Paris-Bruxelles-New York : socialisme populaire, autonomie stratégique et jeu collectif

Après des commentaires hasardeux et désagréables du Quai d'Orsay et du Medef sur la nomination banale d'une Américaine à Bruxelles, appelée à y professionnaliser la réglementation des télécommunications, sur la base de l'expérience du monopole naturel de fait aux USA, https://www.lefigaro.fr/international/ue-macron-dubitatif-apres-la-nomination-de-l-americaine-fiona-scott-morton-20230718, M. Emmanuel Macron, président de la République, s'est dit dubitatif, en posant, lui, de bonnes questions. «Si nous n'avons aucun chercheur européen de ce niveau pour être recruté par la Commission, ça veut dire que nous avons un très grand problème avec tous les systèmes académiques européens. Les Etats-Unis et la Chine ne nomment pas des Européens au cœur de leurs décisions. Je pense que les Européens ont besoin de développer des compétences européennes, d'avoir une autonomie stratégique, il faut avoir une autonomie de pensée». Il lui manque des données visiblement. Explications. D'abord, la Chine n'a rien à voir avec le sujet : c'est un pays capable de copier et de fabriquer, mais la capacité décisionnelle d'un pays totalitaire et non évangélisé est nulle. Ensuite, il est vrai que si personne n'avait une autonomie de pensée en Occident, il y aurait de quoi avoir peur : la mémoire de l'histoire enseigne que la nature a horreur du vide. Sur la capacité du synode sur la synodalité, du multipartisme, des systèmes académiques européens à éduquer, cadrer et former en nombre des personnes dotées d'une vision, d'une autonomie stratégique, il y a un très grand problème, c'est vrai, ouvrons les yeux, même si nous ne sommes plus dans la déloyauté des années 1919-1940. Qui a la meilleure vue d'ensemble de la complexité systémique, Fiona Scott Morton, Emmanuel Macron, vous ou moi ? Quoi qu'il en soit, nul ne détient toutes les clés et les silos, les lignes Maginot, c'est terminé : cloisonner l'Europe et l'Amérique du Nord, avec ou sans Brexit, serait de la folie, à l'orée du troisième millénaire, inaugurant l'ère de la globalisation : il est temps de "jouer collectif" (Martine Aubry, maire socialiste de Lille)

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