Les pilotes du chantier

Stéphane DELAUTRETTE

Député de Haute-Vienne et secrétaire national aux nouvelles ruralités et au périurbain

Chantal JOURDAN

Députée de l’Orne et secrétaire nationale aux services publiques

Thomas ROLLER

Secrétaire national à la vie associative

Mélanie THOMIN

Députée du Finistère et secrétaire nationale aux solidarités de proximité

Mathieu HAZOUARD

Secrétaire national à la fracture numérique

Karine GLOANEC MAURIN

Secrétaire nationale aux transitions alimentaires

Stéphane RAVACLEY

Secrétaire national au commerce à l’artisanat et aux petites entreprises

Hélène DE COMARMOND

Secrétaire nationale à la décentralisation

Simon UZENAT

Sénateur du Morbihan

Secrétaire national à l’aménagement du territoire

Publiez vos idées,
votez pour celles des autres

Communiquer sur l'impact des élections locales sur les décisions nationales pour la ruralité

Les habitants de certains territoires ruraux manifestent souvent un sentiment d’abandon, que ce soit la fermeture des derniers commerces de proximité (boulanger, café, supérette, etc.) ou des services publics (bureau de poste, école, etc.), ou encore la fermeture d'usines qui font disparaître des centaines ou milliers d'emplois. Ce sont des territoires où l’extrême droite a réalisé des scores croissants ces dernières années, notamment aux élections européennes et législatives de 2024.

Je ne pense pas qu’il existe une solution unique pour répondre à cette problématique de qualité de vie et d’attractivité sur l’ensemble des territoires ruraux. En revanche, je considère qu’il y a des actions de pédagogie et de service au citoyen dont le Parti socialiste pourrait s’emparer pour faire bouger les choses.

Dans le texte d’orientation B du congrès de Nancy et peut-être dans d’autres textes d’orientation avec une autre rédaction, une des propositions consiste à créer des « services socialistes » sous la forme d’une permanence dans chacune des 577 circonscriptions pour accompagner les Français dans la résolution des problèmes du quotidien (formulaire administratif, recherche d’informations, etc.). Sur la base de cette proposition, je propose d’informer les citoyens sur les impacts directs et indirects de leurs votes aux élections locales (municipales, départementales, régionales) tant à ces différentes échelles mais aussi au niveau national, et pourquoi il est aussi important d’y voter que pour les élections nationales (présidentielle, législatives).

L’exemple le plus parlant est le Sénat. Les 348 sénatrices et sénateurs sont élus par des grands électeurs qui sont à 95% des délégués des conseils municipaux, mais aussi des conseillers régionaux et des conseillers départementaux. Lorsqu’un citoyen vote pour son nouveau conseil municipal, il vote certes pour la personne qui deviendra maire mais il élit également une partie de ces grands électeurs.

En tant que chambre haute, le Sénat a moins de prérogatives que l’Assemblée nationale mais les sénateurs peuvent proposer des lois, amender des projets de loi du gouvernement et ils participent aux commissions mixtes paritaires qui tranchent avec des députés sur la version définitive d’un texte de loi. Même en étant en minorité, le groupe socialiste, écologiste et républicain (SER) du Sénat présidé par Patrick Kanner a déposé des propositions de loi et des amendements qui ont été adoptés ces huit dernières années.

Cette problématique n’est pas uniquement propre aux territoires ruraux mais compte-tenu de leur très grand nombre (au moins 17 800 communes sont zonées dans le dispositif France Ruralités Revitalisation), les citoyens de ces territoires sont à la fois ceux qui peuvent avoir le plus grand impact sur les rapports de force de la gauche dans ces instances (Sénat, conseils municipaux, départementaux et régionaux) ainsi que le plus grand besoin que leur quotidien change pour le meilleur.

LES TERRITOIRES RURAUX :terre de cultures et territoires d'innovations populaire

LES TERRITOIRES RURAUX:TERRES DE CULTURES ET TERRITOIRES D'INNOVATIONS POPULAIRES « Ruralités vivantes : Reconquérir les territoires, valoriser les cultures populaires et garantir l’égalité républicaine » Constat : Les ruralités, angles morts des politiques publiques Les territoires ruraux, qui regroupent *33 % de la population française*, subissent une double fracture : 1. Désertification des services publics : Fermeture de classes, déserts médicaux, transports en déclin. 2. Précarité invisible : Taux de pauvreté à 16,5 % (INSEE), difficultés d’accès au logement, isolement des jeunes et des seniors. 3. Cultures populaires menacées : Disparition des savoir-faire artisanaux, délitement du lien social, uniformisation culturelle. Pourtant, ces territoires incarnent des laboratoires de résilience (circuits courts, énergies renouvelables citoyennes) et lieux de memoires. Le PS doit y incarner une alternative progressiste face à l’abandon de l’État et aux récupérations réactionnaires. 1. Pour des territoires ruraux solidaires et attractifs - Créer un « Fonds de revitalisation rurale » : ▶ Financer des projets locaux (maisons de santé pluridisciplinaires, tiers-lieux culturels, transports à la demande). ▶ Conditionner les aides à des partenariats communes/départements/associations. - Lancer un plan « Zéro désert médical : ▶ Étendre le conventionnement sélectif, doubler les maisons de santé en 5 ans. ▶ Inciter les jeunes médecins via des annuités gratuites pour installation en ruralité. 2.valoriser les experimentations/innovations citoyennes et les patrimoines populaires Soutenir les « Fabriques de territoires » : ▶ Ateliers d’artisans, résidences d’artistes, festivals ruraux (ex : Théâtre de rue en Dordogne). ▶ Budget participatif dédié aux initiatives culturelles locales. - Reconnaître les « Terres de cultures populaires : ▶ Label national pour protéger les fêtes locales, dialectes et traditions (ex : Bodegas en Occitanie, veillées bretonnes). ▶ Enseignement optionnel des patrimoines ruraux à l’école (contes, musiques, histoire ouvrière). 3. Agriculture et transition écologique : Une alliance vitale - Relancer les coopératives agricoles citoyennes : ▶ Aides à l’installation pour des paysans-boulangers, maraîchers bio, ou fermes pédagogiques. ▶ Contrats de transition écologique avec les communes (cantines 100 % locales, haies bocagères). - Lutter contre l’artificialisation des sols : ▶ Moratoire sur les mégabassines, priorité aux terres nourricières dans les PLU. ▶ Taxer les fermes-usines pour financer les petites exploitations. 4. Démocratie locale : Redonner le pouvoir aux habitants - Étendre les "Conseils ruraux de citoyens " : ▶ Jury tiré au sort pour co-construire les budgets communaux. ▶ Garantir la parité (jeunes, actifs, retraités). - Créer un statut de « commune rurale innovante : ▶ Expérimenter la gratuité des transports scolaires, le revenu universel d’activité rural. Quelques pistes thématiques - Justice territoriale : L’égalité républicaine ne peut exister sans services publics accessibles à tous. - Écologie populaire : Les ruralités sont en première ligne face au dérèglement climatique (sécheresses, inondations). - Socialisme rural : Renouer avec l’héritage de Jean Jaurès, qui voyait dans les campagnes le terreau d’un progrès partagé. Conclusion La ruralité n’est pas un musée, mais un horizon d’émancipation. Le PS doit y incarner un nouveau pacte républicain, où la modernité s’enracine dans les cultures populaires.