays des aveugles, les borgnes sont rois), est appelé à orienter maintenant le programme de travail de l'Union des Dix (les vacances sont terminées), notamment sur les dossiers absolument prioritaires de la sécurité, de la laïcité et de la mondialisation, qui ont fait l'objet de trois annonces lors de l'université d'été de Blois 2024, concernant le renforcement des conventions et commissions spécialisées sur ces thématiques critiques et trop longtemps ignorées.

A noter que le concept de sécurité, hors laïcité et mondialisation qui en font partie mais font l'objet de conventions indépendantes, est multidimensionnel : professionnalisation de la vie politique, droit de la nationalité, droit de la famille, police, justice, armées, monopoles naturels, décentralisation et j'en passe.

Rien ne sert de faire semblant : en pleine cohérence avec les désistements du 7/7, le Parti Socialiste, les sept autres partis du front républicain à ne pas oublier sont embarqués dans la coalition gouvernementale, ils ont choisi délibérément d'y intégrer aussi l'UDR, le RN, ce qui est sage (toutes les bonnes idées sont à écouter d'où qu'elles viennent) et l'opinion attend d'eux, non pas des motions de censure irresponsables, mais des propositions concrètes de réformes crédibles.

Quatre décisions structurantes à Blois 2024

Quatre décisions structurantes ont été prises, lors de l'université d'été 2024 du Parti Socialiste à Blois. Sans doute y en a-t-il d'autres, mais il était impossible d'assister à tous les ateliers thématiques, souvent de haut niveau.

1) Lors du discours d'ouverture de l'université, François Bonneau, président de la région Centre, a fixé clairement le cap et le cadre du gouvernement de coalition Ensemble-NFP, sans qu'il soit nécessaire d'y revenir ensuite dans les débats : "L'OUVERTURE AVEC DES FORCES DU CENTRE ET MEME DU CENTRE DROIT, QUI NE DONNE PAS UNE POLITIQUE TIEDASSE".

2)"La convention nationale "sécurité", présidée par Roger Vicot, député socialiste de Dunkerque (Nord), nourrie par les expertises d'un large comité de pilotage, publiera le premier référentiel sécurité du Parti Socialiste en mars 2025, en concertation avec les fédérations départementales du Parti Socialiste. Architecture de la gouvernance, statut et professionnalisation des grands élus, démocratie participative, droit de la nationalité, droit familial, police, justice, militaires, éradication des trafics, cybersécurité : tous les thèmes ne seront pas couverts dès la première version du référentiel.

3) En vue de moderniser et de crédibiliser la politique publique de la laïcité (50% des professeurs des écoles publiques s'autocensurent, 20% des enfants accèdent à une éducation à la loyauté, la morale, la spiritualité), Jérôme Guedj, député de Palaiseau (Essonne), réunira mensuellement la commission laïcité du Parti Socialiste ("l'exigence va aller crescendo au fil des prochaines années").

4) Dylan Boutiflat, secrétaire du Parti Socialiste aux questions internationales, renforce la commission "International" et étudie l'opportunité du lancement d'une convention nationale du Parti Socialiste sur la globalisation ("ni réflexion, ni récit aujourd'hui, en France et en Europe" Rachid Temal, sénateur du Val d'Oise)

A noter un remarquable atelier à Blois, à l'initiative de Thomas Godard, ancien secrétaire de la section PS à Londres, autour de la large victoire du Parti Travailliste, avec la participation de deux députés Labour, Ben Coleman et Chris Murray, sur la base d'un programme simple, lisible et gagnant en cinq points : police et justice, santé, neutralité carbone, préparer la jeunesse au travail et à la vie, le G7 et la croissance soutenable.

Suggestions d’actions pour le PS à l'Assemblée Nationale dans le contexte politique actuel

Dans le prolongement des consultations réalisées par le président de la République entre le 23 et le 26 août 2024, il semble que Lucie Castets ne sera pas nommée première ministre et que l’ensemble des partis du centre, de la droite et de l’extrême droite vont censurer toute proposition de gouvernement issu du Nouveau Front Populaire et de la gauche en général. Cette décision dépend du président de la République et en dehors de la proposition portée par la France Insoumise de déclencher une procédure de destitution à son encontre, qui a des chances extrêmement faibles d’aboutir avec un Sénat à majorité de droite, il ne semble que le PS ne puisse rien y faire.

De fait, se pose la question suivante : que pouvons-nous faire en matière de politique nationale ?

Le Parti Socialiste dispose de 66 députés et l’ensemble des quatre groupes du Nouveau Front Populaire (NFP) en comptent 193. Il manque 96 députés pour atteindre la majorité absolue, c’est un effet qui ne changera pas avant la prochaine dissolution ou le terme du mandat actuel des députés. Pour autant, les parlementaires ont également l’initiative législative en pouvant présenter des propositions de lois. Même si l’ambition du programme du NFP devra peut-être être revue à la baisse, il est possible d’agir, via des amendements sur le futur projet de loi de finances pour l’année 2025, sur le droit au logement, sur le temps et les conditions de travail, etc. Les propositions ne manquent pas dans les 26 pages du programme du NFP, pour partir d’un document qui a fait consensus entre les quatre composantes du Nouveau Front Populaire.

Le désavantage des propositions de lois, c’est qu’elles nécessitent une niche parlementaire d’un groupe, à l’Assemblée nationale puis au Sénat (ou inversement). De ce fait, cela limite le nombre de textes qui pourront être proposés d’ici le 8 juin 2025, date potentielle d’une prochaine dissolution de l’Assemblée nationale. Ma suggestion consiste à prioriser les textes qui seraient jugés comme ayant le plus d’impacts sur la vie des citoyens et comme les plus susceptibles d’être soutenus par d’autres groupes (LIOT par exemple) de façon active ou passive.

Organiser la production immatérielle et matérielle, la distribution suivra

Le débat politique français ne porte guère que sur des questions de distribution.

https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/la-creation-de-richesses-grande-oubliee-du-debat-politique-en-france-2112433

C'est compréhensible. La seule différence théorique entre gauche et droite est la volonté à gauche de réduire les écarts de patrimoines et de revenus entre les 30 millions de ménages. Il y a de quoi faire : la répartition de la propriété des 37 millions de logements, supposés valoir 50% du patrimoine national après la flambée de +150% des prix immobiliers entre 2000 et 2015, est choquante, avec un million de ménages propriétaires de 5 logements ou plus et 42% des ménages propriétaires d'aucun logement, alors que la propriété est un droit sacré selon la Déclaration des Droits de l'Homme du 26 août 1789 qui est référencée dans la Constitution de la Ve République.

Il demeure qu'il faut penser la production avant la distribution, en toute logique : même une réduction effective des inégalités passe moins par des grèves et des manifestations que par la production d'une politique d'éducation morale, concordataire à la culture du partage, laquelle est d'autant plus indispensable que des inégalités outrancières finissent pas décourager et déliter le tissu productif comme le souligne régulièrement l'OCDE.

Education, administration, environnement, formation, agroalimentaire, santé, énergie, réseaux, logement, arts, solidarité : modernisons l'organisation des branches professionnelles dans les sciences morales, politiques, environnementales, économiques et sociales.

Le légitime surplomb francilien

Au détour d'un commentaire sur une bizarrerie ponctuelle de l'extraordinaire cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 sur la Seine, Mgr Pascal Wintzer, Archevêque de Poitiers, président de l'observatoire Foi et Culture à la Conférence des Evêques de France, aborde un sujet aux enjeux beaucoup plus graves et larges, qui est le regard en surplomb que portent certains Franciliens sur la province : "l'humour ne s’envisage jamais en surplomb par rapport à qui que ce soit, de Parisiens éclairés au regard de provinciaux retardés, par exemple".

https://www.la-croix.com/a-vif/mgr-wintzer-sur-la-ceremonie-d-ouverture-des-jo-lart-doit-il-vehiculer-des-messages-20240730

Je suis de ces Franciliens qui regardent un peu les provinciaux comme des citoyens de deuxième zone et je dois m'en expliquer.

Pour aller immédiatement à l'essentiel, je ne tiens pas à répéter l'expérience d'une génération antérieure, ayant fait n'importe quoi entre 1919 et 1940, avec, pour brillant résultat, la nécessité d'une coalition mondiale pour libérer la France en débâcle, alors que celle-ci aurait dû être le centre stable du monde normalement, si elle n'avait pas marché sur la tête. Et soyons clairs, les provinciaux de l'époque n'étaient pour rien dans ce naufrage stratégique de l'Etat, même s'il leur arrive d'enfiler parfois des gilets jaunes pour sortir de leur repli pathologique : seuls les habitants de la région capitale étaient en situation de contrôler la situation nationale, continentale, globale et il y a eu échec, comme disait Lord Baden-Powell en 1938, 31 ans après sa création du scoutisme au Royaume-Uni ("nous avons échoué à installer la paix").

En bref, la naïveté va bien en province, riche de ses trois millions de piscines individuelles et le sens de l'engagement responsable, du service de l'intérêt général, à l'Ile-de-France.

Le marronier d'une 6ème République : obsolète ?

Bonjour, Déjà passons sur Montebourg ou LFI. Mon idée vient et conduit à une question. Je suis pour un véritable parlementarisme, avec si nous le souhaitons un Président ou un Roi sans grand pouvoir. Stable et approprié à la réalité française, donc en gardant quelques éléments de la 5ème comme la répartition entre les domaines de la loi et du règlement, pas trop de proportionnel, peut-être les ordonnances, un partage mieux équilibré de l'ordre du jour, etc. Un RIP bien construit, qui ne conduise pas au mandat impératif. Paradoxalement, avec la situation de majorité relative macroniste, puis celle d'aujourd'hui/à venir encore plus complexe, les pouvoirs et la visibilité du Parlement sont renforcés - de sorte que l'opportunité d'une 6ème (a priori indéterminée dans son contenu si nous sommes démocrates) semble moins pressante, du moins théoriquement. Je note que cela fait tout drôle aux journalistes. Le régime n'est pas "bloqué" comme ils disent, l'Administration demeure et le Parlement pourra, plus lentement peut-être, adopter des lois. En revanche, il rend l'exécutif instable, pour des raisons politiques voire politiciennes. Blocage et instabilité, ce n'est pas exactement la même chose si l'on réfléchit stratégiquement. Moi qui ait toujours défendu une 6ème (depuis Sarkozy du moins) en vient à me dire que le préalable à une quelconque "constituante" ou autre processus réside désormais dans la capacité du NFP, et en particulier du PS, à être uni, à unifier, sans renier les principes du programme. Pour faire la démonstration qu'une 6ème parlementaire ne sera pas nécessairement une 4ème. Je suis resté très général mais qu'en pensez-vous ?