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Européaniser la campagne 2024

Malgré nos efforts, force est de constater que nous avons souvent eu du mal à faire sortir la campagne des seules préoccupations nationales lors des dernières élections européennes. Même si le principe des Spitzenkandidaten, présentés par chacun des partis majeurs à la Présidence de la Commission, aura constitué une avancée importante, le manque de médiatisation de l'affrontement entre les têtes de liste à l'échelon européen en a malheureusement limité les effets positifs. De plus, le non respect de ce même principe par les états membres - avec Emmanuel Macron en première ligne - aura malheureusement contribué à en saper la crédibilité. Or, nous devons absolument renforcer nos efforts d'européanisation de la campagne en vue des élections de 2024. D'abord parce que nous sommes Européens, attachés au PSE et fiers de nos valeurs. Mais aussi parce qu'il s'agit de notre seule planche de salut: compte tenu de notre faiblesse actuelle, nous n'aurions aucune chance de bien figurer dans une élection à caractère strictement nationale. Or, si nous sommes en capacité de rappeler que l'enjeu principal de 2024 sera de savoir qui du PSE ou du PPE arrivera en tête, nous redeviendrons dès facto l'unique vote utile à gauche, quelque soit notre positionnement sur la scène nationale. D'où l'importance de réhabiliter le principe du Spitzenkandidat, de choisir un candidat de tout premier plan pour le PSE par le biais de primaires médiatisées, de nous baser sur l'ossature du manifeste qui sera adopté lors du prochain Congrès du PSE et d'être nombreux à ce même Congrès, en organisant vraiment le lancement de notre campagne là bas, avec le Spitzenkandidat, le Président du PSE, notre Premier Sécrétaire ainsi que celui qui sera le Premier des Socialistes pour notre liste. Ceci donnera le ton de cette campagne dont les mots d'ordre seront Europe sociale, PSE et Présidence de la Commission.

Organiser une Europe plus redistributive pour faire face et enrayer l'inflation

L'inflation qui s'installe est là pour longtemps. Elle sera violente ces toutes prochaines années. Nous n'en sommes qu'au début. Rien n'a été anticipé, les banques centrales elles-mêmes n’y croyaient pas ! Cette inflation est contaminante, propagée des seules matières premières (pétrole, semi-conducteurs, métaux) à l’ensemble des biens et des services. La hausse des prix est entretenue par les raretés et les entreprises répercutent la hausse des salaires dans leurs prix… D’ailleurs en Europe les prix augmentent maintenant plus vite que les salaires, ce qui augmente les marges des entreprises ! On a parlé de profi-flation, de l’inflation qui vient des hausses de taux de profit. Il y a en plus la rareté de l’énergie, qui sera de plus en plus chère, surtout les énergies renouvelables à cause des coûts de stockage. Energie plus chère car plus rare : il faudrait baisser de 30 % notre consommation énergétique alors que le prix des métaux et matières s’est envolé (celui du lithium est multiplié par huit en un an !), ce qui semble délirant vu les orientations pour les véhicules propres et la digitalisation de la société. Elle l’est aussi par la rareté de l’épargne : les taux d’intérêt seront beaucoup plus élevés car on va manquer d’argent, d’épargne pour financer les dépenses publiques. On entre dans un futur de prix élevés jusqu’à ce qu’on ait réalisé les investissements dans la transition énergétique et amorti les équipements dans l’éolien, l’hydrogène etc. Il faut tenir au moins vingt ans. Lorsque le capital investi, énorme pour les énergies renouvelables par rapport aux énergies fossiles, aura été amorti, on disposera alors d’une énergie pas chère ! Mais d’ici là, le nouveau monde sera durablement plus cher avec un sérieux problème de pouvoir d’achat. Nous devons porter le projet de politiques publiques redistributives dynamiques pendant 20 à 30 ans, au profit des personnes qui s’appauvriront. Le problème est que l’État aura besoin de ressources plus considérables avec en parallèle une rareté de l’épargne avec des taux d’intérêt dits réels, corrigés de l’inflation, qui vont monter. L’État sera de plus en plus coincé entre la forte hausse des dépenses publiques et l’obligation d’un endettement plus cher. Voilà tout le problème des politiques économiques à mener et c'est à l'Europe de permettre de solutionner ce problème, c'est au PS de porter cette voie. Les solutions ne sont pas nombreuses : on peut augmenter la pression fiscale, les impôts, d’abord sur le capital, en généralisant l’impôt sur les grandes fortunes et sur les entreprises. Mais on peut aussi adopter une mesure plus radicale en obligeant les banques centrales à changer d’objectifs, en modifiant leur doctrine, la façon dont on contrôle l’inflation. Avant les années 80, on augmentait les impôts quand l’inflation augmentait et on les baissait quand elle baissait. Les banques centrales finançaient alors l’économie, c’était leur principal objectif. Mais la règle des 2 % d’inflation maximum a été instaurée en nouvel objectif principal. C’est une très mauvaise idée. Il faut de toute urgence revenir à une politique monétaire plus expansionniste, vouée au financement de l’économie à des taux d’intérêt raisonnables : passer de 2 à 3 % par exemple. Cela permettrait de baisser le coût du capital, pour mieux financer les investissements colossaux à venir. Il reviendra alors aux politiques fiscales de contrôler à nouveau l’inflation

Fin des « politiciens à vie »

Proposer une réforme de la vie politique ou les élus députés, sénateurs, ministres, présidents, ne pourront plus exercer plus de deux mandats ceci afin de voir disparaître ces « professionnels » de la vie politique qui ne sont pas là pour défendre leur conviction profonde ou l’intérêt des citoyens mais n’aspirent qu’à conserver une fonction politique et les avantages qui y sont associés. Me vient à l’esprit ce député européen membre d’un parti écologiste français que j’ai suivi pendant quelques années, qui a cette époque, dans ses brillantes déclarations combattait le libéralisme et la politique gouvernementale et qui a rallier le parti « la république en marche » en déclarant simplement que pour lui c’était une question de survie politique; où cet autre député, avocat de profession, qui a été au Parti socialiste puis à rallier la république en marche et qui de nouveau revient au Parti socialiste. Cet homme qui a l’audace de se prétendre de gauche ressemble plus à une girouette qui prend le vent en fonction des circonstances ! En préalable à l’établissement d’un programme en vue d’une quelconque élection, le Parti socialiste doit annoncer et afficher clairement et précisément quelles sont toutes les valeurs qu’il défend (laïcité, pérennité des services publics, efficience de la Justice, efficience de La Défense nationale, sauvegarde le l’environnement ….) et quelles sont les valeurs qu’il combat (libéralisme, corruption, fraude fiscal, etc, etc………..). Comme cela se pratique dans les grandes entreprises et en complément de cette déclaration de politique, le parti doit publier annuellement des indicateurs affichant les résultats positifs et négatifs qu’il a obtenu. En parallèle au point exposé précédemment, le Parti socialiste doit exclure de son parti tous les membres qui ont eu des fonctions politiques et qui dans leurs actes n’ont pas respecter ces engagements. Si le Parti socialiste veut retrouver la place qu’il devrait avoir son discours doit être clair, ferme et pédagogique. Ces prises de position et ses actes doivent être en adéquation avec se discours. Trop de membres du Parti socialiste ont par le passé trahis les valeurs de la Gauche.

Faut-il « fédéraliser » des politiques qui ne sont pas du champ de compétence de l’Union ?

La question de la fédéralisation des politiques qui ne sont pas actuellement du champ de compétence de l'Union européenne est une question très importante pour l'avenir de notre Union. En tant que membre du parti socialiste, je crois que nous devons être prêts à prendre des mesures audacieuses pour renforcer notre Union européenne et améliorer la vie de nos citoyens.

Il est important de comprendre que le processus de fédéralisation doit être effectué avec précaution et après une analyse approfondie de chaque politique. Nous ne pouvons pas simplement étendre les pouvoirs de l'UE sans réflexion et sans considérer les implications pour les États membres et les citoyens.

Cela étant dit, je pense qu'il existe plusieurs politiques qui pourraient bénéficier d'une fédéralisation. Par exemple, nous devrions sérieusement envisager de fédéraliser la politique d'asile et d'immigration. Actuellement, les États membres ont une grande marge de manœuvre en matière d'asile et d'immigration, ce qui a conduit à des incohérences et des inégalités dans le traitement des demandeurs d'asile et des immigrants. Une politique d'asile et d'immigration fédéralisée permettrait de créer des normes communes pour l'accueil et l'intégration des demandeurs d'asile et des immigrants, ainsi que pour la protection des droits fondamentaux de ces derniers.

De même, la politique de défense européenne est une autre politique qui pourrait bénéficier d'une fédéralisation accrue. Nous sommes confrontés à des défis de sécurité complexes et en évolution rapide, tels que le terrorisme, la cybercriminalité et les conflits régionaux. Pour faire face à ces défis, l'UE doit être en mesure de déployer des capacités militaires et de sécurité communes. Une fédéralisation accrue de la politique de défense européenne nous permettrait de coordonner nos efforts de manière plus efficace et de renforcer notre capacité à agir en tant qu'acteur mondial.

Enfin, nous devrions également envisager de fédéraliser la politique environnementale. Les changements climatiques et la pollution ont des effets néfastes sur la santé et le bien-être de nos citoyens, ainsi que sur la biodiversité et l'économie. Une politique environnementale fédéralisée permettrait de renforcer les normes environnementales et de garantir leur application uniforme dans l'ensemble de l'Union européenne.

En conclusion, la fédéralisation des politiques qui ne sont pas actuellement du champ de compétence de l'Union est une question complexe qui doit être abordée avec précaution et après une analyse approfondie. Cependant, je crois que certains domaines, tels que la politique d'asile et d'immigration, la politique de défense et la politique environnementale, pourraient bénéficier d'une fédéralisation accrue pour renforcer notre Union européenne et améliorer la vie de nos citoyens.

Faut-il renforcer les pouvoirs de l’UE, ou ceux des États membres ?

La question de la répartition des pouvoirs entre l'Union européenne et les États membres est au cœur de la réflexion sur le futur de la construction européenne. Pour répondre à cette question complexe, il est essentiel de se demander ce qui est le mieux pour les citoyens européens et comment nous pouvons garantir une Union européenne qui soit à la fois efficace et démocratique.

En tant que membre du Parti socialiste, je suis convaincu que pour construire une Europe plus forte et plus démocratique, il est essentiel de renforcer les pouvoirs de l'Union européenne. Cela ne signifie pas que nous devons affaiblir les États membres ou leur retirer des compétences importantes. Au contraire, nous pensons qu'il est possible de trouver un équilibre entre les pouvoirs de l'Union et ceux des États membres, en veillant à ce que chaque niveau de gouvernance joue un rôle clair et complémentaire.

L'Union européenne est née de la nécessité de construire la paix et la prospérité sur notre continent, après des décennies de guerre et de conflit. Depuis lors, elle a fait preuve de son utilité dans de nombreux domaines, tels que la protection de l'environnement, la sécurité, la justice et les droits de l'homme. Cependant, elle doit être capable de relever les défis actuels tels que les crises économiques, les flux migratoires, les défis environnementaux, la sécurité et les menaces géopolitiques. Pour cela, il est important de renforcer les pouvoirs de l'UE.

Cela ne signifie pas que les États membres devraient être ignorés ou diminués dans leur importance. Au contraire, l'Union européenne doit être construite sur une coopération étroite entre les États membres. Cependant, dans de nombreux domaines, l'UE doit être en mesure de prendre des décisions et de les mettre en œuvre de manière efficace. Pour cela, il est nécessaire de renforcer les institutions de l'UE, en particulier le Parlement européen et la Commission européenne, afin qu'elles puissent être en mesure de répondre aux attentes et aux besoins des citoyens européens.

Un exemple concret est la politique économique et monétaire. Depuis la création de l'euro, l'UE est devenue une zone économique intégrée. Cependant, les récentes crises économiques ont révélé les limites de la coordination économique entre les États membres. Pour répondre à cette situation, nous devons renforcer les pouvoirs de l'UE dans ce domaine, en créant un budget de la zone euro, en établissant des règles claires et transparentes pour les États membres, et en développant une capacité budgétaire de l'UE pour aider les États membres en difficulté.

Renforcer les pouvoirs de l'Union européenne permettrait de répondre aux grands défis auxquels nous sommes confrontés, comme le changement climatique, la lutte contre la pauvreté et les inégalités, ou encore la gestion de la crise migratoire. Ces défis sont trop importants pour être traités au niveau national seul, et nécessitent une coordination et une coopération renforcées entre les États membres.

En renforçant les pouvoirs de l'Union européenne, nous pourrions également garantir une plus grande démocratie au niveau européen. Le Parlement européen, élu au suffrage universel direct, pourrait ainsi jouer un rôle plus important dans l'élaboration des politiques européennes. Nous pourrions également renforcer le rôle des citoyens européens dans la prise de décision, en leur donnant la possibilité de participer plus activement aux consultations et aux débats sur les politiques européennes.

Bien sûr, renforcer les pouvoirs de l'Union européenne ne doit pas se faire au détriment des États membres. Les États membres ont un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre des politiques européennes, et ils doivent avoir la possibilité de contribuer activement à leur élaboration. C'est pourquoi nous devons veiller à ce que chaque niveau de gouvernance ait un rôle clair et complémentaire.

En conclusion, je suis convaincu que pour construire une Europe plus forte, plus démocratique et plus solidaire, il est essentiel de renforcer les pouvoirs de l'Union européenne. Cela nous permettra de répondre aux grands défis auxquels nous sommes confrontés, de garantir une plus grande démocratie au niveau européen et de mieux défendre nos intérêts et nos valeurs communes sur la scène internationale. Mais cela ne signifie pas que l'Union européenne doit être omniprésente dans tous les domaines de la vie des citoyens. Nous devons maintenir un équilibre entre les compétences de l'UE et celles des États membres, afin de garantir que les décisions sont prises au niveau le plus approprié et le plus efficace.

Cela signifie que l'UE doit se concentrer sur les questions qui sont mieux traitées au niveau européen, telles que les relations commerciales avec des partenaires extérieurs, la coordination des politiques environnementales et de migration, ou la promotion de la recherche et de l'innovation à travers l'Europe. Mais l'UE doit également respecter les compétences nationales, régionales et locales, notamment en matière d'éducation, de santé, de culture, ou de sécurité intérieure.

En fin de compte, l'objectif doit être de renforcer les pouvoirs des deux niveaux de gouvernance – l'UE et les États membres – afin de travailler ensemble de manière plus efficace pour répondre aux défis communs et réaliser les ambitions communes. Nous ne devons pas voir cela comme une question de concurrence ou de conflit entre les deux niveaux, mais plutôt comme une question de complémentarité et de collaboration.

En résumé, nous avons besoin d'une Europe qui renforce sa souveraineté en étant un acteur clé sur la scène mondiale, tout en garantissant la protection des droits fondamentaux de ses citoyens, en respectant la diversité culturelle et en étant proche des préoccupations quotidiennes des Européens. Cela nécessite de trouver le juste équilibre entre les compétences de l'UE et celles des États membres, et de renforcer les deux niveaux de gouvernance pour travailler ensemble de manière plus efficace et pour atteindre nos objectifs communs.

Qu’est ce que devrait être à l'avenir la finalité institutionnelle de la construction européenne ?

Le projet européen de demain doit être avant tout une Europe souveraine, qui garantit la stabilité économique et la sécurité pour tous les citoyens européens. Cette souveraineté ne peut être obtenue qu'à travers une Europe unifiée, solidaire, écologique, sociale et démocratique. Une Europe qui représente une alternative crédible et progressive au modèle économique néolibéral actuel, et qui s'attaque aux défis urgents auxquels nous sommes confrontés, tels que la crise climatique, la pauvreté, l'injustice et les inégalités.

Au cours des dernières décennies, l'Union européenne a connu de nombreux défis et des moments difficiles. Mais elle a également réalisé des progrès significatifs dans de nombreux domaines, tels que la paix, la prospérité économique et la protection de l'environnement. Cependant, il est clair que le monde dans lequel nous vivons est en constante évolution et que l'Union européenne doit continuer à s'adapter pour faire face aux défis actuels et futurs.

Une Europe souveraine, fédérale, confédérale, d'États-nations ou combinant des aspects de différents modèles institutionnels ne sont pas des concepts mutuellement exclusifs, mais plutôt des éléments qui peuvent être intégrés dans un projet commun.

Une Europe souveraine, fédérale, confédérale ou une union d'États-nations ne peuvent pas à elles seules fournir une réponse suffisante aux défis actuels auxquels l'Europe est confrontée. De même, un grand marché économique unifié intégré dans le marché mondial n'est pas non plus une fin en soi, le marché économique doit être un outil pour améliorer la qualité de vie des citoyens européens, et non pas l'inverse, mais doit être intégré à une vision plus large de l'Europe comme une communauté de nations qui travaillent ensemble pour améliorer la vie de tous les citoyens européens.

La crise économique et financière, la crise migratoire, la montée de l'extrême droite et les défis environnementaux et climatiques ont montré que l'Europe doit s'adapter et évoluer pour être à la hauteur des défis du 21e siècle. Il est temps de repenser la finalité institutionnelle de la construction européenne pour répondre aux attentes de nos concitoyens et assurer un avenir durable et équitable pour tous.

Tout d'abord, il est essentiel de souligner que le marché économique unifié et intégré dans le marché mondial doit être combiné avec une Europe sociale et solidaire. Nous devons construire une économie qui prenne en compte les aspects sociaux et environnementaux, qui lutte contre les inégalités et qui protège les droits des travailleurs. Nous devons encourager la création d'emplois de qualité et de services publics de qualité, qui contribuent à renforcer la cohésion sociale.

L'Europe doit également être écologique, en assumant son rôle de leader dans la lutte contre le changement climatique. Nous devons agir ensemble pour protéger l'environnement et préserver les ressources naturelles pour les générations futures. Nous devons investir dans des technologies durables et dans la transition vers une économie à faible émission de carbone, qui crée des emplois et stimule l'innovation.

L'Europe doit être une Europe des valeurs et des droits humains et citoyens. Nous devons protéger la démocratie, l'état de droit, la liberté d'expression et les droits fondamentaux des citoyens européens. Nous devons lutter contre toutes les formes de discrimination, de racisme, de xénophobie et d'intolérance, qui sont des menaces pour la cohésion sociale et la paix en Europe. Nous devons encourager la participation citoyenne et renforcer le rôle des organisations de la société civile dans le processus de prise de décision.

Enfin, le nouveau projet européen doit être construit sur une Europe souveraine, qui assume pleinement son rôle de leader sur la scène internationale. L'Europe doit être souveraine, c'est-à-dire qu'elle doit être capable de défendre ses intérêts économiques et politiques sur la scène internationale. L'Europe doit être capable de parler d'une seule voix pour peser davantage sur les grands enjeux mondiaux tels que le changement climatique, la sécurité, la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Pour ce faire, l'Europe doit être dotée d'institutions politiques fortes et efficaces, capables de décider rapidement et efficacement.

L'Europe doit agir comme un acteur mondial, en contribuant à la paix, à la sécurité et à la stabilité dans le monde. Nous devons renforcer notre politique de voisinage, en aidant les pays partenaires à se développer économiquement, politiquement et socialement. Nous devons également jouer un rôle actif dans les instances internationales, comme l'Organisation des Nations unies, l'Organisation mondiale du commerce et le G20, en contribuant à la définition des règles du jeu économique et en défendant les intérêts européens.

À cet égard, je suis convaincu que l'Europe de demain doit être caractérisée par une forte cohésion, une solidarité accrue et une vision à long terme. Je crois donc que l'Europe de demain doit être une Europe qui combine plusieurs aspects des modèles institutionnels existants, tout en étant caractérisée par une forte souveraineté européenne, une approche fédérale et confédérale, ainsi qu'une forte dimension sociale, écologique, culturelle et citoyenne.

L'Europe doit également être fédérale et confédérale, c'est-à-dire qu'elle doit respecter la diversité culturelle, linguistique et politique de ses États membres, tout en construisant une communauté de valeurs et de solidarité. L'Europe doit permettre à ses États membres de conserver une grande autonomie dans les domaines où ils sont les mieux placés pour agir, tout en renforçant les compétences de l'Union européenne dans les domaines clés tels que la sécurité, la politique étrangère, la justice, l'économie, la recherche et l'innovation.

L'Europe doit être une organisation originale qui combine les aspects les plus efficaces et les plus pertinents des différents modèles institutionnels existants. Cela implique de repenser la structure et le fonctionnement de l'Union européenne, en révisant les traités, en réformant les institutions existantes et en créant de nouvelles institutions pour répondre aux défis du monde d'aujourd'hui et de demain.

Cela nécessite un changement fondamental dans notre approche de la construction européenne. Nous devons passer d'une Europe qui favorise les intérêts des grandes entreprises et des marchés financiers à une Europe qui met les gens et la planète au centre de ses politiques. Nous devons travailler à la création d'une Europe fédérale et confédérale, dans laquelle les États membres travaillent ensemble pour résoudre les défis communs auxquels nous sommes confrontés, en respectant les droits de chaque État membre.

La création d'une Europe fédérale et confédérale nécessite une réforme institutionnelle fondamentale, qui permettra de renforcer la démocratie et de garantir que chaque citoyen européen a une voix dans les décisions qui affectent sa vie. Cette réforme doit inclure la création d'une Assemblée européenne élue directement par les citoyens européens, qui aura le pouvoir de proposer des lois et de contrôler les actions de la Commission européenne. Nous devons également renforcer le rôle du Parlement européen dans le processus législatif, et garantir que les citoyens européens puissent participer directement aux processus décisionnels à travers des consultations publiques et des référendums.

Concernant le futur de la construction européenne, êtes-vous optimiste ou pessimiste ?

Nous sommes à un moment charnière de l'histoire de l'Union européenne. Face aux défis qui se posent à nous, il est normal de se poser la question de notre avenir commun. Mais je vous le dis haut et fort : je suis optimiste. Optimiste quant à notre capacité à nous rassembler et à relever les défis qui se posent à nous. Optimiste quant à notre capacité à construire une Europe plus juste, plus solidaire et plus démocratique.

Je suis optimiste pour plusieurs raisons. Tout d'abord, l'Europe a fait ses preuves par le passé, en réussissant à surmonter des crises majeures comme les guerres, la division Est-Ouest, ou encore la crise financière de 2008. À chaque fois, l'Union européenne a su se montrer à la hauteur et trouver des solutions pour avancer. Aujourd'hui encore, je suis convaincu que nous avons les ressources et les moyens de répondre aux défis auxquels nous sommes confrontés.

Ensuite, je crois que l'Europe dispose de valeurs et d'une identité forte qui peuvent nous permettre de rassembler les citoyens européens autour d'un projet commun. L'Europe est un projet politique, social et culturel qui repose sur des valeurs de solidarité, de liberté, de démocratie et d'égalité. Ces valeurs sont le ciment de notre Union, et nous devons continuer à les défendre et à les promouvoir.

Enfin, je suis optimiste car je crois en la capacité des citoyens européens à se mobiliser pour défendre leurs intérêts et faire avancer l'Europe. Les mouvements citoyens, les syndicats, les associations et les partis politiques jouent un rôle essentiel dans la construction européenne, en faisant entendre leur voix et en proposant des solutions concrètes pour améliorer la vie des Européens. Nous avons besoin de cette mobilisation citoyenne pour faire avancer l'Europe dans la bonne direction.

Bien sûr, je ne suis pas naïf et je sais que les défis sont nombreux. Nous devons faire face à une crise sanitaire sans précédent, à une crise économique et sociale majeure, à des enjeux climatiques et environnementaux de plus en plus urgents, à des menaces pour la démocratie et l'État de droit, à des tensions géopolitiques à l'échelle mondiale, et à bien d'autres défis encore.

Mais je suis convaincu que nous pouvons relever ces défis et il ne faut pas s'arrêter là. Nous devons continuer à avancer. Nous devons continuer à bâtir une Europe plus juste, plus solidaire et plus démocratique. Pour cela, nous devons nous fixer des objectifs ambitieux. Nous devons nous donner les moyens de les atteindre.

Le futur de l’Europe

Le futur de l’Europe doit être fondé sur des valeurs sociales, démocratiques et progressistes. Dans cette optique, nous devons soutenir une série de politiques et de mesures qui visent à renforcer la solidarité et la justice sociale en Europe, tout en garantissant la stabilité économique et la sécurité pour tous les citoyens européens.

Un programme politique pour l'Europe doit donc être guidé par des valeurs de solidarité, de démocratie et de progrès social. Cela nécessite de mettre en place des politiques qui garantissent une répartition équitable des richesses, l'accès aux soins et à l'éducation pour tous, ainsi que la protection des droits fondamentaux de chacun. Il est également essentiel de favoriser une transition juste vers une économie plus durable et respectueuse de l'environnement, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte dans ce processus. Enfin, la coopération et la solidarité entre les pays membres de l'Union européenne (UE) sont essentielles pour assurer la sécurité et la stabilité à long terme de l'Union.

Il y a certaines tendances et événements actuels qui pourraient avoir un impact significatif sur la direction que prendra l'Union européenne dans les années à venir. L'une des questions les plus pressantes est la crise des réfugiés et des migrants, qui a mis en évidence les divisions et les tensions entre les États membres de l'UE. Si l'Europe parvient à surmonter cette crise de manière coopérative et en trouvant des solutions durables, cela pourrait renforcer la cohésion de l'UE. Cependant, si elle ne parvient pas à le faire, cela pourrait conduire à une désintégration plus profonde de l'UE.

En matière de migration et de réfugiés, nous devons défendre une approche humaine, solidaire et équitable, qui garantisse le respect des droits de l'homme et de la dignité des personnes déplacées. Cela passe par une répartition équitable des réfugiés et une meilleure coopération entre les États membres pour résoudre la crise migratoire.

Un autre facteur important est la montée du nationalisme et du populisme dans certains pays de l'UE, qui remettent en question les fondements mêmes de l'intégration européenne. Si cette tendance se poursuit, elle pourrait compromettre la solidarité et la coopération entre les États membres.

Nous devons donc défendre la démocratie, les droits fondamentaux et l'état de droit en Europe, en nous opposant à la montée du populisme, de l'extrémisme et de l'autoritarisme. Nous plaidons donc pour une réforme de l'Union européenne qui la rende plus démocratique, transparente et responsable, en donnant plus de pouvoirs au Parlement européen et en renforçant la participation citoyenne. Par ailleurs, l'UE doit également faire face à des défis économiques, tels que la faible croissance, la dette élevée et les inégalités économiques entre les États membres. Pour maintenir la stabilité économique, l'UE devra poursuivre une politique économique coordonnée et solidaire, ainsi que renforcer l'intégration économique et monétaire.

Nous estimons que l'Europe doit renforcer sa capacité à promouvoir la croissance économique et à créer des emplois de qualité pour tous. Cela passe notamment par l'investissement dans l'innovation, la recherche, l'éducation et la formation professionnelle, ainsi que par le renforcement de l'Union économique et monétaire (UEM) pour assurer une convergence économique et sociale accrue entre les États membres. Enfin, la question de la sécurité et de la défense est de plus en plus préoccupante pour l'UE, en particulier en raison de la montée des tensions avec la Russie et les conflits dans la région du Moyen-Orient. Pour garantir la sécurité de ses citoyens, l'UE doit renforcer sa capacité à mener des opérations de défense communes et à coopérer plus étroitement avec ses partenaires de l'OTAN.

Nous sommes favorable à une politique européenne de sécurité et de défense commune, qui renforce la sécurité de l'Europe tout en évitant les conflits armés. Nous soutenons également la mise en place d'une politique étrangère commune, qui promeuve la paix, la stabilité et le respect des droits de l'homme dans le monde entier.

En conclusion, le futur de l'Europe dépendra de la manière dont elle fera face à ces défis et de sa capacité à maintenir la coopération et la solidarité entre ses États membres. Cela exigera des efforts importants et une vision claire de notre part en tant que futurs dirigeants européens, ainsi qu'un engagement fort des citoyens de l'UE pour l'avenir de notre continent.

Renforcer les procédures de respect de l'Etat de droit

Le constat est clair : les opinions publiques européennes sont de plus en plus lassées par la démocratie, ses procédures, ses règles et ses disputes. Elles cèdent au simplisme des rhétoriques manichéistes et simplistes car nous ne sommes pas capable de répondre à la complexité du monde. Nous devons ainsi être en pointe de la défense de l’Etat de droit. Les situations politiques européennes indiquent clairement que la menace illébérale continue de planer sur l’Europe. Les situations en Hongrie, comme en Pologne, restent très inquiétantes. L’Etat de droit est bafoué dans ces Etats, et les libertés dont jouissent leurs citoyens ne cessent de s’amenuiser. Les dérives illibérales de Kaczynski en Pologne comme d’Orban en Hongrie durent depuis bientôt 10 ans. 10 ans de trop. Ces dynamiques gagnent l’Europe : nous ne pouvons que déplorer l’état de l’Etat de droit en Grèce. Nous ne devons pas nous taire face aux dérives du gouvernement de Mitsokatis. Il est impératif de renforcer les procédures permettant les sanctions européennes prévues pour manquement à l’Etat de droit. Il faut modifier l’article 7, cette option nucléaire qui n’en est pas une. Il faut renforcer la mise en oeuvre de la conditionnalité de l’accès aux fonds européens. De même, il est inacceptable de demeurer otage des lubies de gouvernements illibéraux lorsqu’il est question de voter des sanctions contre la Russie. Il faut changer les modalités de vote au Conseil sur les questions de politique étrangère.