En vous créant un compte, vous pouvez ici ajouter vos idées à la conventions et/ou voter pour les meilleures idées des autres militants.
Les événements
Les pilotes de la convention
Participez au webinaire de lancement de l'événement qui aura lieu le jeudi 11 mai à 20h.
Publiez vos idées,
votez pour celles des autres
Disparité entre femmes et hommes - contribution de la fédération de l'Ardèche
1/ Définition de disparité : différence, dissemblance, inégalité.
Le contraire de disparité c’est conformité, égalité, parité.
2/ Relation du sujet de la disparité avec l’Histoire de notre pays et certains mouvements politiques.
Durant les 2 guerres mondiales, notre pays a pu compter sur les femmes pour remplacer les hommes partis au front. Depuis les femmes se sont en quelque sorte « révélées », se sont mises en confiance et ont revendiqué leur égalité avec les hommes (Cf. au texte Les Femmes de l’Ombre ci-joint).
Le « Féminisme » un mouvement politique qui prône l’égalité réelle entre les hommes et les femmes dans la vie privée et dans la vie publique a vu le jour (le fondateur de ce courant de pensée est Léon Richer). Cette prise de conscience a amélioré les différences.
3/ Les lois qui ont réduit l’inégalité Femmes-Hommes
Au fil du temps, des lois ont été votées qui ont permis plus d’égalité entre les femmes et les hommes.
3-1 Sur le droit de vote
A la sortie de la première guerre mondiale, les femmes qui ont dû travailler pour remplacer les hommes partis au front revendiquent le droit de vote. En 1919, les sénateurs hostiles au droit de vote féminin s’y opposent. Il faut attendre le 21 avril 1944 (signature par l’ordonnance du Général Charles de Gaulle), à la sortie de la deuxième guerre mondiale, pour que les femmes obtiennent le droit de voter et de se présenter à une élection, après plus de 150 ans de mobilisations civiques. Les françaises voteront finalement pour la première fois un an plus tard le 29 avril 1945 pour les élections municipales. La France est l’un des derniers pays d’Europe à avoir autorisé le droit de vote aux femmes qui sont devenues électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. C’est un progrès incontestable.
3-2 Loi sur la parité
Puis la loi sur la parité en politique du 6 juin 2000 est l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. Cette loi a permis en partie aux élections municipales en 2001 d’avoir des candidates femmes puis de devenir conseillères municipales à partir de listes électorales où figuraient un homme et une femme successivement. La parité signifie que chaque sexe est représenté à égalité dans les institutions. C’est un instrument au service de l’égalité.
Près de 20.10 % des communes sont aujourd’hui dirigées par une femme Maire.
3-3 Différentes lois sur la suppression des écarts de rémunération ont été votées de 1983 à 2016, puis successivement d’autres lois importantes seront promulguées :
- Loi « Roudy » du 13 juillet 1983 sur la parité, loi pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes qui travaillent en entreprise (pendant le gouvernement Mitterrand, Yvette Roudy était Ministre des Droits de la Femme).
- Loi Copé-Zimmermann du 27/1/2011 relative à la représentation équilibrée entre femmes et hommes pour les entreprises de plus de 500 salariés
- . A c/ du 1/1/2020 cette obligation de représentation égalitaire est étendue aux entreprises de plus de 250 salariés.
-
Loi du 4/8/2014
- les entreprises doivent renforcer leurs négociations de branche pour favoriser l’égalité professionnelle.
- La parité doit aussi être respectée au niveau des fédérations sportives, des mutuelles et de tout autre secteur de la vie sociale des salariés.
- Loi « Rixain » du 24/12/2021 visant à accélérer l’égalité économique crée l’obligation équilibrée entre femmes et hommes dans les postes de direction des Grandes Entreprises, pour les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes des Grandes Entreprises.
4/ Evolution des droits des femmes.
Au fil du temps, l’évolution des droits des femmes s’affirme.
- Egalité salariale,
- Accès à l’emploi,
- Parité,
- IVG,
- Autorité parentale conjointe,
- Réforme du divorce,
- Egalité professionnelle,
- Féminisation des noms des métiers acceptée et officialisée par l’Académie Française (la docteur, la chirurgienne, la lieutenante, la pharmacienne, la préfète, l’aviatrice, la professeure, la plombière, et l’on dit soit Madame La Maire ou Madame le Maire,…)
- Lutte contre les violences faites aux femmes.
5/ Nouvelles lois en faveur des femmes sur la contraception :
- La loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2022 prévoit le remboursement de la contraception pour toutes les femmes jusqu’à 25 ans (auparavant jusqu’à 18 ans).
6/ Ecart de salaires et stéréotypes.
En 2019, l’écart de revenus entre les hommes et les femmes était encore de 22 %.
Les stéréotypes influencent les parcours des filles dès le CP et cela se ressent sur leur orientation future. Les filles réussissent mieux à l’école, surtout en français. Elles se dirigent ensuite davantage dans les filières littéraires, médicales et paramédicales. On assiste à l’heure actuelle à une féminisation des études médicales, en partie une des causes des déserts médicaux et du manque de médecins car les femmes médecins ne veulent plus sacrifier leur vie privée et désirent consacrer une partie de leur temps à leur famille, par conséquence moins travailler.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes mais globalement leurs salaires sont inférieurs.
En 2020, 53 % des femmes âgées de 25 ans à 34 ans sont diplômées du supérieur. Ce phénomène provoque une autocensure des femmes qui se pensent bonnes à des métiers dits féminins. Les femmes se censurent par elles- mêmes, 88 % des femmes actives travaillent dans le secteur tertiaire. Les femmes qui ont des enfants sont aussi plus nombreuses à avoir recours au temps partiel (27 % environ soit 3.2 fois plus que les hommes), ce qui joue sur les différences de revenus. Les femmes veulent concilier vie professionnelle et vie de famille. Des arrêts dans leur carrière pour élever leurs enfants les pénalisent. Ces disparités sur la charge des enfants se sont pleinement révélées durant le confinement.
Du fait de ces écarts de salaire pour les femmes, on observe ensuite une grande différence dans le calcul des retraites qui reste nettement inférieur la plupart du temps à celui des hommes, bien que les différences de salaire entre hommes et femmes se réduisent depuis 2010. Les femmes ont toutefois un salaire en équivalent temps plein qui reste inférieur à 14.8 % à celui des hommes.
Les femmes subissent une discrimination sur le marché du travail. Les mécanismes discriminatoires sont difficiles à analyser par rapport aux écarts de salaire hommes et femmes. La différence dans les classes sociales semble aussi accroître cette discrimination.
7/ Revaloriser les métiers à prédominance féminine.
La crise sanitaire a permis de mettre en visibilité les premières de corvées, exerçant des professions essentielles mais totalement dévalorisées, applaudies au balcon et aussitôt oubliées : les soignantes, les aides à domicile, aides ménagères et assistantes maternelles, les agentes d’entretien, les caissières. Ces métiers ont en commun leur féminisation et leur dévalorisation. Il s’agit de l’une des causes principales des inégalités salariales.
Plus de la moitié des femmes est concentrée dans seulement cinq professions : la santé, le soin aux autres, l’éducation, le nettoyage, la vente, etc…
Cette dévalorisation est liée aux stéréotypes sexistes : soigner, aider, accompagner seraient des choses naturelles ; assister, servir, éduquer, sont considérés comme des qualités dites « innées » pour les femmes.
Pour revaloriser enfin toutes ces professions, il faut appliquer la loi sur l’égalité salariale qui prévoit un salaire égal pour un travail égal, mais aussi un salaire égal pour un travail de valeur égale.
La création de vrais déroulements de carrière serait un plus pour que les femmes deviennent réellement égales aux hommes.
Il reste encore du chemin à faire pour que cette situation de déséquilibre entre femmes et hommes s’amenuise ou disparaisse.
8/ Disparité femmes-hommes au sujet de la santé et de l’espérance de vie.
La plus grande longévité des femmes est tempérée par des vulnérabilités spécifiques, le comportement à risques (alcool, tabagisme) et des inégalités d’accès aux soins.
L’espérance de vie en bonne santé est de 67 ans pour les femmes et 65.6 ans pour les hommes en 2023.
En France, si une femme avait à chaque âge la mortalité des femmes observée en 2022, sa durée de vie serait de 85,2 ans et celle d’un homme serait de 79,3 ans. Nous pouvons en déduire que les résultats des statistiques sur la santé et l’espérance de vie des hommes sont inférieurs à ceux des femmes en France. Ce sont les seuls sujets évoqués où les femmes dépassent les hommes.
9/ L’inégalité des Femmes dans le Monde.
Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre des Droits des Femmes de 2012 à 2014 (puis de l’Education nationale) déclarait à Paris le 13 mars 2013 au sujet de la situation des femmes dans le monde : « Les inégalités sont partout, et donc, il faut les combattre de partout : écarts salariaux, éducation à l’égalité, lutte contre les violences faites aux petites filles et aux femmes partout sur la planète ; les droits sexuels et reproductifs , la liberté d’expression des femmes », tous ces sujets sont à défendre.
« Dans le domaine du développement, nous avons élaboré avec Pascal Canfin un ensemble d’outils permettant de mieux prendre en compte les questions de genre dans notre politique française d’aide au développement. Pendant longtemps, l’Europe a été le fer de lance en matière de droits des femmes, notamment parce qu’elle a porté la question de l’égalité salariale. Mais depuis quelques années, plusieurs dossiers attestent de ses difficultés à réinvestir le champ ».
Le terme « genre » renvoie aux rôles, aux comportements, aux expressions et aux identités que la société construit pour les hommes, les femmes, les filles, les garçons et personnes de divers sexes et de genre.
10/ La Convention « Le temps des femmes » est la convention féministe du Parti Socialiste en 2023.
Michelle Perrot, 94 ans, précurseure de l’histoire des femmes livre dans son ouvrage « le temps des féminismes » en janvier 2023 : « Pendant 30 ans le féminisme a paru comme en sommeil. Les grands combats avaient été gagnés. Il y a un peu plus d’une dizaine d’années, des jeunes femmes dynamiques et enthousiastes prenaient le relai, comprenant qu’un long chemin restait encore à faire et on a senti que le féminisme se réveillait ».
Voir www.conventions-socialistes.fr
11/ L’égalité réelle des femmes et des hommes dans les fonctions électives.
Les femmes ont encore à conquérir certains droits de représentativité au niveau des élections. C’est en particulier au niveau des instances municipales et communautaires que les femmes doivent encore progresser dans leur représentativité. Les postes d’adjointes dans les mairies et de conseillères communautaires dans les communautés de communes doivent encore évoluer. 35,8 % c’est le pourcentage des femmes au sein des conseils communautaires en 2020.
La place des femmes dans les lieux de décision devra encore progresser.
12/ Conclusion
En 2021, la rémunération des femmes était en moyenne inférieure de 12,7 % à celles des hommes au sein de l’Union européenne, avec d’importantes disparités entre Etats membres. La France se situe au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (12.7 %) et de celle de la zone euro (13.6 %) avec un écart de rémunération entre les femmes et les hommes de 15.4 % en 2020. Pour plus d’égalité entre les hommes et les femmes, Il faut une Europe féministe.
Chaque femme doit avoir un rôle moteur pour dépasser les clivages du féminisme contemporain.
Patricia MILESI
Fédération PS de Privas (Ardèche)
Mise à jour du 20 juin 2023.
Les femmes de l'ombre
Les femmes investissent aussi le monde des transports en devenant contrôleuses, conductrices de trains.
Au fur et à mesure du durcissement de la guerre, elles se voient confier des tâches de plus en plus ingrates comme le déchargement de wagons de marchandises.
Elles se retrouvent employées dans les usines d'armement comme « munitionnettes ».
D'autres plus instruites viennent prêter main forte aux quelques enseignantes déjà en poste, Ainsi 12.000 institutrices se voient pour la première fois enseigner à des garçons.
Certaines se consacrent à la rééducation des Invalides de Guerre.
A l'arrière, les femmes remplacent les hommes au pied levé dans les bureaux et reprennent commerces et restaurants.
La Mère Poulard, cuisinière mondialement connue pour son omelette baveuse, est l'une des premières femmes à gérer une entreprise.
La Duchesse d'Uzès a transformé son château de Bonnelles dans les Yvelines en hôpital militaire.
Colette (1873-1954), l'écrivaine pour enfants de poilus assure les gardes de nuit auprès des blessés soignés au Lycée Janson de Sailly à Paris, Elle trouve aussi le temps d'écrire de nombreux articles sur la vie en temps de guerre, à l'arrière mais aussi sur le front à Verdun, par exemple.
Marie Curie (1867-1934) est polonaise, Elle rejoint alors Paris et y prépare sa licence de mathématiques. Elle y rencontre le physicien Pierre Curie. Ils se marient. En 1903 ils reçoivent le prix Nobel de physique pour la découverte de la radioactivité.
En 1911, Marie reçoit de nouveau le Nobel, pour ses travaux sur le radium.
La guerre éclate. Il faut absolument mettre le radium à l'abri. Voilà pourquoi elle se retrouve dans le wagon d'un train surpeuplé, avec sur les genoux une lourde caisse en bois et métal contenant le radium. A Bordeaux, la caisse est finalement en sûreté dans une banque.
Marie retourne à son cheval de bataille, le Rayon X.
En effet, seuls les rayons X peuvent localiser avec précision la balle qu'il faut extraire .
Pour ce faire, elle a astucieusement équipé plusieurs « petites Curie », ces voitures aménagées en salles de radiologie sur roues.
Toutes ces femmes, quel que soit leur rôle, leur métier ou leur position sociale, toutes restent d'abord celles qui voient partir au front un mari, un père, un fils, un cousin, un ami.
A la fin du conflit, on comptera en France environ 600.000 veuves, 760.000 orphelins et 1,4 million de familles éprouvées, de quoi marquer durablement le pays émotionnellement, socialement et économiquement.
Extrait du livre :
« Elles aussi ont fait la Grande Guerre ».