LE CORPS DE FEMMES N'EST PAS UNE MARCHANDISE - RENFORCONS LE COMBAT CONTRE LA GESTATION POUR AUTRUI

Partout dans le monde, dans le même temps où l’humanisme s’efface au profit de l’individualisme, la location et la chosification du corps des femmes s’accélère. Même dans notre parti, certains voudraient débattre de la question de la GPA, comme si la location du corps des femmes pouvait s’envisager, comme si nous devions céder sous la pression du libéralisme ultime, celui d’acheter des enfants, celui d’utiliser le corps des femmes. Aujourd’hui, si pour certains à droite, les femmes sont une propriété privée, pour certains à gauche, c’est une propriété publique, par l’appropriation reproductive qu’est la GPA, et son pendant, par l’appropriation sexuelle qu’est la prostitution. Alors nous souhaitons rappeler que les femmes ne sont pas des incubateurs, que le corps des femmes n’est pas un objet, qui se vend ou qui se loue. Car oui, nous, socialistes, nous ne pouvons pas envisager de ne pas combattre ce libéralisme ultime, nous devons résister à ce marché total, car c’est bien ce qu’est la GPA, un endroit où on achète, on loue, tout ou partie d’une femme pour assouvir le désir de posséder un enfant. Nous devons nous battre contre cette pratique, car, nous ne le répéterons jamais assez, tant qu’il y aura des corps de femmes à vendre, il n’y aura pas d’égalité. En plus de l’objectivation du corps des femmes, il y a dans la GPA l’invisibilisation des femmes, des mère, car les femmes ne sont considérées ici que comme des incubateurs. Il ne peut être nié que la grossesse fait partie de la maternité, c’est une globalité physiologique et psychologique, la symbiose mère-fœtus, la question de l’épigénétique, la dissociation forcée et le trauma néonatal, tous ces états volontairement niés dans la GPA. Le nouvel argument des lobbystes de la GPA serait qu’il existerait une GPA éthique. Non, la GPA éthique n’existe pas. Réduire les femmes à leur utérus ce n‘est éthique. Exploiter le corps des femmes plus pauvres, car il y a toujours un rapport d’argent, ce n’est pas éthique. Exploiter le corps des femmes en faisant appel à leur esprit de sacrifice, c’est le continuum du patriarcat ancestral, qui veut que nous soyons sacrificielles en permanence, et ce n’est pas éthique. Charge mentale, salaires inégaux, devoir de sexe, exploitation domestique, tout ce qui nous enferme dans un rapport d’inégalités et empêche notre totale émancipation et son autonomie, même sans rapport d’argent, n’en est pas plus éthique. L’exploitation reproductive qu’est la GPA, quand bien même elle serait gratuite, n’en serait donc pas plus éthique. De même, la GPA éthique n’existe pas car il n’y a jamais de rapport d’égalité dans ces relations entre la « productrice » d’enfants et le-s bénéficiaire-s. Le parti doit être clair et en phase avec les valeurs qu’ils affichent, et rappeler que la GPA reste un esclavagisme comme un autre, qui doit être combattu. Le parti doit rappeler que le corps des femmes n’est pas une marchandise, que l’intérêt collectif, à savoir l’indisponibilité universelle du corps des femmes, doit être supérieure à tout désir individuel, qu’un désir d’enfant ne peut pas être un droit à l’enfant. Le parti doit rappeler que l’exploitation sexuelle et reproductive est une même violence systémique faites aux femmes, et un frein majeur à l’égalité entre les femmes et les hommes. Le parti se veut féministe, alors il doit combattre une vision utilitariste des femmes et leur exploitation en pièces détachées aux services des envies sexuelles (prostitution) et reproductives (GPA) des uns et des autres. Chères et chers camarades, non seulement nous devons nous battre pour que la GPA reste interdite en France, mais nous devons être le fer de lance pour que cette exploitation du corps des femmes régresse dans le monde, et en Europe. Pascale Bousquet-Pitt pour la commission droits des femmes de la fédération de la gironde

Connectez-vous pour participer

Réponses récentes