Pour une Europe émancipée, écologiste, souveraine et garante des droits humains

La fédération des Yvelines souhaite la création d’une Europe émancipée des contraintes nationales, qui serait une Europe souveraine respectée par chaque État membre, une Europe politiquement et économiquement forte, une Europe modèle pour le respect des droits humains et de l’environnement.

Droits sociaux

La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne reprend l’ensemble des droits civiques et sociaux des citoyens européens ; elle a depuis le traité de Lisbonne la même valeur que les traités et est juridiquement contraignante depuis 2009. Si les institutions juridiques européennes font de plus en plus référence à la Charte dans leurs jurisprudences, l’application effective de la Charte par les États membres n’est pas garantie. Il y a par exemple dans notre pays régulièrement des infractions à l’article 21, qui interdit toute forme de discrimination, et à l’article 23 au titre duquel l’égalité entre les hommes et les femmes doit être assurée dans tous les domaines, y compris en matière d’emploi, de travail et de rémunération.
Il convient dès lors de porter une attention permanente pour faire connaître et appliquer les droits fondamentaux et de sanctionner strictement les États membres qui ne respectent pas la Charte.
Par ailleurs, la protection et le respect des droits ne peut se faire sans outils qualitatifs et quantitatifs permettant de mesurer les politiques publiques mises en œuvre. Cela suppose donc des données partagées sécurisées, un suivi individualisé par exemple en matière de santé ou encore de travail. Être citoyen européen c’est pouvoir se sentir protégé et jouir de ses droits fondamentaux partout en Europe, et bénéficier du droit à la mobilité.

Culture et éducation

La direction générale Éducation, jeunesse, sport et culture élabore et met en œuvre la politique de l’Union européenne en matière de culture et médias, sport, éducation et formation et de la jeunesse. Elle décline son soutien à travers différents programmes dont Erasmus qui est le plus connu. C’est le programme de l'Union européenne pour soutenir l'éducation, la formation, la jeunesse et le sport en Europe. Son financement a quasiment doublé en 2020 avec près de 26,2 milliards d'euros.
Le programme 2021-2027 met fortement l'accent sur l'inclusion sociale, les transitions verte et numérique et la promotion de la participation des jeunes à la vie démocratique. Il fait partie des actions de soutien aux activités et priorités définies dans l'espace européen de l'éducation, telles que le plan d'action pour l'éducation numérique ou l'agenda européen des compétences. Le programme est également un soutien au socle européen des droits sociaux, met en œuvre la stratégie de l'Union européenne en faveur de la jeunesse 2019-2027 et développe la dimension européenne du sport.
Il est important de garantir l’égal accès à ce dispositif dans toute l’Europe et d’en faire un véritable outil de construction de l’identité européenne en valorisant le multilinguisme et la diversité culturelle européenne. Il faut renforcer la promotion des différentes langues et organiser régulièrement par le biais des différents bureaux nationaux des rencontres, conférences et échanges entre jeunes. Développer une véritable culture européenne est indispensable pour construire l’Europe de demain, les outils numériques peuvent être investis pour accélérer les processus, faciliter la mise en relation mais ne remplaceront jamais l’enrichissement mutuel qui découle de rencontres lors d’événements, stages, conférences à travers l’Europe.

Politique industrielle

L’Europe a démarré sa construction avec la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l’acier dont l’objectif était de « contribuer à l'expansion de l'économie, le développement de l'emploi et l'amélioration du niveau de vie moyen ». Cette décision de politique industrielle a permis à l’industrie française de contribuer à hauteur 30% du PIB en 1980. En 2021 l’industrie ne représentait plus que 16,8% du PIB, conséquence du marché unique libéral européen qui a instauré une concurrence interne agressive entre les États membres et facilité exagérément l’accès au riche marché européen par nos concurrents étrangers, et par le phénomène de mondialisation qui a poussé des industriels français à externaliser leurs usines vers des pays à bas coût de production.
Moins d’industrie c’est moins d’emplois qualifiés et non qualifiés, moins de recettes fiscales et sociales qui doivent être compensées directement par l’État au travers de la mise en place de mécanismes de solidarité qui contribuent au creusement des déficits budgétaires et publics.
Si le principe de concurrence a été le credo pour la construction de l’Europe, ne soyons pas naïfs quant au comportement des autres grands leaders du commerce mondial que sont la Chine, les États-Unis et d’autres en devenir. L’OMC est moribonde et les rapports de force sont de plus en plus prégnants ; il serait dommage que le plus grand et le plus riche marché que représente l’Europe ne puisse pas imposer ses valeurs notamment pour ce qui concerne l’environnement ou les droits sociaux.
L’Union européenne doit définir une stratégie industrielle communautaire à l’échelle de son marché ; elle doit rééquilibrer sa politique d’échanges commerciaux afin de la rendre plus favorable à ses intérêts, en évitant la concurrence intra européenne qui incite les États membres à subventionner les industriels pour investir dans leur pays plutôt que chez le voisin, et aussi en favorisant la création de groupes industriels compétitifs à l’échelle mondiale. La réussite du programme Airbus ou du programme spatial européen montre qu’il est possible de créer en Europe des acteurs industriels majeurs.
L’Union européenne doit disposer pour cela de ressources financières suffisantes pour se substituer aux subventions nationales, par l’instauration d’une fiscalité européenne qui apportera des ressources pérennes complémentaires au système actuel par contribution. Les investissements rendus possibles avec ces ressources devront financer les industries d’avenir, comme celles liées à l’industrie numérique ou à la transition énergétique, à la santé humaine ou à la création d’une industrie européenne de la défense.
L’Union européenne a été confrontée ces dernières années à de fortes difficultés d’approvisionnement causées par une dépendance excessive à des fournisseurs étrangers pour des produits essentiels (équipements médicaux, médicaments, gaz…) et la proposition de la Commission européenne de discuter de « sécurité économique » doit aboutir pour garantir la souveraineté économique de l’Europe.
L’Union européenne doit également protéger son marché intérieur de la concurrence déloyale en exigeant de ses partenaires commerciaux la réciprocité en matière de protection sociale et environnementale. À l’image d’autres pays la mise en place d’un dispositif de priorité d’achat européen doit être envisagée.

Écologie, environnement, agriculture

Notre parti est social mais aussi écologique. Il importe que nos propositions électorales accordent une attention particulière aux préoccupations de plus en plus grandes de nos concitoyens sur l’avenir de la planète Terre et les conditions de vie que nous et nos descendants vont rencontrer d’ici la fin de ce siècle. Nous devons collectivement mieux agir pour réduire les effets du dérèglement climatique dont les effets à l’horizon 2050 sont quasiment inéluctables selon le dernier rapport du GIEC, mais que l’on peut atténuer au-delà de cette échéance.
L’Union européenne est un acteur majeur pour obliger les États-membres à prendre les mesures nécessaires, ce qu’elle a fait en 2020 avec le Pacte vert, concrétisé par une loi européenne sur le climat publiée le 29 juillet 2021.
Les principales mesures permettant de limiter la hausse de température en Europe ont été décidées mais il faut appliquer et respecter les objectifs du Pacte vert qui impose des réductions des émissions de gaz à effet de serre de 35% en 2030 et d’atteindre la neutralité carbone en 2050, avec des mesures à prendre dans les transports, l’industrie, le bâtiment, la production d’énergie, tout en respectant la nature et la biodiversité. Nos élus européens, actuels et futurs, devront contribuer au succès de cet objectif primordial et combattre la demande d’une « pause réglementaire » dans la lutte contre le dérèglement climatique, émanant de conservateurs, élus et chefs de gouvernement, et soutenue par Emmanuel Macron, sous le prétexte de s’adapter à de nouvelles réalités économiques et de ne pas menacer la production agricole. Il faut donc combattre avec vigueur cette volonté de restreindre l’application du Pacte vert, comme cela est le cas avec le vote par le Parlement européen à une courte majorité le projet de règlement sur la restauration de la nature dans une version minimaliste sans obligation de résultat pour la protection de la biodiversité. Il faudra aussi défendre avec vigueur la réduction de l’usage des pesticides, dont l’objectif est la protection de notre santé, puisque nous savons maintenant que nous sommes tous contaminés par des résidus de substances chimiques dont on ne peut imaginer qu’elles ne soient pas nocives pour la vie humaine.

Santé

La pandémie Covid 19 a mis en évidence les avantages d’une action collective au niveau de l’Union européenne principalement pour assurer la fourniture de vaccins et médicaments aux États membres.
La santé ne figure pas dans les priorités de la Commission européenne pour la période 2019-2024, et la pandémie Covid 19 n’a pas changé la communication sur les priorités alors que la santé a probablement été la priorité n°1 de la Commission européenne au plus fort de la pandémie.
Dans le domaine de la santé l’Union européenne a essentiellement un rôle de coordination avec les organismes des États membres en charge de la santé. Le commissariat à la santé et à la sécurité alimentaire s’appuie sur trois agences : l’Agence européenne des médicaments, qui évalue et supervise les nouveaux médicaments ; le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, qui identifie et évalue la menace des maladies infectieuses pour la santé humaine ; et l’Autorité européenne de la sécurité des aliments, qui estime « contribuer à la protection de la vie et de la santé humaine », mais vient de publier une évaluation de l’impact du glyphosate sur la santé humaine, la santé animale et l'environnement dans laquelle elle n'a pas « identifié de domaine de préoccupation critique » malgré les nombreuses interrogations que cette évaluation a laissé en suspens.
Par ailleurs les risques sur la santé liés aux pollutions environnementales (air, eau, bruit, émissions radioélectriques, produits chimiques…), au dérèglement climatique ou aux conditions de travail ne sont pas sous la responsabilité du commissariat à la santé et à la sécurité alimentaire, lors que ces risques sont de plus en plus à l’origine des maladies Le commissariat à la santé et à la sécurité alimentaire ne couvre donc pas la globalité du concept santé environnementale, créé à la fin du 20ème siècle par l’OMS, qui met en liaison les risques encourus par la santé humaine face aux pollutions environnementales, la qualité de l’alimentation, le dérèglement climatique ou les conditions de travail. La prise en compte globale des risques sur la santé humaine par un même commissariat devrait être à même de mieux anticiper et traiter les conséquences de ces risques.

Défense et sécurité

L’agression russe contre l’Ukraine a mis en évidence la fragilité de la paix au sein de notre Europe. De nombreux pays européens ont fait preuve de solidarité en apportant leur aide militaire, logistique et financière à l’Ukraine, et ainsi montré qu’au sein de l’Union européenne une politique de défense commune pouvait se dégager en cas de crise. Dans cette situation conflictuelle l’OTAN, le bras armé des États-Unis pour la défense de l’Europe, est de nouveau considéré comme un organisme pouvant assurer la sécurité des pays qui en sont membres, et de nouvelles candidatures frappent à sa porte. Mais on a vu avec la présidence Trump que les États-Unis pouvaient envisager de lâcher l’OTAN.
La lettre de mission du Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité mentionne qu’il faut – sur la période 2019-2024 – avancer vers une « véritable union de défense européenne ». Si une défense européenne unie est voulue par la Commission européenne, le Conseil européen des chefs d’État et de gouvernement ne semble pas très enclin à la mettre en œuvre.
La guerre en Ukraine a incité de nombreux États membres à considérablement augmenter leurs budgets militaires pour les années à venir. Il conviendrait de privilégier les achats de matériels européens, définir des standards et mutualiser les coûts de d’achat et de maintenance.
Le temps est venu pour les États membres de mettre en commun leurs moyens, sans arrière-pensées nationales, pour créer et développer une défense européenne en mesure de faire face aux conflits qui nous menaceraient, incluant la lutte contre le terrorisme, afin qu’elle puisse devenir au fil des années la principale force de défense de notre continent, et reléguer l’OTAN comme force d’appoint.

Connectez-vous pour participer

Réponses récentes