Contribution du groupe Socialistes autrement69

Socialistes autrement69 : contribution Europe 1) L'agression de l'Ukraine par la Russie a provoqué des réactions de solidarité des pays membres de l'Union européenne envers notre voisin agressé. Des décisions politiques ont été prises au niveau de l'UE pour sanctionner économiquement la Russie et venir en aide humainement (financement et acheminement d'équipes humanitaires, de matériels de santé, d'équipements de première nécessité mais aussi financement de projets humanitaires destinés totalement ou en partie à soutenir les Ukrainiennes qui ont fui avec ou sans enfants au-delà des frontières), matériellement et économiquement (des fonds dédiés aux entreprises par exemple ont été ouverts + soutien à la reconstruction) et militairement à l'Ukraine, puisque l'UE a livré des antimissiles et des canons 150. Enfin, la demande formulée par le président Zelenski d'adhésion de l'Ukraine à l'UE est considérée avec bienveillance. L'Ukraine et la Moldavie se sont vu accorder le statut de candidat à l'UE par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, qui ont aussi reconnu la perspective européenne de la Géorgie... Par ailleurs, des pays déclarés "neutres" comme la Finlande ont demandé à la suite de l'agression russe en Ukraine à faire partie de l'OTAN. Ces récents événements et la prise de position factuelle en soutien à l'Ukraine des pays membres de l’UE trace  un nouveau chemin, un espoir qu'il nous faut poursuivre et intensifier : 2) Une solidarité européenne, tant attendue dans la politique migratoire et l'accueil des migrants sur le territoire européen, tant attendue encore sur les terres agressées comme l'Arménie, s'est manifestée avec l'attaque russe en Ukraine. Elle s'est traduite par la décision politique d'accueillir et de répartir dans divers pays la population ukrainienne fuyant la guerre et la disponibilité et bienveillance des habitants de l'UE comme des collectivités. Cette solidarité est possible, il appartient aux pays membres de la raviver pour traiter d'autres politiques.  3) Une défense européenne commune, qui jusqu’à aujourd’hui faisait cruellement défaut au sein de l'UE, mais dont la situation d'urgence vis à vis de l'Ukraine a prouvé qu'elle était possible.et s'imposait pour défendre la sécurité du continent européen. La menace qui plane aux portes de l'UE alors que l'on pensait la paix durablement conquise et assurée, remet en cause la stabilité et plaide pour que les dirigeants de l'UE unissent leurs forces militaires pour défendre les frontières de l'UE et le droit international. 4) Une Europe politique. En effet un, l’Europe, fondée en 1957 pour assurer la paix durable, ne s'est pas dotée d'un fonctionnement politique, mais économique, les pays membres fondateurs ne souhaitant pas renoncer à une partie de leur souveraineté.   La guerre aux portes de l'UE a précipité des décisions politiques et confirme le besoin de cette alliance. A l'instar des liens forts qui unissent a France et l'Allemagne et qui se traduisent par des décisions communes et des organes communs comme le conseil des ministres franco-allemand, l'UE doit s'acheminer vers un pouvoir commun. De plus, le monde a désormais de multiples visages, de grands pays comme l'Inde, la Chine, la Turquie et de nouvelles alliances dans le Proche et Moyen Orient sonnent la fragilité d'une UE non politique. 5) La crise sanitaire qu'a connue le monde entier avec l'irruption de la pandémie de la Covid19 ainsi que ses suites ont mis en exergue la dépendance de l'Europe vis à vis de l'Asie et l'urgence à ce qu'elle se réapproprie la production, en l'occurrence celle de certains médicaments, mais aussi celle de matières premières et impose des conditions sévères à l'importation en provenance de pays irrespectueux de conditions de travail dignes et de normes environnementales, la solidarité aussi entre les pays membres qui ont su s'organiser pour prendre en charge des hospitalisations extérieures à leurs frontières, notamment entre la France et l'Allemagne. 6) La déstabilisation des marchés agricoles mondiaux par la Russie qui bloque les exportations de céréales a provoqué une initiative internationale en lien avec les membres de l'UE pour la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables. L'UE qui consacre dans son budget un part à l'aide au développement doit à l'avenir poursuivre et intensifier son action en matière de sécurité alimentaire, d'approvisionnement en eau, d'Education au bénéfice des pays africains. Pour ce faire, l'UE doit multiplier les coopérations avec les territoires des Etats d'Afrique pour que ces derniers ne soient pas livrés aux nouveaux colonisateurs que sont la Chine, l'Inde et la Russie, mais puissent s'acheminer vers l'autonomie 7) La lutte contre le dérèglement climatique dont on sait que les premières victimes sont les populations des pays qui polluent le moins, est un enjeu mondial. Il appartient aussi aux pays membres de l'UE de prendre collectivement des décisions pour protéger les populations, qu'elles soient africaines ou européennes, et de les faire respecter. La baisse significative des gaz à effet de serre quant à elle, exigée pour ralentir le réchauffement climatique, doit relever d'une politique européenne volontariste, qui se traduit dans les pays membres par les installations nécessaires. Aucun espoir n'est envisageable dans ce domaine si les pays de l'UE ne marchent pas en tête de ce combat. L'UE qui a un rôle puissant à jouer pour imposer la lutte contre le dérèglement climatique doit pouvoir organiser une Conférence européenne sur le climat dans laquelle tous les pays membres s’engagent solidairement à respecter les réductions les émissions de gaz à effet de serre et à maintenir le réchauffement en dessous de seuils définis d'ici une date définie. Cet engagement exemplaire fera date et donnera à voir au monde une UE déterminée, solidaire, activiste en matière d'écologie. 8) Education : L'UE consacre un énorme budget pour accompagner les jeunes dans leur parcours de vie, qu'il soit citoyen ou professionnel. Depuis 2021, le programme ErasmusPlus est ouvert à l'enseignement scolaire et non plus qu'aux élèves de la voie professionnelle et aux étudiants. Ce programme instille chez les plus jeunes l'idée que l'UE est un vaste champ où cohabitent et s'enrichissent sous un même toit des cultures différentes. Le budget consacré à la mobilité en Europe permet aux jeunes et aux personnels de s'enrichir de pratiques nouvelles, de se familiariser avec des cultures différentes de la leur, de côtoyer naturellement d'autres enfants, d'autres jeunes semblables et pourtant ayant un mode de vie et de pensée différents : Cet effort financier considérable fait avancer l'identité européenne, la tolérance, l'adaptabilité, tout en permettant aux bénéficiaires de prendre confiance en eux..  C'est pourquoi le budget doit continuer à croître de manière que chaque enfant, chaque jeune, chaque personnel puisse en bénéficier. L'Europe des peuples, telle que l'avait imaginée et souhaitée ses fondateurs, est en marche. Grâce aux jumelages de villes et de régions, grâce aux projets de partenariats et de mobilités financés par la Commission européenne, cette Europe des peuples est en marche, mais le sens donné à ces rencontres européennes ne peut pas être "folklorique", l'Europe des peuples doit trouver sa place aux côtés de l'Europe sociale. 9) Finances : Est-il acceptable que l'UE tolère en son sein des paradis fiscaux ? 10)  Ecologie : L’Europe doit répondre aux enjeux climatiques, de réduction des gaz à effet de serre et de réduction de nos besoins énergétiques. Ce plan "Green new deal "qui va nécessiter des moyens financiers extrêmement importants doit se faire à l'échelle européenne pour accompagner toutes les populations et notamment les plus vulnérables dans cette révolution énergétique par la transformation des transports , la rénovation des habitats pour une consommation moins disante énergétique , une alimentation saine, variée qui nécessite des plans en faveur de l'agriculture au niveau local  , une stratégie sur la biodiversité avec notamment en ligne de mire la raréfaction de composants naturels comme l'eau , la préservation des forêts  11) Education/Erasmus : Le programme Erasmus est une belle réussite mais  est-il vraiment ouvert aux jeunes de milieux moins favorises pour lesquels il semble subsister de nombreux freins notamment économiques ( comment financer le séjour à l'étranger en laissant tomber un emploi en France sans certitude de trouver un job d'appoint à l'étranger , financement du logement) et des freins aussi psychosociaux    ( difficulté à quitter ses proches , son milieu , réticence aussi des proches , origine sociale ,  peur de l'inconnu ) . Actuellement seulement 5% des jeunes diplômés bénéficieraient de ce programme  12) VOUS AVEZ DIT "EUROPE SOCIALE"? Les socialistes se reconnaissent fondamentalement comme européens. Mais la construction de cette Europe qui se voulait d'abord comme une puissance forte pour se protéger contre les conflits se définissait aussi et prioritairement comme une Europe sociale, capable de développer des solidarités. Ces solidarités s'appuyant sur la redistribution des richesses devaient permettre l'amélioration de la vie des Européens, favoriser d'autres opportunités mais aussi contribuer à diminuer les inégalités sociales. C'était sans compter sur l'élan nationaliste traversant de nombreux pays européens, laissant les idéaux de gauche largement minoritaires. Les conséquences ne se sont pas fait attendre : brexit, repli identitaire, déception des proeuropéens, politiques libérales prédominantes et disparition du concept même d'Europe Sociale. C'est donc bien à cette difficulté que les socialistes européens sont confrontés. Si la nécessité d'une Europe forte et solide n'est plus à démontrer, il va falloir que les socialistes réinterrogent cette vision sociale à laquelle nous sommes attachés et à laquelle nous aspirons. C'est une des conditions nécessaires pour mobiliser l'électorat de gauche sur les élections européennes. Car en effet, comment se sentir concerné par une Europe qui envoie si peu de signaux aux couches populaires ? Comment expliquer que les politiques menées vont souvent à l'encontre des plus modestes. ex: politique agricole. Comment se satisfaire d'une Europe qui engendre de plus en plus de pauvreté ? Migration, santé, revenu minimum, éducation, jeunesse, accès aux droits, au numérique…autant de thématiques dans lesquelles l'Europe des socialistes doit impérativement faire des propositions. Fracture sociale, fracture territoriale, fracture numérique…l'Europe est l'échelon qui doit pouvoir porter ces problématiques de manière plus lisible et afficher sa volonté de lutter contre les inégalités. L'Europe se doit d'être au service des européens et non pas au service des intérêts de quelques-uns. Et parce qu’aujourd’hui elle apparaît très lointaine des citoyens, elle ne semble servir les intérêts que de ceux qui possèdent l'information.  Aussi il est urgent que les socialistes européens communiquent de manière intensive sur les aides et les possibilités que l'Europe peut apporter notamment aux villes cumulant de nombreuses difficultés sociales. Car en effet, les ressources de l’Etat, des Régions et des collectivités territoriales tendant à s'amenuiser, l'Europe devrait devenir un partenaire identifié et solide pour accompagner les politiques sociales indispensables dans certains territoires comme les QPV. Une façon de se rapprocher du citoyen et de rendre visible les aides européennes. Premiers Signataires : Joëlle SECHAUD, Michèle EDERY, Thibault FLAMANT, Djamel BOUABDALLAH, Brigitte LANNIC, Michel NOIR, André VALENTINO, Philippe JUSOT, Thierry ROCHEFORT, Quentin PICARD, Philomène et Pascal MOSCARIELLO, Renaud GAUQUELIN, Muriel DE MAUROY, Marie-Claude CARRE, Annie MIRALLES, Alain SAVOIE, Jo LAURENT, Violaine MERLIN, Bernard CATELON, Claudine DECOEUR, Yves REDON, Thierry DA SILVA, Annabel TALON, Sezer ADANUR, Joris HADJ, Nicole BENIERE, Raphaël PERRICHON, Claude DESO, Jean-Louis SECHAUD

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