Contribution de Benoit Daquin Lyon 8eme

CONSTRUIRE, PROMOUVOIR, DEVELOPPER UNE CULTURE ET UN VERITABLE DESTIN EUROPEEN PASSE PAR LE TRAITEMENT DE LA QUESTION LINGUISTIQUE.

Traiter de la question linguistique dans le cadre des débats autour du projet européen, notamment à l’approche des prochaines élections au Parlement européen, peut sembler secondaire voire anecdotique. Les défis à relever sont tellement importants au niveau de la construction européenne : guerre en Ukraine et construction d’une défense européenne, réchauffement et dérèglement climatique, crise économique et justice sociale, accueil des réfugiés fuyant la misère, la guerre ou les conséquences des dérèglements climatiques, défense des libertés démocratiques face aux dictatures, voire même en notre propre sein, ... Mais comment les peuples ( ne parlons pas des instances européennes qui s’en débrouillent de plus en plus mal avec moults traducteurs, perte de temps, budget de fonctionnement faramineux, etc.), comment les peuples peuvent-ils débattre de tous ces enjeux sans pouvoir dans la majorité des situations se comprendre entre eux ?

« On ne fera pas l’Europe si on ne tient pas compte du problème de la compréhension mutuelle » Umberto Ecco

24 langues nationales, ou vernaculaires, bientôt plus de 30 avec les élargissements programmés, sans parler des dizaines de langues régionales, cela représente un immense capital culturel, patrimonial, historique. Cela représente également un handicap majeur en l’absence d’une langue commune, d’une langue véhiculaire (« qui sert aux communications entre des communautés de langue maternelle différente ») qui permette aux citoyens de tous les pays européens de communiquer entre eux, d’échanger sur leur vision, leur attentes, leurs propositions, leurs expériences dans tous les domaines.

Il faut être clair et ne pas fausser la question. Nul ne peut et n’envisage de créer de toutes pièces au niveau européen une langue unique. La vraie question est ; faut-il mettre en place , aux côtés de toutes les langues nationales et régionales, une langue véhiculaire européenne et dans un deuxième temps, et un deuxième temps seulement, quelle langue véhiculaire choisir. Choisir une langue véhiculaire commune, c’est tout simplement l’inscrire dans les apprentissages scolaires de l’ensemble des pays européens comme 2ème ou 3ème langue obligatoire et la rendre effective en une génération.

Notre postulat est qu’un véritable débat au niveau des instances européennes, des parlements et institutions nationaux, mais aussi au niveau de tous les citoyens et particulièrement des jeunes, collégiens et lycéens sur cette question donnerait un coup de pouce formidable à la construction d’une identité et d’une culture européenne.

Proposons un « grand débat » (terme hélas galvaudé par notre Président!) à l’échelle européenne sur cette question. Nous faut-il une langue commune pour faire progresser l’idée européenne et échanger entre toutes et tous? Faut-il se contenter d’une facilité (par ailleurs discriminatoire) d’usage de l’anglais (qui n’est plus en outre une langue parlée de l’Union Européenne depuis le Brexit, mais gageons qu’elle le redeviendra dans les années futures!), faut-il se contenter des langues de travail utilisée par le parlement européen (Allemand, français, italien, espagnol...).

Dans un deuxième temps et si la réponse qui se dégage est majoritairement positive, ce même débat pourra alors s’orienter vers le choix de la langue véhiculaire : Choisir l’anglais, langue dominante dans le commerce international , la « langue du dollar », pourquoi pas si ce choix est assumé (et non implicite comme c’est le cas actuellement), une des langues majoritairement parlée dans l’UE, ces langues majoritaires déjà langue de travail dans les instances européennes, ou alors l’espéranto, cette langue à vocation universelle née au XIX siècle au plus profond de la culture et de l’histoire européenne, chez un médecin juif polonais? D’autres propositions pourraient émerger (le latin, langue morte mais qui pourrait être ressuscitée tel l’hébreu avec l’état d’Israel).

Pour notre part, nous sommes résolument avec Umberto Ecco pour le choix de l’espéranto : 5 fois plus rapide à apprendre que l’anglais, alphabet phonétique, conjugaisons régulières, vocabulaire puisé dans les langues occidentales, histoire riche quoique n’ayant pas abouti pour l’instant, et enfin langue à vocation universelle et pas seulement européenne, au service la paix et de l’amitié entre les peuples.

Nous sommes bien conscient cependant que poser la question en commençant par la fin (le choix de la langue commune) n’est pas compréhensible et que seul un vrai débat sur l’immense intérêt que représenterait pour les peuples de l’UE une langue commune permettra de faire le bon choix (par référendum d’ici quelques années quand les peuples et notamment les jeunes se seront emparés de cette question ?) Jusqu’à présent, seules quelques listes ultra-minoritaires ont défendu cette optique à l’occasion des élections européennes passées. Cette position, profondément raccord avec les idéaux socialistes et sociaux-démocrates, devrait être intégrée dans notre programme pour les prochaines élections européennes, aux côtés de nos grands objectifs de justice sociale, de défense de l’environnement, de défense de la paix. L’Europe doit nous faire rêver!

Comme l’a si bien dit Nelson Mandela : « On pensait que c’était impossible jusque qu’à ce qu’on le fasse »

Benoît Daquin. Section Lyon 8ème Texte co-signé à ce jour par : Didier Beauvallet, Secrétaire de section Lyon 8, Gérard Roth Lyon 8, Christian Coulon Lyon 8, Marie-Claude Durand Lyon 8, Jacqueline Psaltopoulos, Lyon 8, Thierry Lamberthod Villeurbanne, Pierre Lopez Lyon 8.

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