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Où sont les hommes ? Où sont les pères ? - Vanessa-Jade PARISOT PS 70

Où sont les hommes ? Où sont les pères ?

Indécent, Insupportable, ce sont les mots qui ne manquent pas de nous assaillir suite aux événements de cette fin Juin 2023, lorsque nous entendons les discours de mépris de nos Ministres, incriminant toujours et encore les mères, qu’elles remplissent mal leur rôle éducatif, ou qu’elles en soient, selon eux incapables lorsqu’elles sont seules… Les mères qui accomplissent encore à plus de 80% les tâches domestiques et éducatives, qui sont le plus souvent dans des situations professionnelles précaires, ou qui ont abandonné l’idée même de travailler ou de construire une carrière, qui sont les plus pauvres après un divorce, perdantes sur tous les tableaux dans la majorité des cas, sont encore le centre de toutes les attentions quand les quartiers brûlent et se déchainent … Cela suffit ! Après la mort du jeune Nahel, l’actualité nous donne une nouvelle fois de multiples raisons de nous indigner, et surtout, de nous questionner pour faire bouger les lignes.

Nous nous demandons aujourd’hui où sont passés les pères ?

Si les femmes représentent 85% des parents à la tête d’une famille monoparentale (24,7% des familles sont monoparentales en France) et 93% des enfants qui vivent dans ce cadre sont sous la responsabilité de leur mère, nous sommes en droit de nous demander où sont passés les pères ?

Les raisons pour lesquelles les femmes se retrouvent seules à élever leurs enfants sont multiples : divorce (dans 81% des cas, les mères se voient confier la garde de leurs enfants), enfant né hors mariage, abandon, viol, et décès du conjoint. Rappelons au passage que 40% des pensions alimentaires ne sont pas payées, majoritairement par les pères, ce qui laisse encore les femmes plus seules, isolées et précaires.

Parallèlement, le nombre de pères solos s’accroit aussi régulièrement (15%) mais seulement pour 2 raisons : le veuvage – qui était encore il y a à peine 40 ans, la seule raison pour un homme d’élever seul ses enfants et le divorce – ou la séparation, dans 19% des cas.

Ces constructions sociales ne datent certes pas d’hier, mais en 2023, il est bien légitime de se questionner sur cette injonction faites aux femmes d’être d’abord et avant tout des mères. D’en faire un statut social, une raison unique d’exister pour le monde. Il est tout aussi légitime de se demander qui projette cette responsabilité parentale massivement sur les femmes : nous pouvons trouver des réponses dans l’Histoire du genre et les travaux des sociologues. Mais nous connaissons actuellement la part jouée par les médias, renforcée et amplifiée par un pouvoir, et le rôle tout aussi important de la classe dominatrice sur les représentations fortement véhiculées à travers la société.

Cette société qui nous apparaît, à nous, force progressiste, encore bien primaire, voire archaïque. Alors comment construire une société plus égalitaire, comment promouvoir des comportements plus construits et des relations plus élaborées ?

Il nous semblerait avantageux et primordial de faire prendre conscience au maximum de personnes possible qu’à toutes les échelles et dans tous les domaines, les responsabilités peuvent et doivent être partagées équitablement entre les femmes et les hommes.

Pour cela, nous soutiendrons toutes les propositions allant dans le sens de l’Education au Genre et attribuant des moyens financiers et humains conséquents aux actions en faveur de son développement. Dès la naissance, voire même avant, les stéréotypes sont à l’œuvre, et il est plus que temps de travailler à leur déconstruction.

Des lois en faveur d’un congé parental (qui peut être pris jusqu’au 3e anniversaire de l’enfant, mais est majoritairement choisi par les mères notamment pour des raisons financières) plus équilibré entre les pères et les mères seraient également les bienvenues. Nous avons matière à expérimenter également pour le congé paternité (qui, lui, doit être pris tout de suite après la naissance de l’enfant), en nous inspirant d’autres pays (16 semaines payées intégralement en Espagne par exemple, 5 semaines au Portugal, 4 semaines en Lituanie – pour rappel en France nous sommes à 28 jours, dont une semaine obligatoire). Nous avons aussi matière à innover : pourquoi ne pas penser à un congé paternité avant la naissance de l’enfant, car si la future maman est censée se reposer pour préparer l’arrivée de l’enfant, alors qui s’occupe des tâches ménagères ? qui l’accompagne aux rendez-vous médicaux ? qui l’épaule dans cette période délicate ?

Durant ces congés maternité et paternité, il nous semble nécessaire de mettre en œuvre un accompagnement à la parentalité obligatoire, par des personnes formées aux problématiques de genre.

Dans notre souci d’égalité, d’équité, il nous apparaît central de réattribuer des responsabilités domestiques et éducatives aux hommes, aux pères et de trouver des solutions pour rendre effectives les contraintes pour les parents absents. Nous avons besoin pour cela d’un soutien médiatique, politique et sociétal.

Socialistes, donc féministes, nous sommes convaincu.e.s que l’égalité se mettra en place par l’éducation, dès le plus jeune âge, des prochaines générations, mais nous ne pouvons nous résoudre à sacrifier totalement les générations plus anciennes.

Cette Convention n’est donc que le début ! Debout ! Et au travail !

Le temps des femmes, … c’est le temps de l’éducation des hommes.

Le temps des Femmes – Eveline LACROIX, militante section de Vesoul

Les évènements qui se sont déroulés durant plusieurs jours suite à la mort du jeune Nahel âgé de 17 ans abattu par un tir policier, et les multiples commentaires des politiques du gouvernement et de certains médias, nous montre à voir et à entendre un nouvelle fois le rejet de l’état de ses responsabilités sur la défaillance parentale. Sont essentiellement visées les familles mono parentales sachant que pour 85/100 d’entre elles le parent seul est une femme.

Ainsi la responsabilité des femmes est clairement ciblée une fois encore. Ceci est insupportable, indécent. Cette actualité nous donne des raisons de nous indigner et de nous questionner.

Nous indigner parce que le regard qui est porté sur les mères solo est souvent dépréciatif, les sociétés bien pensantes les somment d’assumer leurs choix de vie (y compris si celle-ci est subie) sans chercher à connaitre leur situation réelle. Qui peut dire que c’est par choix qu’une mère laisse son enfant errer et glisser vers l’incivilité et la délinquance, quel parent ne souhaite pas pour son enfant une vie paisible et heureuse. Quel ignorant préconise la fessée pour contenir son enfant, quel incompétent propose la suppression des allocations familiale pour punir les parents d’être de mauvais parents, …

Nous questionner parce que force est de constater que les pères sont les grands absents dans leur rôle de parent. Pourquoi ?

Une injonction est faite aux femmes que leur (pseudo) épanouissement passerait par la maternité. Ceci est de moins en moins vrai mais cela ne concerne pas les mêmes catégories sociales. Les femmes de classe sociale moyenne à supérieure accèdent à plus d’opportunité pour se réaliser et tenir une place dans la société, sans avoir à passer par la case maternité ou alors de manière choisie. Pour accéder à une reconnaissance sociale, une visibilité sociale, certaines femmes ne peuvent passer que par le statut de mère.

D’un coté cette prescription culturellement induite et de l’autre le reproche de ne pas choisir le(s) bon(s) père(s). C’est une injonction paradoxale !

Ou sont donc les pères ? Comment les engager dans une co-responsabilité au sein d’une relation affective et sexuelle ? Comment faire prendre conscience aux hommes de leur pouvoir de fertilité (100 /100 du temps) et donc leur responsabilité de procréation ? Mais là encore la responsabilité d’une grossesse non voulue est entièrement assumée par la femme (tout comme la contraception d’ailleurs !) Il serait nécessaire d’inclure dans l’éducation la notion d’égalité, de responsabilité, de respect dès le plus jeune âge et dès que les services publiques ont accès à l’enfant et durant tout le temps qu’ils y ont accès : suivi PMI, école maternelle (???), primaire, collège, lycée,…et en parallèle des vrais cours d’éducation à la sexualité, afin que garçons et filles possèdent toutes les infos pour s’assumer dans leur choix de vie sexuelle. On ne doit pas attendre que l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte questionne, c’est à l’éducateur de lui livrer au fur et à mesure de son développement, de sa maturité, ces concepts égalitaires et ces connaissances physiologiques.

Ou sont donc les pères ? Pourquoi se sentent-ils moins concernés par leur paternité que les mères par leur maternité ? On peut évoquer pour ces dernières la production d’ocytocine, ou hormone de l’attachement. Si ce lien est quasiment inné du coté de la mère, il peut et doit être construit chez le père. L’implication de ce dernier est à soutenir, voire à solliciter dès que l’annonce de la grossesse est officiellement faite auprès des services compétents. Sa présence tout au long du parcours de grossesse est appelée à favoriser son attachement au futur enfant et à rejoindre la mère. La paternité et la maternité deviennent alors parentalité (à ne pas confondre avec conjugalité) Imposer le congé paternité et d’accueil de l’enfant relève de cette même analyse.

En mobilisant tout le système éducatif afin de déconstruire les stéréotypes de genre, la société peut devenir plus égalitaire. Nous devons cela à nos filles mais aussi à nos garçons qui portent eux l’injonction à la virilité. ’’On ne naît pas fille on le devient’’, idem pour les garçons ! L’engagement de l’état se doit d’être significatif en terme financier mais aussi dans ses convictions. Ainsi être persuadé que rendre le congé paternel obligatoire et même l’allonger (avec des contrôles), favoriserait le lien père/enfant avec tout ce qui peut en découler de positif par la suite. Renforcer l’existant dans l’accompagnement à la parentalité est un autre axe de mobilisation pour des hommes éloignés de cette notion.

Nous devons aux femmes de ce pays une égalité civile : égalité devant la loi par opposition aux régimes des privilèges ; une égalité sociale : qui cherche à égaliser les moyens ou les conditions d’existence ; une égalité politique : qui implique le citoyen dans la cité. Les gouvernements se doivent d’exiger’’ la pleine assimilation légale, politique, et sociale des femmes".

Le temps des femmes, … c’est le temps de l’éducation des hommes.

Un parcours scolaires plus égalitaire pour plus de mixité profesionnelle

Dès l'école primaire, les filles obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les garçons. Elles redoublent moins, leur taux de réussite au diplôme national du brevet et au baccalauréat est plus élevé. Les filles sortent plus diplômées du système éducatif, mais cela ne se traduit pas sur le plan professionnel. Elles demeurent sous représentées dans certaines filières, scientifiques et technologiques. Le destin scolaire des filles et des garçons restent inégal, reflet des stéréotypes de genre, cela influe sur leurs destins professionnels. Le constat est là : dès les premiers paliers d’orientation, filles et garçons ont tendance à faire des choix différents. En lycée professionnel par exemple, les filières de production, industrielle sont essentiellement constituées de garçons, quand les filières tertiaires concentrent une majorité de filles, notamment les spécialités de service (petite enfance, service à la personne…). Le constat est le même en lycée général où les garçons investissent beaucoup la filière scientifique, en particulier SI, NSI, et délaissent très largement la filière littéraire. Filles et garçons continuent à se conformer à ce qui est présenté comme leur domaine respectif de compétences dans les schémas socioprofessionnels fortement stéréotypés. Cette persistance des choix sexués est autant le fait des garçons que des filles. Par exemple : quand ils se jugent très bons en mathématiques, huit garçons sur dix vont en filière scientifique ; quand elles se jugent très bonnes en mathématiques, six filles sur dix vont en filière scientifique. L’autocensure est un frein puissant à une orientation plus égalitaire. Les femmes représentent en France environ 27 % des ingénieurs. Une proportion certes en progression continue, mais qui demeure malgré tout bien faible. Face à ce constat, si différentes initiatives existent pour inverser la vapeur, elles doivent être accentuées, notamment pas un soutien accru aux structures qui œuvrent pour la valorisation des filières scientifiques et techniques auprès des filles. Leurs interventions dans les établissements démultipliées (Elles bougent, Femmes & sciences). Les stéréotypes de sexe ne sont pas négatifs que pour les filles. Ainsi, “les jeunes hommes sont plus susceptibles que les jeunes femmes d’avoir de mauvais résultats scolaires, et d’être décrocheurs (poids de la représentation sociale de la réussite scolaire). Les normes sexuées peuvent desservir les garçons qui sont généralement socialisés en fonction de normes de virilité selon lesquelles bien réussir à l’école serait trop « féminin ». L’analyse de « genre » ne peut donc faire l’économie d’un croisement avec le contexte de ce que l’on nomme la catégorie sociale. Les parents, les enseignants et les élèves eux-mêmes ont intégré des stéréotypes de sexe, qui “légitiment les aptitudes, les compétences, les intérêts que l’on attribue aux filles et aux garçons”. Parents et professeurs ont des “attentes différentes” selon le sexe de l’élève. La division sexuée de l’orientation appelle à s’interroger sur les mécanismes à l’œuvre. Mais les parents, bien sûr, ne sont pas les seuls concernés : toutes les structures de socialisation ont du chemin à faire. Il est clé d’instaurer une formation à l’égalité fille-garçon (en formation initiale et continue) pour tous les acteurs et les actrices, professionnels de l’éducation, sans quoi, il n’y a aucune raison que les choses évoluent. Informer, sensibiliser de manière, donc, à faire bouger les lignes. La question est pourtant cruciale. Les conduites d’orientation des filles et des garçons les exposent plus tard à des destins professionnels non seulement différents mais inégalitaires, c’est-à-dire des métiers souvent moins prestigieux et moins rémunérateurs pour les femmes. Que faire concrètement : • Connaître et reconnaître ces phénomènes afin de mieux les appréhender • Former et mobiliser les équipes éducatives par une sensibilisation à ces questions • Mobiliser les enfants et les jeunes • Construire des actions dans la durée • Porter des actions collectives (éducation nationale, enseignement supérieure, collectivités, structures associatives)

QUELQUES PISTES POUR PENSER UN NOUVEAU FÉMINISME SOCIALISTE

Ceci est une contribution du POING SOCIAL - Courant des jeunes socialistes ! Nous pensons que le PS peut s'en inspirer. Nous remettons en cause le système patriarcal, enraciné dans toutes les sphères de notre société. Sa destruction doit être au cœur de nos préoccupations. Pour détruire le patriarcat, encore faut-il penser comment le détruire. Nous proposons alors quelques réflexions. Parce que nous nous construisons d’abord pendant l’enfance, il est crucial d’avoir une éducation affective sexuelle importante dès le plus jeune âge pour lutter contre les préjugés genrés à l’école, et d’y importer des pratiques pédagogiques “dégenrées”. C’est la condition pour permettre aux enfants de s’épanouir plus librement, et pour nous débarrasser des rôles sociaux de genre, sur le long terme. Ce travail fastidieux doit s’associer au “dégenrement” progressif de la consommation qui est l’un des premiers vecteurs de transmission de ces stéréotypes de par son omniprésence dans notre quotidien, notamment par une réglementation plus forte de la publicité et du marketing afin de restreindre le ciblage par genre des produits. Il faut également repenser l’accessibilité et la représentation égalitaire dans l’espace public, l’administration ou encore dans les milieux culturels et artistiques. Il est nécessaire que les pouvoirs publics et les secteurs de production concernés mettent en place des politiques ambitieuses en la matière. De la même manière, nous devons concevoir autrement l’urbanisme de façon à permettre aux femmes d’y circuler librement et en sécurité. Nous, JS, devons être les défenseur-euse-s de la féminisation de tous les espaces et de toutes les représentations, et cela passe d’abord par la féminisation du langage. Les forces de l’ordre comme la justice sont structurellement défaillantes en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Trop souvent encore, la parole des victimes n’est pas correctement prise en compte par les agent-e-s. Quand ces dernier-ère-s acceptent les plaintes, la majorité d’entre elles sont classées sans suite (61% selon la lettre de l’Observatoire des violences faites aux femmes de novembre 2021). C’est une injustice profonde ne permettant pas aux victimes de trouver le chemin de la reconstruction. C’est d’abord le manque de moyens de ces institutions qui l’explique. A la nécessité de les augmenter considérablement s’ajoute celle de former davantage tout-e-s les agent-e-s à l’antisexisme et à la lutte contre les violences. Il apparaît également essentiel de donner des moyens d’action plus importants aux associations spécialisées comme le Planning familial ou le Centre d’Information des Femmes et des Familles qui fournissent un travail essentiel d’aiguillage et d’accompagnement des victimes. Si le système capitaliste aliène tou-te-s les travailleur-euse-s, il impacte particulièrement les femmes, du fait des spécificités de leur condition. Malgré leur succès aujourd’hui plus important que celui des hommes au niveau universitaire, elles restent sous-représentées dans les secteurs scientifiques et aux fonctions à hautes responsabilités. A l’inverse, elles sont surreprésentées dans les secteurs professionnels les plus précarisés : aide à la personne, soin, entretien, etc. Au sein même du foyer, la division genrée du travail domestique a dû mal à faiblir : elle prend elle aussi racine dans la nécessité de libérer le temps et l’énergie du travailleur pour mieux l’exploiter. Désigner cette imbrication du système capitaliste et du patriarcat comme étant à la source de l’inégalité la plus fondamentale entre les hommes et les femmes, c’est-à-dire l’inégalité de conditions matérielles d’existence, n’est pas une évidence pour tou-te-s. Cela nous semble pourtant indispensable pour parvenir à penser, en tant que JS, des alternatives et des voies pour en sortir. Le premier niveau d’action auquel nous pouvons nous intéresser, à défaut de pouvoir les détailler tous, et celui de la prise en charge collective des poids économiques particuliers qu’ont à supporter les femmes parce que femmes. Nous proposons alors : La gratuité des protections périodiques réutilisables ; La garantie de lieux d’accès à des protections périodiques gratuites pour les personnes en situation de précarité : écoles, pharmacies, etc. ; – L’investissement massif dans la recherche pour développer des alternatives aux moyens de contraception existants, essentiellement supportés par les femmes. Si nous avons parlé des femmes du fait de la nature de cette contribution, ces mesures incluraient évidemment l’ensemble des personnes dotées d’un utérus. Nous avons choisi de traiter de ce que nous voulons voir devenir le féminisme socialiste à travers quelques prismes nous paraissant essentiels (l’éducation, la police et la justice, la culture ou le système social et économique), mais les pistes de réflexion sont multiples. La construction d’une idéologie féministe socialiste claire, singulière ambitieuse doit en tout cas constituer un objectif majeur pour nous, JS.

Contribution fédérale du PS 35

Contribution Fédération 35 Convention nationale « Le Temps des Femmes » juin 2023 La contribution proposée ci-après est le fruit des échanges des membres de la commission EgalitéS de la fédération PS 35. Elle est nourrie de nos rencontres lors de l’enquête militante, de nos échanges avec les acteurs et actrices locaux du féminisme et des temps forts de la convention nationale. Cette contribution fédérale est par nature incomplète, elle a vocation à nourrir la feuille de route féministe du Parti Socialiste. Violences La question des violences à l’encontre des femmes parce qu’elles sont femmes est la thématique qui émerge de manière systématique. Les féminicides, les viols, les agressions sexuelles, le sexisme ne sont pas une fatalité. Les moyens mis en œuvre doivent être à la hauteur pour accueillir, accompagner, réhabiliter les femmes victimes de ces violences. Pour sortir de la chape du silence, de la honte et de l’isolement nous proposons : -Un maillage du territoire de lieux d’accueil, de ressourcement et de reconstruction. Les violences à l’encontre des femmes touchent tous les âges, tous les milieux sociaux, tous les territoires, toutes les sphères de l’existence. -La prise en compte en matière d’hébergement/mise en sécurité des besoins hors violences intra-familiales, situation par exemple de femmes sans logement violées par leur hébergeur. -La formation des professionnel.les de la police/gendarmerie, de la justice, de la santé, de l’éducation, de l’action sociale au repérage, à un accompagnement respectueux, adapté à la réalité et au rythme des femmes. Si les associations font un travail remarquable, la majorité des femmes exposées à des violences renoncent à solliciter de l’aide faute d’avoir la garantie d’être crues et pour éviter le doublement de la violence face à des questionnements culpabilisants ou à des injonctions à l’acceptation et au silence. -L’effectivité de l’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle. Aujourd’hui 15% des écoliers et lycéens bénéficient de séances consacrées à la vie affective et sexuelle. Nous soutenons la mobilisation de la justice par SOS Homophobie, Sidaction et le Planning Familial, contre l’Etat pour manquement à ses obligations en matière d’éducation à la vie affective et sexuelle : #CasdEcole cas_d_ecole_dossier_presse_def-280223 Education pour construire la culture de l’Egalité « Internet m'a volé mon rôle de mère en matière d'éducation sexuelle de ma fille ! » « Est-ce qu'il y a eu des espaces, des époques où le patriarcat n'existait pas ? » L’égalité n’est pas innée, la culture de l’égalité doit être considérée et transmise, elle est porteuse d’une société apaisée, juste, émancipatrice, créative et démocratique. La connaissance de soi, l’expression des émotions, le rapport à l’altérité, l’apprentissage de la médiation et de la coopération, sont constitutifs de la culture de l’égalité qui doit irriguer nos propositions en matière d’éducation. Cette éducation est valable pour tous les âges en adaptant les mots et les supports. « Consentir c’est toute la vie. C’est aussi apprendre à dire Non ». 1 français sur 10 déclare avoir été victime d’inceste durant son enfance (IPSOS, 2020), la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants estime que chaque année 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. -Développer des plans d’éducation à l’égalité à la manière des plans d’éducation artistique et culturelle. En faisant alliance avec le monde associatif et les collectivités locales portant des centres de santé sexuelle, chaque enfant tout au long de sa scolarité bénéficiera d’un parcours Egalité, en adéquation avec son âge, intégrant les différentes dimensions de la connaissance de soi, de la culture du consentement, de la communication non violente, de la coopération, de la santé sexuelle, de la vie affective relationnelle et sexuelle, de la mécanique des stéréotypes et des discriminations. En l’absence de politique publique d’Egalité ce sont les forces du marché et les tenants d’un ordre injuste et réactionnaire qui donnent le « la » et renforcent les stéréotypes qui entretiennent et banalisent les inégalités entre les femmes et les hommes. « Sur TikTok et YouTube les garçons sont dans la virilité et des filles dans les stéréotypes bimbo ; de plus en plus de gamines se font opérer. Les stéréotypes y sont hypertrophiés, c’est une véritable intoxication. Les auto-médias des influenceuses véhiculent une véritable régression ». « La pornographie est, en l’absence d’éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle, un vecteur d’apprentissage d’une sexualité agressive, dominatrice où règne le virilisme » -L’espace public numérique amplifie les harcèlements, facilite les prédations, sa régulation pour protéger et lutter contre l’impunité est indispensable. Contrecarrer, dans tous les domaines, la domination masculine Dans le sport Le sport pourrait être symbolique de l'égalité entre les femmes et les hommes, mais la déconsidération du sport féminin : diffusion TV, rémunérations, primes, la séparation des pratiques féminines et masculines et le fait que beaucoup de disciplines soient genrées rendent le sport vecteur des stéréotypes et des inégalités entre les femmes et les hommes. Nous proposons : -D’alterner chaque année les diffusions des finales Femmes et Hommes (samedi/dimanche) du tournoi de Roland Garros. -De favoriser la mixité des pratiques En matière de santé « La médecine est-elle genrée ? Existe-t-il des biais ? » « Ma doctoresse, d’ailleurs elle ne veut pas qu’on l’appelle comme cela, pour elle un patient est un corps, elle accorde peu d’importance au genre » Il faut soigner tout le monde de la même façon mais cela ne doit pas faire obstacle à la reconnaissance des pathologies féminines : par exemple l’endométriose, le diagnostic des infarctus chez les femmes, la prise au sérieux des douleurs des femmes. Nous proposons : -Déploiement du congé menstruel -Avoir un observatoire de la santé au prisme du genre -Mixité des métiers du soin, libérer la médecine des stéréotypes de genre. - Priorité publique faite à la recherche pour la mise au point de la contraception masculine. La contraception doit être partagée : 50% des IVG sont pratiquées sur des femmes sous contraception. Dans l’espace public La pratique de l’espace public est différente entre les femmes et les hommes. Cette situation est inscrite dans des schémas de division sexuelle du travail, de contrôle du corps des femmes, d’assignation du féminin à l’intérieur et du masculin à l’extérieur, de domination proie/prédateur. Sans tomber dans une essentialisation source de réduction et de restriction aux rôles assignés (déterminés par le sexe), la défense d’un « droit à la ville/droit de cité », la promotion de l’espace public comme cadre du commun où chacun.e est légitime et reconnu.e dans sa singularité, impose de dépasser l’illusion de la neutralité de l’aménagement. -Pour un espace public garant de l’égalité et lieu du commun il est nécessaire : d’observer/mesurer la réalité des usages, de concerter/consulter en veillant à la parole des femmes, de prendre en compte l’égalité dès la conception des projets et enfin de veiller à animer cet espace public. -Construire des cours d’école, des aires de jeux libérées des stéréotypes de genre, accueillantes pour toutes et tous. -D’une manière plus générale pour l’ensemble de l’action publique l’illusion que la neutralité garantirait l’égalité doit être dépassée si l’on souhaite s’affranchir des stéréotypes pourvoyeurs d’inégalités. -A l’image des études d’impact en matière de biodiversité, la systématisation d’études d’impact en matière d’égalité, en amont des projets et politiques publiques nous semble être un outil utile pour construire l’égalité réelle. - L’absence symbolique des femmes dans l’espace public (noms de rue, statues historiques, architectes…) contribue implicitement à l’illégitimité des femmes à s’approprier l’espace public. Révéler le Matrimoine c’est aussi sortir de l’invisibilité la contribution des femmes et des mères à notre héritage commun, c’est élargir les imaginaires, apporter de la reconnaissance, offrir des modèles. L’Egalité pour la justice sociale et écologique et la lutte contre l’extrême droite Cumul des discriminations La construction de l’égalité réelle implique de prendre en considération le croisement des discriminations et des dominations : l’intersectionnalité. Les femmes migrantes sont ainsi dans une situation spécifique qui implique des réponses adaptées afin d’éviter d’aggraver les formes de relégation et d’invisibilisation. Elles sont plus vulnérables, surexposées aux violences au cours de leur parcours migratoire, à l’esclavage moderne ; souvent mères elles sont confrontées à la difficulté de faire garder leurs enfants pour mener à bien les démarches administratives, cela entrave leur accès aux droits. « Pour que les enfants entrent en crèche il y a obligation d'avoir un titre de séjour, or l’impossibilité de faire garder leurs enfants entrave les démarches ». « Lorsque les femmes étrangères sont en situation de dépendance vis-à-vis des conjoints violents cela les met dans une situation de forte vulnérabilité. Le recours à la police est impossible quand on est en sans-papiers donc sans droits » -Prendre en compte le genre dans la politique d'accueil et d'intégration, notamment en matière de formation, d’apprentissage de la langue, d’accès aux droits.  Justice sociale Promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes c’est contribuer à l’objectif de justice sociale. L’égalité salariale est une question de justice sociale, lutter contre la pauvreté c’est prendre en compte la situation des familles monoparentales qui sont surexposées au risque de pauvreté : 33% des familles monoparentales se situent sous le seuil de pauvreté et 85% des familles monoparentales sont constituées d’une femme avec son ou ses enfants. -Les questions de revenu universel et d’organisation du travail doivent être abordées et traitées en tenant compte de leur rôle dans la réduction des inégalités de genre. Parce qu’ils sont occupés par des femmes, parce qu’ils reposent sur des compétences dérivées du travail domestique donc gratuit, les métiers fortement féminisés, les métiers du prendre soin, les métiers du lien sont caractérisés par des conditions de travail et de rémunération très défavorables. Ce sont aussi des métiers pour lesquels la lutte, la construction d’un rapport de force est susceptible d’entrer en conflit avec le sens des missions « Si je fais grève, la personne âgée dont je m’occupe se trouvera en difficulté », la mécanique de l’oubli de soi pour le bien et la préservation de l’autre est à l’œuvre aussi dans la vie professionnelle. -Les négociations salariales doivent tenir compte des biais de genre. Dans les métiers qui garantissent l’effectivité des droits des femmes s’ajoute très souvent la dimension militante et l’engagement bénévole qu’elle implique. C’est ainsi que les associations qui permettent au quotidien l’effectivité des droits des femmes sont aussi souvent confrontées au turn-over et à l’épuisement de leurs salarié.es. « Les conseillères conjugales et familiales sont souvent à temps partiel pour pouvoir souffler, leur rémunération est proche du SMIC ». -La reconnaissance des compétences, de la difficulté des métiers de l’effectivité des droits des femmes est un sujet à part entière. -Le fait que certains services de l’action publique (accès à l’IVG, lutte contre les violences faites aux femmes, éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle…) soient pris en charge par les associations correspond à une forme de délégation du service public, à la reconnaissance des limites de l’institution. Cela doit amener à des garanties de soutiens et de stabilité de la part de l’Etat. Bifurcation écologique Les enjeux écologique et d’égalité F/H se croisent doublement. Les risques climatiques et environnementaux touchent davantage les femmes car elles font partie des plus pauvres, car la responsabilité de la sauvegarde leur est assignée et passe avant leur propre préservation. Les changements de comportements qu’impose la bifurcation écologique pourraient se traduire par un alourdissement de la charge mentale des femmes. Pour autant nous pouvons observer la même logique de domination à l’œuvre dans l’exploitation de la nature et dans le patriarcat. Le défi commun est bien de transformer le rapport au monde et au vivant, de passer de la culture binaire de la domination et de la prédation à la culture du respect, de la reconnaissance, de la préservation du vivant dans sa diversité. Les capacités développées par les femmes en termes de sauvegarde de la vie, de soin et d’attention sont celles qui doivent être promues pour réussir la bifurcation écologique. Il y a ainsi un changement de repères à opérer pour prendre en compte l’impact environnemental et l’impact en matière d’égalité et de diversité de nos actions et des politiques publiques. Nos indicateurs, nos échelles de valeurs doivent contenir ces dimensions. Nous proposons de : -Passer du PIB au Bonheur National Brut ou au Budget Bien-être Mener une politique d’égalité réelle c’est combattre la droite et l’extrême droite. Les droits des femmes, l’égalité entre les femmes et les hommes, les droits des minorités sont la cible des courants réactionnaires et autoritaires. La « manif pour tous » a réactivé les mouvements anti-choix, les attaques à l’encontre des personnes LGBTQI+. « On observe que les mouvements anti-choix sont très bien organisés et soutenus financièrement, les forces de remise en cause du droit à l’IVG sont sournoises, diffuses, il y a une métamorphose de la lutte anti-choix qui n’est plus frontale mais détournée ». Comme à l’assemblée nationale le discours se veut lisse et policé, il s’appuie sur l’exposition des risques, sur des stratégies de détournement des supports de communication et s’insinue au cœur de l’appareil législatif. Ce mouvement est agissant à l’échelle internationale et européenne, il existe une internationale des anti-choix, de la politique nataliste, de la norme religieuse, de l’ordre injuste des inégalités « naturelles », du suprémacisme blanc et identitaire. Développer la culture de l’égalité, y compris dans le cadre du débat public c’est le décontaminer de l’obsession identitaire promue par l’extrême droite, des simplismes qui enferment, des logiques de stigmatisation et de réduction qui divisent et attisent la violence. Egalité réelle dans notre vie militante Aujourd’hui la fédération PS35 compte 36% de militantes et 64% de militants. Comment rendre le PS attractif pour les femmes ? Montrer que les femmes ont leur place en révélant le matrimoine socialiste, exiger la parité réelle, se former, diffuser la culture de l’égalité. -Matrimoine, rendre visible l’apport des femmes aux combats socialistes La parité comme la mixité ne garantit pas l’égalité. Pour atteindre la parité réelle nous proposons : -Scrutins de listes/binômes paritaires, le déployer pour les législatives -Limiter le cumul des mandats dans le temps qui garantit le renouvellement -Soutenir les élues et préparer les futures élues Déployer la culture de l’égalité dans nos pratiques militantes et dans l’exercice du pouvoir. Nous sommes tous et toutes traversé.es par les stéréotypes qui entretiennent les inégalités entre les femmes et les hommes et les banalisent. Pour s’en affranchir il faut se former. -Equiper les socialistes des « lunettes de l’égalité» La culture de l’égalité ce sont aussi des formes, des formats. -Egalité des temps de parole -Alternance des prises de parole -Utiliser l’écriture égalitaire https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/stereotypes-et-roles-sociaux/actualites/article/guide-pour-une-communication-publique-sans-stereotypes-de-sexe « La culture de l’égalité est-elle compatible avec le débat politique ? Avec la violence de la conquête du pouvoir, avec la dureté de l’exercice du pouvoir ? » La culture de l’égalité n’est pas une lubie, elle est au cœur de l’ambition démocratique. La cultiver dans nos pratiques militantes, la diffuser dans le débat public et la concrétiser dans l’exercice du pouvoir c’est restaurer notre crédibilité auprès des électeurs et électrices déçu.es par les combats virilistes, c’est un antidote à la violence de l’autoritarisme, un levier du collectif dans une société atomisée, fracturée par le néo-libéralisme, c’est le levain d’un réenchantement du politique.

Repensons, ensemble, un nouveau féminisme socialiste !

Aujourd’hui, être féministe et socialiste en France, c’est s’attacher profondément à l’émancipation des femmes dans une société encore marquée par des biais patriarcaux. C’est également se revendiquer d’un héritage de luttes et de conquêtes qui ont permis à des milliers de femmes d’accéder à plus d’égalité au sein de notre société. En effet, le socialisme se reconnaît à sa capacité à lutter efficacement contre le déterminisme et pour l’émancipation des personnes grâce à l’égalité des droits et des chances, contre la fatalité. C’est pourquoi il est nécessaire, en même temps que nous réalisons des avancées sociales et économiques, de ne jamais perdre de vue, en tant que socialiste, les combats féministes, encore longs, que nous avons à parcourir.

Nous formulons ainsi plusieurs propositions au sein de ce texte qui découlent naturellement les unes des autres, sans peur de trop d’ambition, afin de toujours prôner plus d’égalité, d’équité et de droits pour plus de la moitié de l’humanité. Nous nous plaçons, par exemple, dans la continuité des ABCD de l’égalité mis en place par Najat Vallaud-Belkacem en 2013 concernant nos propositions pour les plus jeunes d’entre nous.

1/ Pour une éducation sexuelle et affective dès le plus jeune âge

Pour débuter, il nous semblait primordial de vous présenter un extrait de l’article L312-16 du code de l’éducation (loi du 4 juillet 2001) : “Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène. Ces séances présentent une vision égalitaire des relations entre les femmes et les hommes.”

Ces quelques lignes semblent induire des bases saines d’apprentissage des questions liées au genre et à la sexualité pour nos enfants. Or, en pratique, il s’avère que nous apprenons dans un rapport de l’Éducation Nationale publié en septembre dernier que seulement 15% de nos élèves ont eu accès à ce type d’enseignement, ce qui représente un élément très problématique lorsque l’on observe les dérives sexistes de plus en plus nombreuses ainsi que l’augmentation dramatique des violences intra familiales.

Nous pensons qu’il est nécessaire de penser une éducation sexuelle et affective dès le plus jeune âge afin de contribuer à la réduction des préjugés genrés au sein de la société qui font partie des premiers vecteurs de violences sexistes et sexuelles. Il faut repenser ces programmes à l’échelle nationale mais également à l’échelle des collectivités territoriales afin d’être les plus efficaces possibles dans ce combat pour changer de paradigme.

Au début de la vie en collectivité :

- Un enfant a le droit d’avoir une vie privée et de demander à ce que son intimité soit préservée, c’est pourquoi il est nécessaire d’introduire la notion de consentement dans l’apprentissage et la construction de l’enfant dès le plus jeune âge.

- L’éducation affective se doit d’être non genrée pour permettre d’inculquer le respect des minorités de genre et, plus tard, des différentes orientations sexuelles.

- Les espaces où évolue l’enfant peuvent également être repensés comme la cour de récréation. En effet, en rééquilibrant les espaces de jeux et en permettant à tous les enfants d’y avoir accès de manière égale cela permettra de favoriser la communication entre toutes et tous.

- Il ne faut également pas oublier les professeurs, souvent démunis, en leur proposant des formations dédiées et obligatoires mais également en assurant une co-animation de ces séances avec un professionnel de santé : psychologue, infirmier.e, sage-femme, médecin…

A l’adolescence, de l’entrée au collège à la fin du lycée :

- Le modèle de co-animation entre un membre du corps professoral et un professionnel de santé doit être conservé.

- Le volume horaire consacré à cet enseignement doit être augmenté afin de laisser le temps à un dialogue de s’instaurer et que chacune et chacun puisse être suffisamment à l’aise pour poser les questions qui lui sont chères.

- Repenser les programmes en ne limitant pas l’éducation sexuelle à l’enseignement de la reproduction comme c’est, encore, bien trop souvent le cas. Il est nécessaire de continuer les apprentissages liés à la notion de consentement et de respect des minorités de genres et/ou d’orientation sexuelle en explorant également ces sujets afin de mieux comprendre l’autre.

- La question de la contraception doit continuer d’être posée en présentant les déséquilibres entre les hommes et les femmes sur ces questions mais également en montrant de manière exhaustive toutes les contraceptions existantes afin que les jeunes femmes ne s’imaginent pas la pilule comme seule possibilité de contraception hormonale.

- L’adolescence est également la période des premières menstruations qui causent à nouveau des manques de respect liés à la différence entre les genres. C’est pourquoi, il nous semble essentiel de fournir à l’entrée au collège un kit de culotte menstruelle et également d’imposer l’accès à des protections à usages uniques gratuites dans divers lieux de l’établissement public et non pas seulement dans les toilettes réservés aux femmes afin de normaliser cet événement naturel mensuel qui rythme la vie de beaucoup de personnes. Ces mesures doivent être accompagnées obligatoirement de guides explicatifs sur ce que sont les menstruations et ce qu’elles impliquent.

- Cette lutte contre les stéréotypes de genres à l’aide de l’éducation sexuelle et affective doit également permettre de déconstruire des biais psycho sociaux liés à l’orientation scolaire et/ou professionnelle en ayant une approche non genrée des différents cursus qui existent, en proposant par exemple des ateliers de découvertes de familles professionnelles très genrées comme les métiers du soin ou de l'ingénierie et ce dès la 4ème. Les conseiller.e.s d’orientation doivent également y être formé.e.s

Il est difficile d’être exhaustif tant le sujet est vaste. En revanche, il est évident qu’un apprentissage plus tôt dans la vie mais également plus inclusif permettra de réduire les diverses violences et le déterminisme genré que nous connaissons. En effet, cela nous amène par exemple à croire que si les enfants bénéficient d’une éducation non-genrée cela impacte directement les questions de discrimination à l’embauche si elles sont également accompagnés de mesures ambitieuses notamment concernant le congé paternité que nous allons détailler ci-dessous mais également concernant la vie domestique au sein du foyer en assurant un plus juste partage des charges domestiques et ainsi un allègment de la charge mentale qui lui est lié.

2/ Le congé paternité, une solution contre les discriminations à l’embauche

Aujourd’hui, les statistiques montrent que de nombreux pères ne s’emparent pas de l’intégralité des jours de congé paternité qui leur sont offerts par la Loi, en particulier lorsqu’ils sont précaires ou, au contraire, lorsqu’ils exercent des postes à responsabilité.

Ainsi, perdure une importante inégalité dans la répartition des tâches liées aux soins et à l’éducation des enfants, ce au détriment des femmes, mais aussi de leurs conjoints qui ont également besoin de pouvoir créer un lien fort avec l’enfant, dès sa naissance.

Allonger la durée du congé paternité et sa partie incompressible et mieux l’indemniser, pour que les pères puissent participer autant que les mères, dès les premières semaines de la vie de l’enfant, aux soins et au développement affectif de celui ci, ce au bénéfice de tous les membres de la famille, et pour qu’ainsi :

- Les pères prennent leur congé sans risquer de subir la désapprobation de leur employeur, quel que soit leur niveau de responsabilité dans l’entreprise,

- Les nouveaux nés puissent bénéficier de la présence active de leur deuxième parent, ce qui est reconnu comme favorable à leur développement. - La mère soit systématiquement soutenue psychologiquement et dans la vie quotidienne, dans les semaines parfois éprouvantes qui suivent la naissance l’enfant,

- La potentielle future maternité des jeunes femmes ne soit plus considérée comme un risque particulier conduisant à des discriminations à l’embauche ou pendant la carrière,

- Les rôles au sein du couple parental ne soient plus définis de façon stéréoptypés et souvent définitifs par le déroulement des premières semaines de l’enfant

- Que le congé paternité ne pénalise pas financièrement la famille.

Nous proposons que le congé pris par le père d’un nouveau né doit être ajusté au congé maternité en vigueur. (weekend et jours fériés inclus) dans un délai de trois mois suivant la naissance (sans que cela n’affecte d’aucune façon la réglementation actuelle sur le congé maternité). Le niveau d’indemnisation devra être de 80 % du revenu net, sans plafond.

La relation au sein du couple parental s’en trouvera enrichie.

3/ La lutte contre les violences sexistes et sexuelles doit être une priorité

L’on sait qu’il faut également songer aux centaines de femmes tuées chaque année par leurs conjoints et les dizaines de milliers d’autres qui sont victimes de violences. Malheureusement, les politiques de ces dernières années ne permettent pas d’amélioration substantielle de la situation car les mesures interviennent souvent de façon trop lente ou trop faible. Le rapport du Haut Conseil à l’Égalité pointe une nouvelle fois, en 2023, un constat alarmant d’une France encore bien trop sexiste malgré certaines avancées saluées au sein du rapport. En effet, les derniers chiffres du Ministère de l’Intérieur font état d’une augmentation de 21% du nombre de victimes de violences conjugales entre 2020 et 2021. Il s’agit ici de proposer des solutions permettant de lutter efficacement contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes en ne laissant pas cette mission aux seules associations dont le travail réalisé, avec peu de moyens, est déjà extraordinaire.

Certaines expériences ont été menées par certaines juridictions, qu’il conviendrait d’étendre à tout le territoire. L’idée est de développer les maisons d' accueil temporaires d' urgence, avec des places disponibles immédiatement en quantité suffisante, pour les femmes victimes de violences ou menacées. Les femmes peuvent intégrer ces structures près de chez elle et de l’école des enfants, pour quelques heures ou quelques jours, le temps que la justice fasse son travail d’enquête et prenne la décision d’éloigner si cela est effectivement justifié l’homme accusé de violences. Celui- ci est alors placé sous contrôle judiciaire ou dans des maisons dédiées aux hommes violents. Il lui est alors proposé un programme de “désintoxication à la violence” au terme duquel il est évalué, avant son jugement afin qu’il soit décidé à son encontre d’une sanction adaptée. S’il refuse, le juge peut décider d’une détention provisoire. Des médiations familiales peuvent également à ce moment là être mises en oeuvre si la femme en est d’accord, pour décider de la suite de l’organisation familiale. Des bracelets d’éloignement peuvent aussi, toujours dans ce cadre, être envisagés.

D’autres mesures d’urgence semblent indispensables :

- Une augmentation considérable, ciblée, des moyens financiers et humains à destination de la police, la justice et toute structure permettant d’héberger et protéger les victimes. Il faut également cibler ces augmentations de moyens dans les territoires ruraux, largement défavorisés en termes d’infrastructures.

- Proposer un rendez-vous médical gratuit dès la première déclaration de violences afin d’ouvrir un espace de discussion plus intime qu’au sein des commissariats où les formations des agent.e.s doivent encore s’améliorer pour mieux prendre en charge les victimes.

- Former de façon continue les agent.e.s aux violences sexistes et sexuelles et assurer la permanence au sein des commissariats d’une personne dédiée et formée à ces questions afin de lutter contre les refus de plainte mais également pour améliorer considérablement la prise en charge des victimes.

- Les signaux faibles doivent donner lieu à des questionnements systématiques pour mieux identifier de potentielles violences, les professionnel.le.s doivent y être formé.e.s.

- Agir contre le cyber-harcèlement et les violences en ligne en proposant un service de déclaration dédié aux atteintes numériques sexistes et sexuelles.

Malgré des prises de consciences et des mobilisations de plus en plus nombreuses au sein de notre société, nous observons que les violences sexistes et sexuelles sont encore bien trop présentes et que les moyens mis en œuvre pour lutter contre ces dernières ne sont pas toujours suffisants. Le chemin peut sembler encore long mais il est possible de trouver des solutions rapides et efficaces qui permettront d’avancer vers une société plus égalitaire, juste et inclusive.

La présente contribution a été voté en assemblée générale de la section Paris 11e Léon Blum le 20/06/2022

Auteurs de la contribution : Sophie Dusch, Nadia Ghez, Ahlem Girard, Claire Lévy, Sophie Tournan Robequain

Co-secrétaires de section : Ahlem Girard, Jérôme Meyer

Disparité entre femmes et hommes - contribution de la fédération de l'Ardèche

1/ Définition de disparité : différence, dissemblance, inégalité.

Le contraire de disparité c’est conformité, égalité, parité.

2/ Relation du sujet de la disparité avec l’Histoire de notre pays et certains mouvements politiques.

Durant les 2 guerres mondiales, notre pays a pu compter sur les femmes pour remplacer les hommes partis au front. Depuis les femmes se sont en quelque sorte « révélées », se sont mises en confiance et ont revendiqué leur égalité avec les hommes (Cf. au texte Les Femmes de l’Ombre ci-joint).

Le « Féminisme » un mouvement politique qui prône l’égalité réelle entre les hommes et les femmes dans la vie privée et dans la vie publique a vu le jour (le fondateur de ce courant de pensée est Léon Richer). Cette prise de conscience a amélioré les différences.

3/ Les lois qui ont réduit l’inégalité Femmes-Hommes 

 Au fil du temps, des lois ont été votées qui ont permis plus d’égalité entre les femmes et les hommes.

3-1 Sur le droit de vote 

A la sortie de la première guerre mondiale, les femmes qui ont dû travailler pour remplacer les hommes partis au front revendiquent le droit de vote. En 1919, les sénateurs hostiles au droit de vote féminin s’y opposent. Il faut attendre le 21 avril 1944 (signature par l’ordonnance du Général Charles de Gaulle), à la sortie de la deuxième guerre mondiale, pour que les femmes obtiennent le droit de voter et de se présenter à une élection, après plus de 150 ans de mobilisations civiques.  Les françaises voteront finalement pour la première fois un an plus tard le 29 avril 1945 pour les élections municipales. La France est l’un des derniers pays d’Europe à avoir autorisé le droit de vote aux femmes qui sont devenues électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. C’est un progrès incontestable.

3-2 Loi sur la parité

Puis la loi sur la parité en politique du 6 juin 2000 est l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. Cette loi a permis en partie aux élections municipales en 2001 d’avoir des candidates femmes puis de devenir conseillères municipales à partir de listes électorales où figuraient un homme et une femme successivement. La parité signifie que chaque sexe est représenté à égalité dans les institutions.  C’est un instrument au service de l’égalité.

Près de 20.10 % des communes sont aujourd’hui dirigées par une femme Maire.

3-3 Différentes lois sur la suppression des écarts de rémunération ont été votées de 1983 à 2016, puis successivement d’autres lois importantes seront promulguées :

  • Loi « Roudy » du 13 juillet 1983 sur la parité, loi pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui travaillent en entreprise (pendant le gouvernement Mitterrand, Yvette Roudy était Ministre des Droits de la Femme).
  • Loi Copé-Zimmermann du 27/1/2011 relative à la représentation équilibrée entre femmes et hommes pour les entreprises de plus de 500 salariés 
  • . A c/ du 1/1/2020 cette obligation de représentation égalitaire est étendue aux entreprises de plus de 250 salariés.  
  • Loi du 4/8/2014 
    • les entreprises doivent renforcer leurs négociations de branche pour favoriser l’égalité professionnelle.
    •  La parité doit aussi être respectée au niveau des fédérations sportives, des mutuelles et de tout autre secteur de la vie sociale des salariés.
  • Loi « Rixain » du 24/12/2021 visant à accélérer l’égalité économique crée l’obligation équilibrée entre femmes et hommes dans les postes de direction des Grandes Entreprises, pour les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des Grandes Entreprises.

4/ Evolution des droits des femmes.

Au fil du temps, l’évolution des droits des femmes s’affirme.

  • Egalité salariale,
  • Accès à l’emploi,
  • Parité,
  • IVG,
  • Autorité parentale conjointe,
  • Réforme du divorce,
  • Egalité professionnelle,
  • Féminisation des noms des métiers acceptée et officialisée par l’Académie Française (la docteur, la chirurgienne, la lieutenante, la pharmacienne, la préfète, l’aviatrice, la professeure, la plombière, et l’on dit soit Madame La Maire ou Madame le Maire,…)
  • Lutte contre les violences faites aux femmes.

5/ Nouvelles lois en faveur des femmes sur la contraception :

  • La loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2022 prévoit le remboursement de la contraception pour toutes les femmes jusqu’à 25 ans (auparavant jusqu’à 18 ans).

6/ Ecart de salaires et stéréotypes.

En 2019, l’écart de revenus entre les hommes et les femmes était encore de 22 %.

Les stéréotypes influencent les parcours des filles dès le CP et cela se ressent sur leur orientation future. Les filles réussissent mieux à l’école, surtout en français. Elles se dirigent ensuite davantage dans les filières littéraires, médicales et paramédicales. On assiste à l’heure actuelle à une féminisation des études médicales, en partie une des causes des déserts médicaux et du manque de médecins car les femmes médecins ne veulent plus sacrifier leur vie privée et désirent consacrer une partie de leur temps à leur famille, par conséquence moins travailler.

Les femmes sont plus diplômées que les hommes mais globalement leurs salaires sont inférieurs.

En 2020, 53 % des femmes âgées de 25 ans à 34 ans sont diplômées du supérieur. Ce phénomène provoque une autocensure des femmes qui se pensent bonnes à des métiers dits féminins. Les femmes se censurent par elles- mêmes, 88 % des femmes actives travaillent dans le secteur tertiaire. Les femmes qui ont des enfants sont aussi plus nombreuses à avoir recours au temps partiel (27 % environ soit 3.2 fois plus que les hommes), ce qui joue sur les différences de revenus. Les femmes veulent concilier vie professionnelle et vie de famille. Des arrêts dans leur carrière pour élever leurs enfants les pénalisent. Ces disparités sur la charge des enfants se sont pleinement révélées durant le confinement.

Du fait de ces écarts de salaire pour les femmes, on observe ensuite une grande différence dans le calcul des retraites qui reste nettement inférieur la plupart du temps à celui des hommes, bien que les différences de salaire entre hommes et femmes se réduisent depuis 2010. Les femmes ont toutefois un salaire en équivalent temps plein qui reste inférieur à 14.8 % à celui des hommes.

Les femmes subissent une discrimination sur le marché du travail. Les mécanismes discriminatoires sont difficiles à analyser par rapport aux écarts de salaire hommes et femmes. La différence dans les classes sociales semble aussi accroître cette discrimination.

7/ Revaloriser les métiers à prédominance féminine.

La crise sanitaire a permis de mettre en visibilité les premières de corvées, exerçant des professions essentielles mais totalement dévalorisées, applaudies au balcon et aussitôt oubliées : les soignantes, les aides à domicile, aides ménagères et assistantes maternelles, les agentes d’entretien, les caissières. Ces métiers ont en commun leur féminisation et leur dévalorisation. Il s’agit de l’une des causes principales des inégalités salariales.

Plus de la moitié des femmes est concentrée dans seulement cinq professions : la santé, le soin aux autres, l’éducation, le nettoyage, la vente, etc…

Cette dévalorisation est liée aux stéréotypes sexistes : soigner, aider, accompagner seraient des choses naturelles ; assister, servir, éduquer, sont considérés comme des qualités dites « innées » pour les femmes.

Pour revaloriser enfin toutes ces professions, il faut appliquer la loi sur l’égalité salariale qui prévoit un salaire égal pour un travail égal, mais aussi un salaire égal pour un travail de valeur égale.

La création de vrais déroulements de carrière serait un plus pour que les femmes deviennent réellement égales aux hommes. 

Il reste encore du chemin à faire pour que cette situation de déséquilibre entre femmes et hommes s’amenuise ou disparaisse. 

 8/ Disparité femmes-hommes au sujet de la santé et de l’espérance de vie.

La plus grande longévité des femmes est tempérée par des vulnérabilités spécifiques, le comportement à risques (alcool, tabagisme) et des inégalités d’accès aux soins. 

L’espérance de vie en bonne santé est de 67 ans pour les femmes et 65.6 ans pour les hommes en 2023.

En France, si une femme avait à chaque âge la mortalité des femmes observée en 2022, sa durée de vie serait de 85,2 ans et celle d’un homme serait de 79,3 ans.  Nous pouvons en déduire que les résultats des statistiques sur la santé et l’espérance de vie des hommes sont inférieurs à ceux des femmes en France.  Ce sont les seuls sujets évoqués où les femmes dépassent les hommes.

9/ L’inégalité des Femmes dans le Monde.

Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre des Droits des Femmes  de 2012 à 2014 (puis de l’Education nationale) déclarait à Paris  le 13 mars 2013 au sujet de la situation des femmes dans le monde : « Les inégalités sont partout, et donc, il faut les combattre de partout :  écarts salariaux, éducation à l’égalité, lutte contre les  violences faites aux petites filles et aux femmes partout sur la planète ; les droits sexuels et reproductifs , la liberté d’expression des femmes », tous ces sujets sont à défendre.

« Dans le domaine du développement, nous avons élaboré avec Pascal Canfin un ensemble d’outils permettant de mieux prendre en compte les questions de genre dans notre politique française d’aide au développement. Pendant longtemps, l’Europe a été le fer de lance en matière de droits des femmes, notamment parce qu’elle a porté la question de l’égalité salariale. Mais depuis quelques années, plusieurs dossiers attestent de ses difficultés à réinvestir le champ ». 

Le terme « genre » renvoie aux rôles, aux comportements, aux expressions et aux identités que la société construit pour les hommes, les femmes, les filles, les garçons et personnes de divers sexes et de genre.

10/ La Convention « Le temps des femmes » est la convention féministe du Parti Socialiste en 2023.

Michelle Perrot, 94 ans, précurseure de l’histoire des femmes livre dans son ouvrage « le temps des féminismes » en janvier 2023 : « Pendant 30 ans le féminisme a paru comme en sommeil. Les grands combats avaient été gagnés. Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, des jeunes femmes dynamiques et enthousiastes prenaient le relai, comprenant qu’un long chemin restait encore à faire et on a senti que le féminisme se réveillait ».

Voir www.conventions-socialistes.fr

11/  L’égalité réelle des femmes et des hommes dans les fonctions électives.

Les femmes ont encore à conquérir certains droits de représentativité au niveau des élections. C’est en particulier au niveau des instances municipales et communautaires que les femmes doivent encore progresser dans leur représentativité. Les postes d’adjointes dans les mairies et de conseillères communautaires dans les communautés de communes doivent encore évoluer. 35,8 % c’est le pourcentage des femmes au sein des conseils communautaires en 2020.  

La place des femmes dans les lieux de décision devra encore progresser. 

12/ Conclusion

En 2021, la rémunération des femmes était en moyenne inférieure de 12,7 % à celles des hommes au sein de l’Union européenne, avec d’importantes disparités entre Etats membres.  La France se situe au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (12.7 %) et de celle de la zone euro (13.6 %) avec un écart de rémunération entre les femmes et les hommes de 15.4 % en 2020. Pour plus d’égalité entre les hommes et les femmes, Il faut une Europe féministe.

 Chaque femme doit avoir un rôle moteur pour dépasser les clivages du féminisme contemporain

 

Patricia MILESI

Fédération PS de Privas (Ardèche)

Mise à jour du 20 juin 2023.




Les femmes de l'ombre

Les femmes investissent aussi le monde des transports en devenant contrôleuses, conductrices de trains.

Au fur et à mesure du durcissement de la guerre, elles se voient confier des tâches de plus en plus ingrates comme le déchargement de wagons de marchandises.

Elles se retrouvent employées dans les usines d'armement comme « munitionnettes ».

D'autres plus instruites viennent prêter main forte aux quelques enseignantes déjà en poste, Ainsi 12.000 institutrices se voient pour la première fois enseigner à des garçons.

Certaines se consacrent à la rééducation des Invalides de Guerre.

A l'arrière, les femmes remplacent les hommes au pied levé dans les bureaux et reprennent commerces et restaurants.

La Mère Poulard, cuisinière mondialement connue pour son omelette baveuse, est l'une des premières femmes à gérer une entreprise. 

La Duchesse d'Uzès a transformé son château de Bonnelles dans les Yvelines en hôpital militaire.

Colette (1873-1954), l'écrivaine pour enfants de poilus assure les gardes de nuit auprès des blessés soignés au Lycée Janson de Sailly à Paris, Elle trouve aussi le temps d'écrire de nombreux articles sur la vie en temps de guerre, à l'arrière mais aussi sur le front à Verdun, par exemple.

Marie Curie (1867-1934) est polonaise, Elle rejoint alors Paris et y prépare sa licence de mathématiques. Elle y rencontre le physicien Pierre Curie. Ils se marient. En 1903 ils reçoivent le prix Nobel de physique pour la découverte de la radioactivité.

En 1911, Marie reçoit de nouveau le Nobel, pour ses travaux sur le radium.

La guerre éclate. Il faut absolument mettre le radium à l'abri. Voilà pourquoi elle se retrouve dans le wagon d'un train surpeuplé, avec sur les genoux une lourde caisse en bois et métal contenant le radium. A Bordeaux, la caisse est finalement en sûreté dans une banque.

Marie retourne à son cheval de bataille, le Rayon X.

En effet, seuls les rayons X peuvent localiser avec précision la balle qu'il faut extraire .

Pour ce faire, elle a astucieusement équipé plusieurs « petites Curie », ces voitures aménagées en salles de radiologie sur roues.

Toutes ces femmes, quel que soit leur rôle, leur métier ou leur position sociale, toutes restent d'abord celles qui voient partir au front un mari, un père, un fils, un cousin, un ami.

A la fin du conflit, on comptera en France environ 600.000 veuves, 760.000 orphelins et 1,4 million de familles éprouvées, de quoi marquer durablement le pays émotionnellement, socialement et économiquement.

Extrait du livre :

« Elles aussi ont fait la Grande Guerre ».

"Charge mentale : la double peine"

Contribution de la section PS Nantes Centre Sud dans le cadre de la convention égalité femmes/hommes « Le temps des femmes » « Charge mentale : la double peine » Charge mentale : 3 définitions : -Fait de devoir penser à tout -Penser à des besoins, des charges, des responsabilités autre que celui qui est concerné -Ensemble des sollicitations constantes du cerveau : capacités émotionnelles et cognitives sollicitées de manière permanente (prise de décision, anticipation, exécution des tâches …) Symptômes : -grande fatigue -sentiment de ne jamais avoir assez de temps -sentiment de culpabilité -troubles de l’humeur, plus forte irritabilité -troubles du sommeil Propositions : -lutter contre les préjugés, les habitudes intégrées, les stéréotypes de genre dans toutes la société -éducation globale à l’égalité dans toutes les sphères de la petite enfance à l’âge adulte : petite enfance, école, périscolaire, extrascolaire, éducation populaire … (il est toujours plus facile de construire des représentations égalitaires que de devoir les déconstruire ultérieurement) -faire connaître davantage les contraceptions masculines pour les favoriser et ainsi mieux répartir la charge de la contraception (préservatifs, vasectomie, anneau contraceptif, slip chauffant, pilule ...) -formation des professionnels de l’enfance, de la petite enfance -éducation à la sentimentalité, à la sexualité et à l’égalité obligatoire tout au long de la scolarité : obligation des chefs d’établissement d’établir dès le début d’année la planification de ses séances là -éducation à la parentalité : renforcement des moyens des PMI, soutien aux structures, associations d’aide à la parentalité -autorité de régulation qui veillerait à la non propagation de stéréotypes de genre dans les médias et publications publiques -obligation de prendre le congé paternité -temps de répit pour les familles monoparentales -développer les accueils petite enfance avec des horaires élargies, des structures organisées avec des personnels formées -revaloriser les métiers du « care », les premiers de corvées -permettre aux femmes leur autonomie et leur émancipation ; en premier lieu : retour sur le réforme Blanquer du lycée et proposition d’une réforme du lycée permettant davantage la mixité face l’orientation dans toutes les filières -interdire toute loi dont les incidences pénalise davantage les femmes : retour sur la réformes des retraites

Pour une économie féministe socialiste

L’une des plus grandes inégalités entre les hommes et les femmes et qui permet à tant d’autres maux de prospérer reste l’inégalité économique. Il est essentiel que cette convention pose la question de la réalisation de l’égalité matérielle entre hommes et femmes en sortant des logiques capitalistes et néolibérales qui se contentent simplement de la question de l’égalité salariale. Même si celle-ci reste une question cruciale, le projet féministe socialiste doit se donner pour ambition de transformer en profondeur notre façon de concevoir l’économie pour permettre l’émancipation des femmes (mais en réalité de tou.te.s car une économie féministe socialiste profitera à tout le monde). Au sein du parti, il est essentiel que soit créée une instance qui entame une réflexion permanente sur le lien entre le projet socialiste et féministe en investiguant les travaux des grandes figures historiques du féminisme socialiste, des grand.e.s économistes, sociologues, philosophes dans toutes leurs diversités (classe, ethnicité, religion, etc.) et leurs propositions pour lutter contre les inégalités, les discriminations et les violences. Ce travail d'investigation devra servir à l'élaboration de matériel de formation pour les militants et les cadres du parti. En-dehors du parti, en concertation avec les organisations syndicales et avec les associations féministes, il faut impérativement repenser lors de grandes concertations la question du « travail » au sens très large du terme et de la place qu’il occupe dans la place des femmes (et des hommes). Qu’il s’agisse des conditions d’emplois (congé menstruel, congé parental, etc.), des types d’emplois (dégenrer le marché du travail, etc.), mais également du travail domestique qui n’est pas rémunéré et pourtant essentiel (et qui a été historiquement imposé aux femmes). L’objectif de cette concertation serait de construire un projet politique économique concret (aux différentes échelles locales, nationales et européennes) afin de réguler le marché du travail actuel et de le rendre plus juste et supportable, notamment envers les femmes. Dans un second temps, le parti devra s’interroger sur les limites de ce cadre économique traditionnel et se pencher sur la question des modèles alternatifs pour créer une économie féministe socialiste comme par exemple l’économie collaborative en soutenant et en encourageant les associations et coopératives de femmes qui œuvrent chaque jour à la création d’un modèle économique solidaire et durable fait par des femmes pour soutenir d’autres femmes (mais pas que). Cette question devra également prendre en compte l’enjeu primordial que ces organisations jouent dans les secteurs où les femmes sont sous-représentées et très souvent malmenées ou discriminées et comment celles-ci peuvent être une source d'inspiration pour la conception et la mise en place de politiques publiques ou l'administration des services publics. De plus, penser à la place qu'un tel modèle économique pourrait prendre pour venir en aide, soutenir et accompagner sur le long terme les victimes de VSS et de violence conjugale en parallèle de politiques publiques ambitieuses est également très important. Il est donc indispensable que le parti socialiste redevienne un lieu d'émulation intellectuelle ouvert sur le monde et qui permette de construire le socialisme écologique mais aussi féministe de demain !

La cause des femmes est une cause socialiste

La cause des femmes est une cause socialiste C’est un fait : les sections socialistes comptent moins de femmes que d’hommes. Cela implique un moindre investissement des femmes et une moins grande représentation chez les dirigeants et chez les élus. Ce n’est pas acceptable et notre devoir de socialistes est de remédier à ce déséquilibre inégalitaire et d’y apporter des solutions. Nous allons tenter de donner quelques réponses à cette incongruité dans cette contribution. Nous sommes fières et fiers Audois.e.s à être un département dirigé par une femme, Hélène Sandragné, avoir une sénatrice (sur deux postes) et avoir pu dans le cadre de nos alliances aux législatives, présenter une femme dans chacune des trois circonscriptions. Nous sommes fièr.e.s d’appartenir à un parti qui le premier a donné la parité avec des contraintes pour les partis. Nous savons également l’action de notre direction nationale ces dernières années et nous saluons la mise en place de la cellule d’écoute et d’accompagnement ainsi que la commission pouvant statuer sur les violences sexistes et sexuelles. C’est positif mais il est nécessaire d’aller plus loin. Tous les scrutins de liste doivent comporter un minimum de 40% de femmes quelque soient les accords politiques avec les autres formations de gauche. Les têtes de liste municipales ou sénatoriales doivent pour 40% au moins être des femmes Garantir à toutes les femmes le droit à l’IVG et inscrire ce droit dans la Constitution Répartir les 577 circonscriptions en plusieurs strates selon leur chance de victoire et organiser la parité hommes/femmes dans toutes ces strates Former régulièrement nos cadres nationaux et fédéraux à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles S’assurer que les cours d’éducation sexuelle à l’école soient effectifs, doubler les séances annuelles d’éducation à la sexualité dans les collèges et les lycées et donner les moyens à l’Education nationale pour y parvenir Mettre fin à la discrimination en matière de salaires et revaloriser les métiers occupés majoritairement par des femmes Faire des premiers secrétariats national et fédéral des binômes homme/femme (un premier secrétaire et une secrétaire adjointe ou une première secrétaire et un secrétaire adjoint de la même sensibilité) Initier la parité également dans les intercommunalités Répartir les responsabilités des délégations municipales à égalité entre femmes et hommes Favoriser l’implantation de centres du planning familial sur tous les territoires Supprimer les financements publics aux partis qui ne parviendraient pas à avoir au moins 40% de femmes élues au Parlement Copier l’Espagne en mettant en place des tribunaux spécialisés pour le droit des femmes Apporter des aides aux associations du type « Le Nid » qui assurent l’accueil des femmes victimes de violences ou quittant la prostitution Assurer la gratuité des frais de justice pour les femmes qui luttent contre les impayés des pensions alimentaires Donner les moyens et la formation aux forces de l’ordre pour le traitement des cas de violences familiales et assurer le suivi de la protection des victimes A l’heure où les extrêmes droites arrivent aux affaires dans plusieurs pays et où le danger existe en France, notre parti doit avancer sur cette question fondamentale dont l’enjeu politique est essentiel. Les violences sexuelles et sexistes sont rendues positivement visibles et notre parti sera dans son rôle en présentant des mesures permettant d’aller plus loin dans l’égalité. Premiers signataires : Evelyne Blanc et Serge Méry Section de Narbonne